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La grimpe, bastion masculin ?

Dernière mise à jour : il y a 14 heures

De la conquête héroïque des sommets à l'ambiance branchée de nos salles urbaines, l’escalade s’est longtemps racontée au masculin. Un sport pensé comme viril, pratiqué comme viril, transmis comme viril. Mais les pionnières ont fissuré le mur, et les grimpeuses d’aujourd’hui redessinent les contours de ce terrain vertical.


Masculinisme escalade
© Possessed Photography

L’image du grimpeur, dans l’imaginaire collectif, c’est encore trop souvent celle d’un homme. Un type sec, musclé, qui « engage », qui « conquiert » et qui se suspend dans le vide avec un petit sourire satisfait. L’escalade a été façonnée par ce récit : celui d’une virilité héroïque, conquérante, quasi militaire. Ce que Raewyn Connell appelle la masculinité hégémonique - un modèle dominant qui valorise la force, le risque et la domination, tout en marginalisant les autres façons d’exister - a trouvé dans la grimpe un terrain de jeu presque parfait. Pendant plus d’un siècle, ce sport s’est construit sur cette norme implicite : aux hommes le rôle de conquérants, aux femmes celui d’exception tolérée.


Et pourtant, la fissure s’élargit. Des pionnières comme Lucy Walker ou Lynn Hill jusqu’aux championnes olympiques d’aujourd’hui, les grimpeuses ont peu à peu desserré l’étau de ce récit masculin. Mais si la paroi commence à se partager, le poids de cet héritage demeure. Derrière chaque voie nommée d’un sobriquet sexiste, derrière chaque conseil non sollicité donné en salle ou en falaise, derrière chaque performance jugée « pour une femme », la verticalité rappelle que ses murs sont encore traversés par des lignes de genre.


Un sport d’hommes, un fief de virilité


Pas d’égalité, pas de mixité : à l’origine, l’alpinisme - ancêtre direct de l’escalade sportive - fut conçu par des hommes et pour des hommes. Les clubs alpins du XIXe siècle n’avaient rien de lieux ouverts : ils fonctionnaient comme de véritables forteresses de la virilité sportive, où les femmes n’entraient qu’au prix d’une obstination rare. On parlait de « fiefs masculins » jalousement gardés, et chaque pionnière devait littéralement s’arracher le droit d’y poser ses chaussons.


Le grimpeur héroïque y incarne la double fonction de ce modèle : dominer concrètement (la montagne, le risque, ses pairs masculins) et incarner symboliquement un exemple quasi inatteignable.

Le récit fondateur lui-même transpire le patriarcat. Les premières ascensions furent racontées comme des épopées héroïques, truffées de métaphores guerrières : on « attaque » une face, on « conquiert » une cime, on « vainc » une montagne. Dans les années 1950-60, l’âge d’or de l’himalayisme a achevé de figer cette image : une poignée d’hommes, élevés au rang de héros nationaux, présentés comme des chevaliers modernes partant à la conquête de sommets vierges. Lionel Terray pouvait bien parler de « conquérants de l’inutile », la presse, elle, célébrait surtout des vainqueurs virils, des corps endurants, une virilité en bandoulière.


Difficile de trouver mieux qu’un alpiniste d’après-guerre pour illustrer ce que Raewyn Connell appelle la masculinité hégémonique : cet idéal masculin dominant qui organise la hiérarchie des genres. Le grimpeur héroïque y incarne la double fonction de ce modèle : dominer concrètement (la montagne, le risque, ses pairs masculins) et incarner symboliquement un exemple quasi inatteignable. Résultat : pendant des décennies, l’image d’Épinal du grimpeur s’est confondue avec celle de l’homme fort au sommet de la hiérarchie, transformant la paroi en un miroir où ne se reflétait qu’un seul genre.


