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Simon Lorenzi : « Je ne savais pas ce que j’allais faire de ma vie »

Dernière mise à jour : il y a 2 heures

Simon Lorenzi est l’un des meilleurs grimpeurs du monde. Lancé dans l’enchaînement des blocs les plus durs de la planète (les fameux 9a), le Belge de 28 ans s’est jusque-là aventuré sur un chemin qui résonne parfaitement avec les noms de ses croix : Soudain Seul, Burden of Dreams, Return of The Sleepwalker… Solitaire, pesant et insomniaque ? Oui, mais pas que. Interview gigantesque.


Simon Lorenzi, en Finlande, pour son projet Burden of Dreams
Simon Lorenzi, en Finlande © Gilles Charlier

Vertige Media : Dans un film qui montre ta performance sur Burden of Dreams (Le poids des rêves en VF, réalisé par Gilles Charlier, ndlr), on te voit passer une quarantaine de jours en Finlande à t'éclater les doigts sur un bout de rocher penché, dans un froid polaire, parfois à la frontale. Elles ont ressemblé à quoi tes journées ?


Simon Lorenzi : Je ne suis pas un lève-tôt hein. Et il ne fallait pas aller au bloc trop tard parce qu'il faisait nuit à 15 heures. Donc bon, c’était un challenge. Je partais au bloc en espérant être en forme et que ma peau ne s’ouvre pas trop. Au début du séjour, tu fais des grosses journées parce qu’il y a beaucoup à défricher. Beaucoup de petits détails à trouver. C’est la partie la plus amusante, parce que tu progresses, tout le temps. Et puis, une fois que tu as fait une bonne grosse séance et que tu es mort de froid, tu rentres, et tu vas dormir. Et quand c'est plus tard dans le processus, là, juste, tu y vas, tu mets quelques essais sur ta journée, et puis après tu rentres. Parfois, ta peau s'ouvre et t’es obligé de rentrer avant. Quand tu sais qu’il te faudra ensuite deux jours de repos, tu te rends compte que c’est beaucoup d'attente pour très peu de grimpe.


Vertige Media : Est-on préparé à une certaine forme de monotonie ?


Simon Lorenzi : Je ne me prépare jamais à l’avance. L’entraînement nous habitue à cette monotonie. La routine s’adapte toujours au projet, et c’est ce que j’aime : retrouver mes habitudes, répéter les mêmes gestes, comme enfiler mes chaussons toujours dans le même ordre ou brosser les prises de la même façon. Tous ces petits rituels créent une routine, et même quand c’est difficile, j’en garde un bon souvenir.


Vertige Media : Entre Return of the Sleepwalker et Burden of Dreams, qu'est-ce qui a différé dans ces deux projets ?


Simon Lorenzi : Le confort et la compagnie. Au départ, aux États-Unis, j'étais avec un pote. Puis il est parti, et je me suis retrouvé absolument tout seul. Je dormais dans une voiture, il n’y avait personne au bloc. C’était très très dur. En Finlande, j’étais toujours avec Gilles (Charlier, le réalisateur du film, ndlr). C’est vachement plus dur de performer quand tu es tout seul, tout le temps, que tu n’as pas le confort de maison ou quoi que ce soit pour te reposer. Je me suis aussi rendu compte que vivre une aventure sans la partager, ça perd beaucoup de son sens.





Vertige Media : Et pourtant, tu l'as fait.


Simon Lorenzi : En vérité, j’ai croisé un gars sur la fin. Il devait me rester 10 jours sur place. Le mec habitait à Vegas et je lui ai demandé de m’héberger. J’ai fait les dernières séances avec lui et ça allait à chaque fois un peu mieux. J’étais de plus en plus lucide. Je suis persuadé que c'est grâce au confort mais surtout au partage que je suis venu à bout du bloc. Quand c’est vraiment dur, ça joue énormément sur ta capacité à réussir. 


« J’ai appris que les contraintes faisaient totalement partie de l’aventure. Et que ça rendait la chose encore plus belle »

Vertige Media : Est-ce que ce qui ne diffère pas aussi, c'est le voyage en lui-même ?


