top of page

Les néo-grimpeurs en France : qui sont-ils vraiment ?

Dernière mise à jour : 26 mars

Quand on a publié notre étude sur les grimpeurs en France, on s’attendait à ce qu’elle suscite de l’intérêt. Mais on ne va pas se mentir : on n’avait pas prévu un tel engouement. Les chiffres de téléchargement ont explosé, preuve que l’escalade intrigue autant qu’elle fascine. Alors, comme promis, on revient avec une série d’analyses pour creuser les données, aller au-delà des stats brutes et donner du relief à ce que racontent vraiment ces chiffres.


Qui sont les néo-grimpeurs ?

Et pour ouvrir le bal, on s'attaque aux néo-grimpeurs : ceux qui découvrent la grimpe, qui se demandent encore s’ils sont team chaussons serrés ou pantoufles, qui apprennent que la magnésie, ce n’est pas de la farine, et qui, parfois, finissent par se faire tatouer un mousqueton sur l’avant-bras. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Resteront-ils accrochés aux prises ou raccrocheront-ils les chaussons après six mois ?


Le portrait-robot du néo-grimpeur


L’escalade continue d’élargir son cercle d’adeptes. Mais à qui profite le crime ?


L’âge d’or de l’escalade (littéralement)


On est clairement sur un sport qui séduit les jeunes adultes, cette tranche d’âge où l’on a encore les genoux solides et la flexibilité pour se plier en deux sur un mouvement de compression absurde. Avant 15 ans, on grimpe aux arbres, après 35 ans, on fait du yoga pour débloquer son psoas.


Age neogrimpeurs

Mais la vraie différence avec les grimpeurs d’hier, c’est l’accès. L’escalade est partout : salles en ville, mur dans le gymnase de la fac, pubs avec des grimpeurs en arrière-plan. Les JO de Paris 2024 amplifient le phénomène, et avec eux, la nouvelle génération des Mejdi Schalck, Oriane Bertone et autres vont deviennent des modèles, comme Janja Garnbret ou Adam Ondra avant eux.


D’ailleurs, les salles surfent sur cet engouement. Les ouvertures explosent, les groupes grossissent : The Climbing Hangar en Angleterre, Arkose et Climb Up en France. La grimpe n’est plus une niche, c’est un marché.


Un sport qui plaît aussi aux grimpeuses


La statistique parle d’elle-même : l’époque où l’escalade était un bastion masculin est révolue. Aujourd’hui, l’image du grimpeur, c’est autant une Janja Garnbret qui éclate les finales en compétition qu’une Oriane Bertone qui danse sur les blocs. Et sur les tapis de réception, on voit aussi de plus en plus de grimpeuses qui grimpententre elles, signe que la dynamique évolue.


Genre neo-grimpeurs

De l'essai à l’addiction : à quelle fréquence grimpent-ils ?


Les chiffres sont clairs : les néo-grimpeurs ne sont pas juste des touristes de la grimpe, ils s’ancrent vite dans la pratique.


Si l'on prend l’ensemble des grimpeurs pratiquant depuis moins de 2 ans, leur engagement sur une semaine est déjà bien installé :


Fréquence de pratique neo-grimpeurs

On est donc loin de l'effet de mode. Grimper devient un réflexe, une routine, voire un besoin.


Et plus on grimpe, plus on grimpe


Si l’on regarde l’évolution entre ceux qui pratiquent depuis moins d’un an et ceux qui ont 1 à 2 ans d’expérience, la tendance est limpide :


  • Les occasionnels (moins d’une fois par semaine) passent de 26,5 % à 15,2 %.

  • Les grimpeurs réguliers (2 fois par semaine) deviennent majoritaires avec 30,5 %.

  • Ceux qui grimpent plus de trois fois par semaine passent à 10,4 %.


Autrement dit, plus on grimpe, plus on veut grimper. On veut cocher des blocs, améliorer son pied gauche, sortir ce foutu 6B dalle qui glisse même en chaussons neufs.


Fidèles à leur salle, ou explorateurs ?


Le lien entre un grimpeur et sa salle, c’est un peu comme une relation amoureuse : certains sont fidèles, d’autres papillonnent.


Fidélité neo-grimpeurs

  • 52,5 % des néo-grimpeurs testent d’autres salles de temps en temps, par curiosité, pour varier les ouvertures ou suivre des amis.

  • 30,1 % restent attachés à une seule salle, preuve qu’un bon cadre (accueil, ouvertures, ambiance) peut fidéliser sur le long terme.

  • 17,4 % changent de salle régulièrement, confirmant qu’une partie des grimpeurs cherchent constamment de nouveaux défis.


Les salles qui réussissent à créer un véritable attachement communautaire (événements, coaching, abonnements flexibles) ont donc une carte à jouer pour garder leurs pratiquants sur le long terme.


Ce que veulent les néo-grimpeurs : attentes et points de friction


Quand on pousse la porte d’une salle pour la première fois, qu’est-ce qui fait qu’on y revient ? L’accueil ? L’ambiance ? La qualité des ouvertures ? Pour les néo-grimpeurs, certains critères font toute la différence.


Les points les plus valorisés


Si les néo-grimpeurs reviennent séance après séance, ce n’est pas juste pour leurs chaussons tout neufs. Certains éléments pèsent lourd dans leur engagement :


  • Ambiance générale : 4,80/5 🏠 → L’escalade, c’est une communauté avant tout. Une bonne énergie sur les tapis, un staff accueillant et des partenaires de grimpe motivants, c’est un critère clé.

