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Montagne en Scène 2025 : Toujours plus haut, toujours plus fort ?

Photo du rédacteur: Pierre-Gaël PasquiouPierre-Gaël Pasquiou

Tous les six mois, Montagne en Scène refait surface comme une marmotte sous stéroïdes : grosse tournée, grosses images, grosses émotions, et un public toujours plus nombreux. Un rendez-vous incontournable pour les mordus de montagne, mais aussi une machine bien huilée qui tourne à plein régime. La 23e édition Summer débarque du 7 avril au 23 mai 2025, avec son lot de films qui donnent envie de tout plaquer pour une vie de bivouac suspendu.


Montagne en scène 2025 programme

Comme à chaque édition, les organisateurs dégainent du lourd : de la grimpe en apnée, du kayak suicidaire, de l’alpinisme borderline et des tranches de vie où l’homme se confronte à des éléments qui se fichent bien de son ego. La montagne comme laboratoire du dépassement de soi, avec un soupçon de contemplation esthétique pour la route.


Mais soyons honnêtes : si l’événement en lui-même tient toujours la corde, le concept a peu évolué depuis ses débuts. Les projections XXL, les images spectaculaires, les rencontres avec les athlètes... Tout est là, bien rodé. Peut-être un peu trop bien rodé ? Pas sûr que cette édition 2025 révolutionne la formule, mais tant que l’adrénaline coule à flot, on ne va pas bouder notre plaisir.


Un décollage au Grand Rex avant une tournée marathon


Comme à son habitude, Montagne en Scène démarre les festivités au Grand Rex à Paris, ce cinéma-cathédrale où l’on vient communier devant des avalanches de pixels ultra-HD. Le 7 avril, les fans se presseront pour une première soirée qui s’annonce aussi chargée qu’un bivouac mal optimisé.


Ensuite, place à la grande boucle : 23 pays, 250 villes, des salles pleines à craquer et une tournée qui trace plus vite qu’une cordée lancée dans les Drus avant l’orage. La recette est éprouvée, efficace, et ça marche.


Les films : la vraie raison de s’asseoir dans une salle obscure


Parce que soyons clairs : ce qui fait le sel du festival, c’est avant tout la sélection de films. Et cette année encore, il y a du gros calibre.


La rubia film escalade

🎥 LA RUBIA – Les nerfs à vif dans la grotte andalouse


📌 Durée : 30 minutes

🎬 Réalisation : Bronwyn Hodgins & Julia Cassou

Avec : Bronwyn Hodgins


Bronwyn Hodgins n’est pas du genre à se laisser dicter la gravité. Adepte des big walls, elle a traîné ses chaussons de la Baffin aux parois les plus folles du Groenland. Sauf que cette fois, c’est son mental qui a lâché avant ses doigts. Épuisée par une année d’expéditions enchaînées, elle atterrit en Andalousie avec un seul but : se remettre en selle sur un projet qui l’effraie.


Son défi ? "La Rubia" (8C+), une ligne démente de 55 mètres qui monte aussi raide qu’un plan de relance économique. Une lutte où chaque mouv’ est une bataille entre la fatigue, le doute et cette obsession un peu dingue qui fait que certains ne savent pas lâcher prise.


Big water theory film

🎥 BIG WATER THEORY – Pagayer au bord du précipice


📌 Durée : 60 minutes

🎬 Réalisation : Emile Dominé

Avec : Nouria Newman, Jules Dominé, Maël Nguyen


On sait que le kayak de gros volume est une discipline de cinglés. Mais là, on passe carrément dans une autre dimension. Nouria Newman, qu’on ne présente plus dans le milieu (multi-médaillée, pionnière du kayak extrême féminin, et capable de survivre à un rapide sans gilet de sauvetage...), embarque avec ses potes Jules Dominé et Maël Nguyen pour la descente de la Gorge Rondu de l’Indus au Pakistan. Un labyrinthe liquide où une erreur de lecture peut coûter plus cher qu’un aller-retour en première classe pour Islamabad.


Un film sur l’instinct, l’amitié et cette étrange pulsion qui pousse certains à sauter dans des torrents qui ne leur ont rien demandé.


Burden of dreams escalade

🎥 BURDEN OF DREAMS – Quand l’obsession devient un art martial


📌 Durée : 30 minutes

🎬 Réalisation : Gilles Charlier, Léopold Renié et Cyril Salomon

Avec : Simon Lorenzi


Certains cherchent les sommets, d’autres traquent les cailloux parfaits. En 2021, Simon Lorenzi entre dans la légende en libérant "Soudain Seul", un 9A bloc à Fontainebleau. Un niveau de difficulté à la limite de l’absurde, où chaque prise semble avoir été dessinée pour briser des rêves.


Son prochain défi ? "Burden of Dreams", le tout premier 9A bloc de l’histoire, en Finlande. Un mur de pure agonie, cinq mouvements impossibles, et des mois de combat pour un enchaînement qui dure moins de dix secondes.


Un film qui déconstruit le mythe du grimpeur "cool" pour montrer l’envers du décor : obsession, frustration et acharnement pur. Parce qu’à ce niveau, la victoire ne tient pas à la force des bras, mais à un état d’esprit quasi monastique.


Crystal ship film

🎥 CRYSTAL SHIP – Premier de cordée à l’autre bout du monde


📌 Durée : 40 minutes

🎬 Réalisation : Oliviero Gobbi

Avec : Jérôme Sullivan, Christophe Ogier et Victor Saucède


Loin des foules et des classiques, Jérôme Sullivan, Christophe Ogier et Victor Saucède sont de ceux qui cherchent les lignes que personne n’a encore osé toucher. Cette fois, direction le Pakistan, sur le glacier Hispar, pour une première sur le Pumari Chhish Est (6 850m).

Les mecs partent avec un objectif simple : ne pas mourir et si possible arriver en haut. 


Résultat : une ligne de malade, une première qui décroche un Piolet d’Or et un film qui sent la sueur, la glace et les nuits sous zéro. De l’alpinisme comme on l’aime : brut, engagé, et sans paillettes.


Montagne en Scène : une institution bien huilée


Difficile de critiquer un festival qui, depuis 2013, fait un boulot monstrueux pour populariser l’aventure sur grand écran. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :


📍 12 ans d’existence

📍 23 pays couverts

📍 250 villes sur la tournée

📍 230 000 spectateurs chaque année


Reste que la mécanique est bien huilée, peut-être un peu trop. Montagne en Scène déroule son format avec l’efficacité d’un relais mille fois répété : un enchaînement de films bien calibrés, des images léchées, un public conquis d’avance. Mais à force de rester dans les rails, on se demande si le festival ne mériterait pas un petit coup de vent de face, une prise de risque, une secousse qui viendrait bousculer le cadre. Moins de prévisible, plus d’instinctif. Moins de polissage, plus de chaos.


En attendant, soyons honnêtes : si vous aimez les frissons, les grands espaces et les histoires où la montagne ne fait pas de cadeaux, vous trouverez votre compte.


📆 Rendez-vous en avril 2025


Que vous soyez grimpeur, alpiniste, kayakiste ou simple voyeur de l’extrême, Montagne en Scène 2025 est dans les starting-blocks. À vous de voir si vous embarquez.

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