Simon Lorenzi : À Vegas, il y a 9h de décalage avec la Belgique. C’est beaucoup. Pour communiquer avec tes proches, c’est galère. Même à distance, tu n'as personne avec qui partager de petites choses. Tu dois juste vivre le truc seul, avec toi-même. Aux États-Unis, je ne me sentais vraiment pas chez moi. Les bâtiments, les grandes routes, les nuits dans la voiture… Je me sentais comme dans un environnement hostile.


Vertige Media : Comment parviens-tu à t’adapter ? Tu arrives à penser à autre chose ? 


Simon Lorenzi : Non, je ne déconnecte pas. Je suis à 200% dans mon truc, tout le temps, jusqu'à ce que ça marche. Pour Return of the Sleepwalker, j’ai quand même pris une pause de deux semaines. Je ne savais pas si j’allais réessayer ou pas. Je n’avais plus envie. Et dans ma tête, j'avais accepté le fait que, peut-être, je ne le ferais pas. Ça m’a aidé à être plus serein et de pouvoir y revenir de manière plus saine. À l’arrache quand même puisque j’ai réussi le bloc la veille de mon départ et l’expiration de mon visa. Je pense que j'ai changé, car avant, je restais des heures devant le bloc sans rien lâcher. Mais à force de m’acharner, j’en arrivais à me faire très mal mentalement. Avant cette pause, j’étais vraiment au plus mal.


Vertige Media : C’est-à-dire ?


Simon Lorenzi : J'ai vraiment expérimenté une perte de sens de ma vie. De façon extrêmement forte. J’étais là-bas pour un seul truc dans lequel j'ai investi toute mon énergie mentale, psychologique. Je mise tout sur un seul projet, ce qui n’est pas la meilleure méthode. Ce genre de défi coûte aussi très cher : tu investis vraiment tout. Alors, quand tu échoues et que la fin du séjour approche, tout perd son sens. Heureusement, j’ai su rebondir, et tout s’est bien terminé.


Simon Lorenzi sur Burden of Dreams
Simon Lorenzi sur un des mouvements de Burden of Dreams © Gilles Charlier

Vertige Media : C'est justement la question que beaucoup peuvent se poser en voyant le film : pourquoi t’infliges-tu tout ça ?


Simon Lorenzi : Je ne sais pas, c'est assez dur à dire. Mais je pense que de manière globale, on a souvent besoin de quelque chose qui donne une forme de sens à notre vie, quel qu'il soit. Avec ça, vu que je grimpe depuis que je suis tout petit, je crois que c'est le format dans lequel j'ai appris à mettre de l'énergie pour que ça donne du sens à ma vie. Mais je me suis bien rendu compte aux Etats-Unis que ce n'est pas non plus quelque chose qui se suffit entièrement à lui-même. Et qu'en fait, ne fût-ce qu'avoir Gilles avec moi en Finlande - juste un pote qui te filme quoi - c’est ce qui donne le plus de sens au projet. C’est complètement différent et moins bien quand tu es tout seul sans personne sur ton caillou.


Vertige Media : Qu’est-ce que cette forme d’obsession dit de toi ?


Simon Lorenzi : Mon père est grimpeur depuis toujours. J’ai été éduqué en allant en falaise, on faisait du camping sauvage. On dormait même parfois sous la neige en hiver, au pied des rochers pour grimper la journée. J’ai grandi avec cet esprit, où le confort et le luxe n’étaient pas vraiment au centre de notre vie. J’ai appris que les contraintes faisaient totalement partie de l’aventure. Et que ça rendait la chose encore plus belle. Je pense que j’ai gardé ça en moi.


« Quand je réfléchis aux bons moments que j'ai passés, je repense aux trucs qui n'ont souvent rien à voir avec le bloc. En Finlande, c’était les courses chez Lidl. À Bleau, c'était la boulangerie et le pain que j’ai adoré »

Vertige Media : Tu dis aussi dans le film que ce genre de processus est une stimulation émotionnelle et cognitive hors du commun. Qu’avec un peu d'introspection, on en apprend beaucoup sur notre façon de fonctionner en tant qu'être humain. Qu'est-ce que tu as appris sur toi avec ce type de projets ?


Simon Lorenzi : J’apprends à chaque fois. J’ai l’impression d’être une personne différente d'année en année. Avec ce dernier bloc aux États-Unis, j’ai appris à me reposer sur les autres. Quand c’était dur, j’ai appris à appeler ma copine et aller chercher du soutien ailleurs. Je ne faisais jamais ça avant.