Virilité verticale : force, risque et conquête


Si l’escalade a longtemps été un bastion masculin, ce n’est pas un hasard : ses valeurs fondatrices épousent presque au millimètre les codes de la virilité. Monter une paroi, gravir une montagne, c’est mettre en scène tout ce qui a été historiquement associé aux hommes : la force brute, le goût du risque, l’ivresse du danger et la jouissance symbolique de la conquête. La langue populaire elle-même ne s’y trompe pas : on parle de héros suspendus au-dessus du vide, de sommets « vaincus » à la force des bras. Rien d’étonnant à ce que le risque sportif ait été perçu comme un terrain d’expression masculine par excellence : la performance, la domination et l’invulnérabilité sont des qualités directement connectées à ce que Raewyn Connell a nommé la masculinité hégémonique, ce modèle dominant qui érige l’homme fort, courageux et autonome en norme sociale désirable.


Derrière les louanges, un stéréotype persistant : si elle y parvient, c’est qu’elle est, au fond, « presque un homme ».

Pendant des décennies, la figure du grimpeur s’est confondue avec celle de l’homme intrépide. Les récits d’ascension regorgent de métaphores guerrières ou conquérantes, renforçant cette idée que l’homme se définit par sa capacité à relever des défis physiques hors du commun. Dans cette rhétorique héroïque, la femme n’a pas sa place, ou seulement en contrepoint. L’alpiniste, dans l’imaginaire collectif, c’est toujours il, jamais elle. Quand, par exception, une femme réussissait une grande voie ou une ascension mythique, son exploit se voyait immédiatement assigné à une catégorie à part : le « record féminin ». Manière élégante de rappeler qu’elle jouait dans une autre ligue.


Femme grimpeuse
© Ben Kitching

Le lexique de la grimpe en dit long sur ce climat viriliste. Les topos de falaise regorgent de noms de voies grivois, parfois ouvertement sexistes : « Rape and Carnage », « One Less Bitch » et autres insultes gravées dans le rocher. Dans les années 1980 aux États-Unis, certaines lignes furent même baptisées de termes homophobes, comme « Flogging a Dead Faggot ». Autant de vestiges d’une culture potache, où la blague viriliste faisait partie du folklore : ce qu’on n’aurait pas assumé en société trouvait refuge dans l’entre-soi des grimpeurs.


En résumé, l’escalade a longtemps été régie par une norme implicite : le grimpeur idéal est un homme, fort, musclé, téméraire, prêt à en découdre avec la paroi. Une figure héroïque qui ne laissait guère de place aux autres : femmes, minorités, ou simples profils moins stéréotypés. Le patriarcat sportif, ici comme ailleurs, s’est entretenu en érigeant ce modèle comme l’évidence : l’aventure extrême serait, par nature, un domaine masculin.


Femmes au pied du mur : les pionnières à l’assaut


Face à ce bastion masculin, que restait-il aux femmes ? Pendant plus d’un siècle, grimper signifiait ruser, persévérer, et surtout prouver. À chaque fois. L’histoire n’a retenu que quelques pionnières, assez tenaces pour fissurer le plafond de verre, ou plutôt le plafond de rocher. En 1871, l’Anglaise Lucy Walker devient la première femme à atteindre le sommet du Cervin, jupe longue et piolet à la main. Son exploit défraye la chronique : « elle a réalisé ce que peu de gens pensaient qu’elle pouvait faire », écrivent les gazettes, tout en rappelant que le terrain reste « un sport dominé par les hommes ». Un siècle plus tard, en 1975, la Japonaise Junko Tabei inscrit son nom au sommet de l’Everest, vingt-deux ans après les premiers hommes. Entre-temps, les femmes alpinistes avaient dû parfois fonder leurs propres structures, comme le Ladies’ Alpine Club à Londres en 1907, pour pratiquer entre elles ce que les clubs masculins leur interdisaient encore.


On connaît la rengaine : « Les femmes compensent par la technique et la souplesse ce qui leur manque en force pure ». Un compliment en apparence, une assignation en réalité.