  • Qualité de l’accueil : 4,81/5 👥 → Se sentir bien accompagné dès les premières sessions joue énormément sur la fidélisation.

  • Qualité des ouvertures : 4,70/5 🔧 → Un bon mix entre plaisir et challenge, avec des blocs qui donnent envie de revenir essayer "juste une dernière fois".

  • Rapport qualité/prix : 4,53/5 💰 → Tant que l’offre suit, le tarif passe au second plan.

  • Accessibilité (transports, parking) : 4,48/5 🚆 → Pratique, mais pas forcément décisif si le reste est au rendez-vous.


Les petits trucs qui agacent (mais pas trop)


Même si la satisfaction globale est très élevée (4,74/5), il y a toujours des axes d’amélioration :


  • Propreté des salles : 4,59/5 🧼 → Un point souvent relevé, notamment sur les vestiaires et sanitaires.

  • Fréquence du renouvellement des ouvertures : 4,62/5 🔄 → Les grimpeurs veulent du neuf, et une salle qui tarde trop à changer ses blocs risque de voir ses habitués partir voir ailleurs.


L’extérieur : un cap que tous ne franchissent pas


Ah, l’appel du rocher... Il fait rêver, il nourrit les fantasmes, il pousse certains à investir dans des dégaines qu’ils n’utiliseront jamais. Mais dans la réalité, le passage de la salle à l’extérieur ne se fait pas en un claquement de doigts.


Si certains grimpeurs débarquent en salle avec déjà l’envie de grimper en falaise, la majorité découvre d’abord l’escalade comme une pratique indoor, avec des codes bien différents de la grimpe en extérieur. Le crash-pad remplace le tapis, les prises colorées laissent place aux plats aléatoires du rocher, et les cotations… n’en parlons pas.


Une majorité reste en salle la première année


La salle, c’est le point d’entrée naturel pour la plupart des néo-grimpeurs. Accessibilité, confort, sécurité, météo contrôlée, bières à la fin de la session… tout pousse à sédentariser la pratique dans un environnement urbain et maîtrisé.


Pratique en extérieur

Autrement dit, une immense majorité (93 %) des nouveaux grimpeurs n’ont pas encore fait de l’extérieur une pratique régulière. Mais l’évolution des chiffres montre que le rocher finit par attirer une partie d’entre eux, une fois qu’ils prennent confiance en leurs capacités et qu’ils trouvent le bon entourage pour les accompagner.


Après un an, la transition commence


Grimper dehors, ça ne s’improvise pas. Contrairement à la salle, où un abonnement et une paire de chaussons suffisent, passer à l’extérieur nécessite plus d’investissement : connaître les sites, comprendre les règles de sécurité, trouver du matériel, et parfois, affronter la peur du vide ou des chutes.


C’est pourquoi les néo-grimpeurs pratiquant depuis moins d’un an sont encore très attachés à l’indoor :


  • 65,2 % ne grimpent jamais dehors.

  • 32,6 % y vont parfois, mais restent avant tout des grimpeurs de salle.

  • Seuls 2,2 % s’y rendent régulièrement.


Mais après un an, on observe une évolution significative :


  • La part de ceux qui ne vont jamais dehors chute à 38,6 %.

  • Ceux qui grimpent occasionnellement en extérieur deviennent majoritaires (50,6 %).

  • Les grimpeurs réguliers en extérieur passent de 2,2 % à 10,8 %.


Ce basculement montre que le passage au rocher se fait progressivement, souvent sous l’impulsion de nouvelles rencontres, de stages, ou d’un groupe de grimpeurs plus expérimentés qui ouvrent la voie.


Les 45+ : passagers clandestins ou futurs fidèles ?


Un chiffre intrigue : les plus de 45 ans représentent 8,9 % des débutants, mais chutent à 4,1 % après un an. Deux lectures possibles :


  1. Un taux d’abandon plus élevé : contraintes physiques, manque d’accompagnement, ambiance trop “jeunesse urbaine” ?

  2. Un effet de rattrapage : les 45+ découvrent l’escalade plus tardivement et sont proportionnellement plus nombreux à s’y mettre, ce qui gonfle artificiellement leur part parmi les débutants.


Si la première hypothèse se confirme, ça pose une vraie question sur l’accessibilité de l’escalade pour un public plus âgé. La grimpe indoor pourrait pourtant être une alternative au fitness classique pour travailler la force, la mobilité et l’équilibre.

À voir si les salles d’escalade tentent de capter ce public avec des offres plus adaptées (coaching senior, formats loisir, matériel spécifique...), comme le font déjà certains acteurs du sport-santé.


Téléchargez l’étude et creusez les chiffres


Cet article n’est qu’un échantillon des enseignements que révèle notre étude sur les grimpeurs en France. Au-delà du portrait des néo-grimpeurs, elle explore qui sont les grimpeurs en France, où et comment ils pratiquent, ce qui influence leur fidélité à une salle, et comment évolue leur rapport à l’extérieur.


Vous y trouverez aussi des analyses croisées entre les différents profils de grimpeurs :


  • Les différences de pratiques entre hommes et femmes

  • Comment l’ancienneté influence la fréquence et la satisfaction

  • Pourquoi certains restent fidèles à une salle et d’autres papillonnent


Pour découvrir toutes ces tendances et leurs implications, il vous suffit de télécharger l’étude complète sur les grimpeurs en France.


PLUS DE GRIMPE

bottom of page