Vertige Media : Tu dis tout le temps que c’est dur. Comment parviens-tu à t’épanouir ?


Simon Lorenzi : Ces projets de bloc m’ont appris que plus on travaille pour quelque chose, plus la récompense est belle à la fin. Tu passes par des émotions… c'est incroyable. Pour moi, c'est presque une drogue après laquelle on court. C'est comme une espèce de shot de dopamine ou je ne sais pas quoi. À chaque fois que ça survient, on a envie que ça arrive de nouveau. Et contre-intuitivement, ce n’est pas le jour où tu enchaînes le bloc que tu es le plus épanoui. Quand je réfléchis aux bons moments que j'ai passés, je repense aux trucs qui n'ont souvent rien à voir avec le bloc. En Finlande, c’était les courses chez Lidl. Après la séance, avec Gilles, on faisait nos petites courses et le souvenir de passer du froid polaire à la chaleur du magasin, choisir les petits trucs que tu vas manger… C’est ça que je retiens. À Bleau, pour Soudain Seul, on logeait à Milly-la-Forêt. Et le truc dont je me souviens le plus, c’est la boulangerie où on allait et le pain que j’ai adoré. J’étais tellement content d’aller chercher le pain que c’est le premier truc qui me vient à l’esprit en y repensant. Je crois que quand tu vis des moments particulièrement intenses, tu donnes mécaniquement beaucoup de saveurs à des moments d'une simplicité toute bête


Vertige Media : Parviens-tu à mettre des mots sur tes émotions quand tu réussis une telle performance ?


Simon Lorenzi : Ce n'est pas évident. Je sais que c’est une forme de soulagement mais le mot n’est pas assez puissant. C’est peut-être une libération. Mais tu vois, pour Return of the Sleepwalker, c’était vraiment… (il marque une pause). L’année qui s’est écoulée pour moi a été une année difficile en compétition. Et faire ce 9a bloc, c’était une manière de légitimer le fait que je pouvais effacer le négatif. Faire table rase et repartir de zéro. J’ai survécu. Et ayant survécu, j’ai pris cette performance comme la fin d’une aventure. Donc instantanément, tu ressens une certaine forme de nostalgie. Un truc qui prenait tout ton temps, toute ton énergie. Le truc qui t’obsédais, tout à coup, il disparaît… Du coup, ton énergie désormais, tu la mets où en fait ? C’est vraiment un mélange d’émotions très particulier.


« Si tu es uniquement obsédé par le fait de réussir, d'enchaîner, l’ouverture d’esprit est plus difficile. Une fois que je me suis un peu détaché de la pression, j'ai été beaucoup plus ouvert au jeu. Pendant mes échauffements, je jouais dans le bloc. J’essayais même des trucs débiles parfois... »

Vertige Media : On le voit beaucoup transparaître à l'image, dans tes interviews, tu es quelqu'un de résolument obsédé mais aussi très optimiste. Ça vient d'où ?


Simon Lorenzi : Le côté obsédé, je ne sais pas. Remarque, c’est peut-être comme l’optimisme, ça vient de mon éducation. Mes parents, ils ne m’ont jamais donné ce que je voulais comme ça. Si je voulais quelque chose, je devais aller le chercher moi-même. Si j’avais un objectif, c’était à moi de faire ce qu’il fallait pour aller le chercher. J’ai appris ça très jeune. Une fois que c’était acté, ils m’ont du même coup toujours laissé faire ce que je voulais. J’ai jamais eu de barrière, de limites. Ils m’ont aussi appris à relativiser, à faire la distinction entre mes échecs et les choses vraiment graves. Ils m’ont toujours rappelé la chance que j’avais d’avoir une vie facile. Bah du coup, je me dis que ma vie est géniale, que ce je que fais, c’est super cool, alors autant continuer !

Le film de l'aventure de Simon Lorenzi dans Soudain Seul, le 9a bloc qu'il a réalisé le 8 février 2021.

Vertige Media : On a l’impression que tu adoptes même une posture face aux problèmes que tu rencontres, que tu entretiens une certaine forme de solutionnisme. Au-delà d’être inné ou issu de ton éducation, est-ce que cet optimisme, tu le travailles ?


