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Débuter l’escalade en salle : 5 conseils bons pour le moral

À l’heure où tout le monde grimpe et que la discipline semble devenir le « nouveau yoga », que signifie vraiment « débuter » l’escalade ? Entre quelques mythes à déconstruire et de vrais bons conseils, assurons-nous de poser quelques fondamentaux à propos d’un sport qui vous veut du bien.

Débuter en escalade

Sommaire:

L'illusion du débutant : on naît grimpeurs (on le devient aussi, hein)


« Il est trop fort, il a ça dans le sang. » Combien de fois a-t-on entendu cette phrase au bas des voies des salles d'escalade en France ? Si elle confirme le mythe tenace du don naturel, elle empêche surtout celui ou celle qui veut débuter la grimpe de se sortir de propriétés socialement construites. Pire, elle pourrait bien même l’éloigner d’une pratique qui trouve son origine dans des qualités bien universelles : tout le monde peut grimper parce qu’en réalité, tout le monde a ça dans le sang.


En effet, nos ancêtres ont d’abord pratiqué l'escalade par nécessité. Comme le fait de courir, escalader permettait à l’Homo sapiens de survivre aux prédateurs. Bien plus tard, à partir du XIème après JC, c’est au Mali, sur les falaises de Bandiagara, que les peuples se hissaient haut pour échapper aux razzias. Bref, qui que vous soyez, un grimpeur est inscrit dans votre code génétique. Et que vous le vouliez ou non, il conditionne naturellement votre progression. En envoyant balader, au passage, pas mal de biais cognitifs..


Le paradoxe de l’escalade : du bon côté de la Force


Justement, en parlant de cognitif, les premiers pas sur le mur ne relèvent pas tant de la force brute que d'une véritable révolution proprioceptive. Dit autrement, il ne vous servira à rien de vous reposer sur vos biceps, ni de les gonfler, pour débuter l’escalade. Il suffit de regarder l’apparence physique des grimpeurs de haut-niveau - moins proche d’un sapeur-pompier que d’un start-upper dans la fintech -, pour s’en convaincre. En bref : le débutant ne doit pas se concentrer sur la force physique pure mais plutôt réapprendre à lire son corps, comprendre les points d’équilibre et ressentir ses appuis. On appelle ça l’intelligence kinesthésique qui précède et allons-y, surpasse, le développement musculaire. On en sait quelque chose. À vouloir s’attaquer aux murs comme des plaquistes, vous risquez bien de vous esquinter les biscotos. C’est là, le grand paradoxe de l’escalade : les débutants qui cherchent à compenser leur manque de technique par la force sont généralement ceux qui progressent le plus lentement. L'escalade nous impose une forme d'humilité corporelle : il faut accepter de penser avant d'agir. Et, vous verrez, avec le temps, elle se résume souvent par le cri de votre mentor que vous n’êtes pas prêt d’oublier : « Monte tes pieds, bordel ! »

La reprogrammation de la peur : vice-versa


Vous allez avoir la trouille. Si, si. Et oui, même en bloc. Quand on a jamais grimpé plus haut que sur un escabeau, se retrouver pendu à 5 mètres de hauteur peut provoquer des sueurs froides. Après tout, n’avez-vous jamais eu peur de vous poser sur la dernière marche de ce fameux escabeau ? Là aussi, revenons à nos conditions. La verticalité provoque chez l'humain une réaction primitive, ancrée dans notre cerveau reptilien. Mais, parce qu’on est en 2025 et qu’on a fait des progrès, les neurosciences nous apprennent aujourd'hui à apprivoiser le reptile qui est en nous pour combattre cette peur. L’émotion que vous ressentirez en haut des voies est aussi un mécanisme de protection extrêmement sophistiqué (sauf chez Alex Honnold, ndlr) qu’il vaut mieux tenter de domestiquer plutôt que de vouloir supprimer. L’escalade, va alors vous permettre de mieux faire connaissance avec votre peur et :

  • De l’accepter comme signal d’alerte utile

  • De la développer comme un outil de concentration

  • De construire une confiance raisonnée avec vos potes de grimpe


Vous ne direz pas « je n’ai plus peur » mais « j’ai fait de ma peur, une alliée ». C’est tout un programme de reprogrammation mentale que vous propose votre nouvelle discipline préférée. Un plan de reconversion aussi, car avec ce genre de découverte, c’est un peu comme si vous aviez participé au scénario de Vice-Versa.