Chaque réussite féminine fut célébrée comme un événement symbolique, mais presque toujours sous le signe de l’exception. La « première femme » à réussir telle ascension devenait une héroïne, certes, mais une héroïne hors norme, tolérée précisément parce qu’elle sortait du lot. Derrière les louanges, un stéréotype persistant : si elle y parvient, c’est qu’elle est, au fond, « presque un homme ». Dans les années 1980, quand Catherine Destivelle ou Lynn Hill imposent leur puissance en falaise, la presse ne peut s’empêcher de commenter aussi leur apparence. On les décrit comme des « garçonnes » musclées, ou bien on insiste sur leur « élégance féline » et leur grâce, des adjectifs qu’aucun journaliste n’aurait songé à employer pour leurs homologues masculins. C’est le vieux paradoxe de la performance féminine : exceller dans un sport extrême reste tolérable à condition de compenser par une féminité affichée. La sociologie parle ici de « féminité compensatoire » : pour être acceptées, les sportives doivent rester belles, séduisantes, disponibles au regard, comme si « être jolie comptait plus qu’être performante ».


Pub Patagonia femme torse nue

À cela s’ajoutait un autre obstacle, tout aussi massif : l’absence de modèles visibles. Les manuels d’alpinisme, les films, les magazines montraient presque exclusivement des hommes en action. Quand une femme apparaissait, c’était souvent sous un angle sexualisé ou anecdotique. Une étude sur la presse spécialisée a mis en lumière ce double standard : les hommes sont montrés en plein effort, cramponnés à la paroi ; les femmes, elles, souvent cadrées sur le buste, en brassière, fragmentées en images érotisées.


Stéréotypes accrochés aux prises : la paroi invisible


Au-delà des chiffres de fréquentation, les clichés ont la peau dure. Même aujourd’hui, dans des salles où la parité semble de mise, les vieux réflexes ressurgissent dès qu’on parle de « qualités naturelles ». On connaît la rengaine : « Les femmes compensent par la technique et la souplesse ce qui leur manque en force pure ». Un compliment en apparence, une assignation en réalité. Derrière cette formule polie se cache la même logique depuis des décennies : aux hommes la puissance, l’audace, les grands mouv’ spectaculaires ; aux femmes la finesse, la prudence, la lecture subtile. La sociologue Aurélia Mardon l’a montré dans ses enquêtes en club : dès l’adolescence, garçons et filles intègrent ces rôles contrastés. Les moniteurs eux-mêmes, s’ils ne sont pas sensibilisés à la question, renforcent les biais : on demande aux garçons de visser les prises et de porter les cordes, on félicite les filles pour leur « style » délicat et leur prudence. Une pédagogie anodine en apparence, mais qui oriente d’un côté vers la performance, de l’autre vers la retenue.


Un grimpeur fort est juste un grimpeur fort. Une grimpeuse forte, elle, doit être à la fois athlète et garante de son « charme ».

Résultat : un plafond bien réel sur les parois. Les femmes ouvreuses en compétition restent rarissimes, non par manque de compétence mais parce que, dès le départ, on ne les a pas poussées à occuper ces postes « techniques » confisqués par les hommes. Sur les grandes falaises ou dans les expéditions lointaines, les cordées 100 % féminines restent minoritaires, freinées moins par l’envie que par les barrières invisibles : le doute de soi, le manque de modèles, le regard condescendant d’un milieu où l’on vous rappelle subtilement que vous n’êtes pas « vraiment à votre place ».


Qui n’a pas vu, dans une salle de bloc, une grimpeuse subir les conseils insistants d’inconnus persuadés de mieux savoir qu’elle ? Le mansplaining est devenu une scène banale : « 95 % des conseils non sollicités que j’ai reçus en bloc venaient d’hommes, parfois moins bons techniquement que moi », nous partageait récemment une grimpeuse. L’entraide fait partie des valeurs de l’escalade, certes, mais quand elle se transforme en paternalisme condescendant, elle agit comme un rappel à l’ordre implicite : ici, ce sont toujours les hommes qui détiennent la légitimité technique.