Simon Lorenzi : Oui, oui. Pour moi, c'est surtout une forme de curiosité. Quand on est au bloc, il faut toujours avoir l'esprit ouvert sur une option qui pourrait s'avérer être meilleure, même quand il s’agit de détails. Un micro-mouvement, un son… Je crois aussi qu’il faut arriver à profiter du moment. Je l’ai vécu aux États-Unis : si tu es uniquement obsédé par le fait de réussir, d'enchaîner, l’ouverture d’esprit est plus difficile. Une fois que je me suis un peu détaché de la pression, j'ai été beaucoup plus ouvert au jeu. Pendant mes échauffements, je jouais dans le bloc. J’essayais même des trucs débiles parfois... Parce que c’est rigolo, parce que le rocher est beau. Plus tu t’amuses, plus tu trouves des solutions. Tu ajustes sans arrêt ton plan pour l’améliorer. Ce n’est pas toujours facile, surtout quand tu es épuisé et sans confort, mais il faut garder le bon état d’esprit.  


« Si je devais me définir en tant que grimpeur, ce serait vraiment le gars qui est qui est très fort partout, mais le meilleur nulle part »

Vertige Media : Quand on arrive à ce genre de performances qui sont presque inédites, ou très peu répétées, qu’est-ce qui compte le plus ?


Simon Lorenzi : Ça dépend fort de ton niveau physique. Selon moi, il y a un niveau physique de base requis pour y parvenir. Plus tu te rapproches de ce niveau physique, plus tu vas t’investir mentalement. Et plus tu vas aller au-delà de ce que tu pensais pouvoir atteindre, plus tu vas réussir des trucs qui vont te demander moins d’efforts physiques et te permettre d’autant plus investir ton potentiel mental. Bref, c’est un cercle vertueux, des vases communicants.


Vertige Media : Tu as 28 ans, est-ce que tu es parvenu à cerner l’athlète et le grimpeur professionnel que tu es ?


Simon Lorenzi : Si je devais me définir en tant que grimpeur, ce serait vraiment le gars qui est qui est très fort partout, mais le meilleur nulle part. C’est comme dans les jeux vidéo, tu vois les graphiques avec les statistiques quand tu choisis les joueurs d’une équipe ? Bah, je pense que j’aurais tous mes graphiques à un très bon niveau mais jamais la note maximale.





Vertige Media : De la même manière, tu parviens aujourd’hui à expliquer tes performances et tes contre-performances, que ce soit en compétition ou sur le rocher ?


Simon Lorenzi : En compèt, c’est assez facile, parce que c'est tellement court… Il y a si peu de temps pour mettre réellement des choses en place et pouvoir tester ce que tu fais que j'ai l'impression que ça se joue à chaque fois sur un coup de poker. En extérieur, ce sont des petits détails qui font faire la différence. Tu répètes beaucoup donc au bout d’un moment tu captes le truc. Mais attention, c’est un ré-apprentissage éternel. Chaque bloc est différent, et tu te re-découvres toujours un peu.


« Je me suis entré dans une boucle négative. Je me suis retrouvé au chômage. Et vraiment, j’étais sur-fauché.Tout est devenu super compliqué à gérer. Je me suis retrouvé complètement perdu. Je ne savais pas ce que j’allais faire de ma vie »


Vertige Media : Aujourd’hui, où en es-tu avec la compétition ?


Simon Lorenzi : Si mes Coupes du Monde de bloc se passent bien, j’irai au championnat du monde (qui se déroulera à Séoul du 21 au 28 septembre 2025, ndlr). J’avais mis un gros focus sur la compétition parce qu’il y avait les JO. Ça s’est affreusement mal passé. Depuis, j’ai pris beaucoup de recul. J’ai fait une sorte de burn-out. Aujourd’hui, je ne veux plus être dans l’optique de performer à tout prix. Ça m’a trop bouffé l’an dernier. Je veux retrouver du plaisir en compétition, me concentrer sur ce qui me plaît sur le circuit : me challenger, être avec mes potes.


Vertige Media : Comment s'est-il manifesté, ce burn-out ?