La lecture de la voie : lire, c’est grandir


Quand vous entrez pour la première fois dans une salle d’escalade, on vous demande de lire. Les consignes de sécurité et les conditions générales de ventes mais aussi les prises. En réalité, avant de s’élancer dans une voie, voilà le premier conseil qu’on devrait vous donner : prendre cinq minutes pour regarder « la route », soit la façon dont la voie a été ouverte. Vous ferez plaisir aux ouvreurs et à votre cerveau qui assimilera beaucoup mieux les gestes à réaliser pour arriver en haut.


Si on voulait se la jouer comme Morpheus dans Matrix, on dira que le mur d’escalade peut être vu comme un texte tridimensionnel où il faut apprendre : 

  • D’abord l’alphabet : les prises

  • Puis la grammaire : les mouvements

  • Puis les phrases : les enchaînements


En apprenant ce nouveau langage, comme Néo, vous deviendrez l'élu. Vous entrerez dans le cercle fermé des grimpeurs lettrés : celles et ceux qui réfléchissent avant d’agir. Et qui s’évitent pas mal de tendinites, du coup.


La collectivisation du savoir : ensemble, c’est tout


Encore heureux, l'apprentissage de l'escalade ne se limite pas à la dimension technique. Débuter ce sport, comme beaucoup d’autres, c’est aussi se retrouver entre potes pour légitimer la bière d’après séance. Seulement, depuis quelque temps, les salles d’escalade privées sont devenues de vrais temples sociaux où l’on monte des murs autant que l’on descend des IPA. Que l’on soit fan ou pas, une chose est sûre : la grimpe est toujours une immersion dans un écosystème codifié… et sympa. Les salles sont autant de micro-sociétés avec leurs propres rituels d'initiation. Et vous apprendrez pour sûr à beaucoup partager : vos craintes, votre magnésie, votre corde, vos conseils et votre planche de fromage.


Si l’on pose en plus que le rôle du partenaire en escalade dépasse largement le cadre sécuritaire, l’escalade est alors une invitation à requestionner nos apprentissages traditionnels face à nos écrans en collectivisant le savoir et en luttant contre l’individualisme


La grimpe consciente


Vous l’aurez compris, débuter l’escalade ne se résume donc pas à l'acquisition de techniques de grimpe. C'est un processus complexe qui engage le corps et l'esprit dans une redécouverte de nos capacités d'adaptation. En résumé, calmos les amis, le débutant moderne n’est pas celui qui progressera vite mais celui qui parviendra à se tailler un mental solide loin d’un monde qui valorise la performance.


Promis, chez Vertige, on veillera à vous donner toute la profondeur nécessaire pour que vous développiez une grimpe de pleine conscience.


Le coupon-leçons pour briller dans les vestiaires :: :

  1. L'illusion du débutant : On né grimpeur, on a ça dans le sang depuis le paléolithique

  2. Le paradoxe de l’escalade : Les débutants qui cherchent à compenser leur manque de technique par la force sont généralement ceux qui progressent le plus lentement.

  3. La reprogrammation de la peur : C’est comme le stress, elle peut être bonne et même vous aider à vous tirer vers le haut

  4. La lecture de la voie : Se donner 30 secondes pour regarder la route avant de se lancer, c’est doubler ses chances de succès à l’arrivée

  5. La collectivisation du savoir : L’escalade est d’abord une histoire de partage, c’est le collectif qui fera votre force.

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