À cela s’ajoute un autre biais, plus insidieux encore : la manière dont on juge les performances féminines. Qu’une grimpeuse réussisse une voie extrême, et l’on s’empresse d’ajouter : « pour une femme ». Comme si le niveau devait être lu à deux vitesses. Les athlètes de haut niveau le savent : elles évoluent sur deux fronts simultanément, prouver qu’elles grimpent aussi bien que les hommes, tout en restant conformes à une féminité attendue, souriante et soignée. Un grimpeur fort est juste un grimpeur fort. Une grimpeuse forte, elle, doit être à la fois athlète et garante de son « charme ». Ce double standard s’infiltre jusque dans la médiatisation : les vidéos masculines glorifient la « puissance » et la « détermination », celles des femmes louent leur « grâce » et leur « fluidité ». Tant que ces carcans perdureront, les grimpeuses évolueront toujours sur un mur à deux faces : celui, bien réel, de la difficulté technique, et celui, invisible, des représentations sociales.


La lente féminisation de l’escalade


Heureusement, le paysage se fissure. L’escalade se féminise, doucement mais sûrement. Les chiffres restent parlants : selon l’étude menée par Vertige Media en 2025, les femmes représentent aujourd’hui environ un tiers des pratiquants en France. Une progression réelle, même si le déséquilibre demeure net, surtout en falaise et en haute montagne. La paroi s’ouvre, certes, mais elle n’est pas encore totalement partagée. L’escalade n’est plus tout à fait le boys club qu’elle fut longtemps, mais le parfum d’entre-soi masculin flotte encore au pied de bien des falaises.


Plusieurs dynamiques expliquent ce mouvement. L’explosion des salles de bloc et d’escalade indoor a bouleversé la donne. Finie l’image de l’alpiniste bourru, solitaire, affrontant les éléments hostiles. Place à un public urbain, mixte, qui grimpe après les cours ou le boulot, comme on irait au yoga ou au fitness. Ces lieux, pensés pour la convivialité, ont offert aux débutantes un cadre plus accessible, débarrassé - en apparence du moins - des rites virilistes hérités des clubs alpins.


Même au niveau amateur, la répartition est contrastée : la parité se rapproche en salle, mais reste lointaine en falaise ou en grande voie, où pèsent encore les traditions viriles.

La médiatisation du sport a elle aussi changé d’échelle. Depuis l’entrée de l’escalade aux Jeux olympiques en 2021, les projecteurs se braquent autant sur les femmes que sur les hommes. Des championnes comme Janja Garnbret, Shauna Coxsey ou Julia Chanourdie sont devenues des références mondiales. Quand on voit une grimpeuse dominer une Coupe du monde ou enchaîner un 9b+, il devient difficile de maintenir le vieux préjugé selon lequel « les femmes n’ont pas le niveau ».


Brooke Raboutou 9b+
Brooke Raboutou sur Excalibur, voie mythique cotée 9b+ © Crimp Films

Mais le plus décisif est peut-être ailleurs : dans le discours critique qui émerge de l’intérieur. Les grimpeuses s’organisent, prennent la parole, dénoncent les blagues graveleuses, les inégalités de sponsoring, le sexisme latent dans certaines salles. Des événements comme le Festival Femmes en Montagne, qui donne chaque année une visibilité nouvelle aux récits féminins dans les sports alpins, ou le festival Grimpeuses, qui conjugue pratique, débats et culture autour de l’expérience féminine de la grimpe, participent à cette déconstruction. Sur les réseaux, des hashtags comme #balancetongrimpeur ont ouvert la voie, révélant ce que l’entre-soi masculin considérait jadis comme de simples « détails » : noms de voies sexistes, comportements déplacés, attitudes condescendantes au pied des blocs. Là où l’on riait encore il y a vingt ans, la tolérance est aujourd’hui bien moindre. « On n’a pas besoin d’un grand soir du féminisme en escalade. On a besoin d’un travail de fond, de graines plantées un peu partout », résumait Caroline Ciavaldini lors d'une conférence.