Simon Lorenzi : J’ai ressenti une vraie perte de sens. Je comprenais plus rien. Je ne savais plus pourquoi je faisais ce que je faisais. C’était devenu mécanique, robotique : je faisais des compétitions parce que je m’étais fixé un objectif et qu’il fallait le faire. Mais ça ne me plaisait pas. Le rapport que j’avais à ça ne me plaisait pas. Je me suis entré dans une boucle négative. J’ai perdu mon contrat Adeps (fourni par l'Administration générale du Sport belge, il soutient financièrement les acteurs du monde du sport de la population en fédération Wallonie-Bruxelles, ndlr) je me suis retrouvé au chômage. Et vraiment, j’étais sur-fauché. Tout est devenu super compliqué à gérer. Je me suis retrouvé complètement perdu. Je ne savais pas ce que j’allais faire de ma vie, ou presque.


Sur le mur, j’avais de vrais symptômes. D’abord une incapacité totale à me concentrer... Ensuite, je me sentais complètement déconnecté de mon corps. Quand je grimpais, c'est comme si ce n'était pas moi qui bougeait. Comme si je n'avais plus la capacité de choisir. Les mouvements, je les faisais par automatisme. Mon corps, il se déplaçait tout seul. Je ne pouvais plus mettre d’intention dans la façon dont je voulais grimper. J’étais incapable de réfléchir. C’était une expérience assez particulière.


« Je me suis naturellement dit que si je devenais le premier mec à faire tous les blocs les plus durs du monde, je devrais m’en sortir. Et puis en fait, il ne s'est rien passé »

Vertige Media : Après tout ce que tu as vécu, est-ce que tu arrives à te projeter dans le milieu de l’escalade, à réfléchir en termes de carrière ?


Simon Lorenzi : C’est marrant parce que d’un point de vue stratégique, je me disais qu’enchaîner les 9a, ça allait favoriser ma carrière sportive. Que si je les faisais à la chaîne, j’allais pouvoir en vivre facilement. Bah, pas du tout. Au départ, j’ai même retrouvé le mauvais ressenti de la compétition. Je me suis obstiné, j’ai perdu l’essence de mes projets. Et pendant ce temps-là, personne ne m’appelait alors que je pensais que ce que je réalisais méritait de l’attention. J’ai dû faire ce travail sur moi. J’ai commencé à me dire que je faisais ces blocs d’abord parce que j’en avais envie, pour ce que ça représente pour moi. Et pas pour l’argent ou autre chose. Je me suis retrouvé.





Vertige Media : Pour bien se figurer, qu’est-ce qu’on peut attendre en terme de rémunération quand on grimpe des 9a bloc autour du monde ?


Simon Lorenzi : Alors je ne suis pas forcément naïf mais quand j’ai commencé à me lancer dans cette course au 9a bloc, je voyais des grimpeurs autour de moi qui performaient dans un niveau inférieur et qui semblaient bien en vivre. Je me suis naturellement dit que si je devenais le premier mec à faire tous les blocs les plus durs du monde, je devrais m’en sortir. Et puis en fait, il ne s'est rien passé. Mais rien. Jusqu’à ce que je prenne une manageuse. Là, ça se débloque un peu. J’ai des contrats avec plusieurs sponsors. J’ai monté un programme de coaching en parallèle avec un pote… Ce n’est toujours pas un truc de malade, mais ça va dans le bon sens en tout cas. 


Vertige Media : Sur tes fringues on voit que tu affiches quasi en permanence le logo du Camp de base, une salle d’escalade à Bruxelles. Pourquoi tu la mets autant en avant ?


Simon Lorenzi : Le Camp de base, c'est une salle qui a pour but de soutenir les athlètes de manière sincère et responsable. C’est les premiers à faire ça en Belgique. Les patrons, ce sont des potes. Ils me soutiennent et m'apportent énormément de reconnaissance. Ils portent des valeurs qui ont de plus en plus de sens aujourd’hui. Représenter cette salle, c’est aussi défendre ces valeurs.


Vertige Media : Lesquelles ?


Simon Lorenzi : L’écologie, la tolérance envers n'importe quel genre, toutes ces choses-là. C’est des valeurs dans lesquelles je me reconnais, même si je ne me sens pas spécialement politisé. Je soutiens le camp de base et ce qu'ils font, mais je ne suis pas quelqu'un qui va faire des manifestations comme Seb (Berthe, ndlr).


Retrouvez l'interview complète en vidéo :



Interview réalisée dans le cadre de Montagne en Scène 2025 où Simon Lorenzi présentait son film Burden of Dreams.

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