Mais attention à l’angélisme. La route vers l’égalité reste semée de prises fuyantes. Les femmes cadres, entraîneures, ouvreuses demeurent rares. Les écarts de sponsoring persistent, les films de grimpe consacrés aux athlètes féminines se comptent encore sur les doigts d’une main, et les marques n’intègrent leurs égéries féminines qu’avec un retard notable. Même au niveau amateur, la répartition est contrastée : la parité se rapproche en salle, mais reste lointaine en falaise ou en grande voie, où pèsent encore les traditions viriles. Et la démocratisation elle-même n’est pas neutre : comme l’a montré l’étude de Vertige Media, elle profite surtout aux urbains diplômés. Les femmes issues de milieux populaires restent largement minoritaires, preuve que la mixité sociale et la mixité de genre ne progressent pas toujours au même rythme. Bref, l’histoire avance, mais sur une corde raide : entre évolution réelle et inertie tenace.


Vers la fin d’une hégémonie masculine ?


Alors, l’escalade est-elle en train de cesser d’être un sport d’hommes ? Oui… et non. Oui, parce qu’aucune règle formelle n’exclut désormais les femmes, parce que les mentalités les plus rétrogrades ont globalement disparu du discours public. Une grimpeuse de 20 ans peut aujourd’hui trouver une communauté accueillante, des modèles à admirer et revendiquer sans complexe son identité de grimpeuse. Elle peut s’entraîner, performer, encadrer à son tour. Bref, les portes forcées par les pionnières ne se referment plus.


Même suspendus au-dessus du vide, nous n’échappons pas aux règles invisibles du jeu social.

Mais non, parce que l’ombre de la masculinité hégémonique continue de planer sur la paroi. Les chiffres le rappellent : les hommes restent majoritaires, surtout là où s’exerce le pouvoir symbolique - ouvreurs, entraîneurs, équipeurs, auteurs de topos. Les normes informelles, elles, tiennent toujours : ces « petites choses » qui déterminent si l’on se sent légitime ou non dans un collectif. Comme le rappelle la sociologue Aurélia Mardon, ces codes sont profondément enracinés et façonnent durablement la manière dont chacun·e évolue dans l’escalade. Déconstruire ces habitudes, voilà ce qui serait l’étape suivante : former les moniteurs à l’égalité, repenser la pédagogie pour qu’elle ne soit pas genrée, valoriser les femmes à tous les niveaux (des compétitions mixtes aux expéditions dirigées par des cheffes de cordée), et surtout, ne pas effacer la mémoire des grimpeuses qui ont ouvert la voie.


En réalité, la grimpe n’est qu’un miroir grossissant de la société : elle en reflète les inégalités autant que les progrès. Hier symbole d’une distinction masculine, elle devient peu à peu - mais au prix d’une lutte constante - un terrain partagé. L’héritage patriarcal ne disparaît pas d’un coup de brosse, mais le nommer, l’analyser, le mettre en lumière est déjà une manière de l’éroder. Pierre Bourdieu disait que nos loisirs sont des marqueurs sociaux. Il faut ajouter qu’ils sont aussi des marqueurs de genre. Dans la façon de grimper - bloc ou grande voie, plastique ou granit, indoor ou outdoor - s’expriment des normes qui disent autant notre place dans la société que notre place sur la paroi.


Grimpons donc, mais grimpons les yeux ouverts : même suspendus au-dessus du vide, nous n’échappons pas aux règles invisibles du jeu social. L’escalade a longtemps été un sport d’hommes ; il est temps que la paroi se partage équitablement. Le sommet n’en sera que plus beau lorsque chacun·e pourra l’atteindre sans cordes symboliques pour entraver ses mouvements. Et peut-être qu’au fond, la vraie cotation à dépasser n’est pas un 9b+, mais celle, beaucoup plus retorse, des stéréotypes de genre. La meilleure prise à saisir, aujourd’hui, reste la plus politique : celle de la prise de conscience.

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