top of page

Aux origines de l'escalade urbaine, entre audace et controverse

L'escalade urbaine, connue également sous les noms d'urban climbing, urban bouldering ou buildering, se dresse aujourd'hui comme un symbole d'audace, mêlant l'exploration urbaine à l'alpinisme traditionnel. Du pionnier Geoffrey Winthrop Young aux exploits vertigineux d'Alain Robert, ce sport a constamment repoussé les limites de ce qui est possible dans un environnement urbain.


L'histoire de l'escalade urbaine remonte à la fin du XIXe siècle, lorsque Geoffrey Winthrop Young, un alpiniste britannique, entreprit d'escalader les toits de l'Université de Cambridge en 1895. Une pratique qu'il décide de documenter dans un guide d'escalade dédié aux bâtiments du Trinity College et qui marque la naissance d'une nouvelle ère sportive.


Geoffrey Winthrop Young

Harry H. Gardiner, au début du XXe siècle, a également fortement contribué à populariser l'escalade urbaine en grimpant plus de 700 bâtiments en Europe et en Amérique du Nord. Cette époque a vu New York devenir un terrain de jeu majeur pour les grimpeurs urbains, avant que les autorités n'interdisent cette pratique en 1920, marquant le début d'une longue histoire de tensions entre les grimpeurs urbains et la loi.


Dans les années 1930, sous l'influence des travaux de Geoffrey Winthrop Young, un livre écrit sous le pseudonyme de "Whipplesnaith", "The Night Climbers of Cambridge", fait office de topo pour gravir les collèges et des bâtiments de la ville. Un ouvrage qui reste populaire parmi les étudiants de l'Université de Cambridge et dont les nouvelles éditions sont faciles à trouver encore aujourd'hui.


The Night Climbers of Cambridge

Dans les années 1970 et 1980, l'escalade urbaine connut un renouveau spectaculaire avec des figures emblématiques telles que George Willig, qui escalada la Tour Sud du World Trade Center en 1977, et Dan Goodwin, célèbre pour ses ascensions de certains des plus

hauts bâtiments du monde, comme le World Trade Center, la Willis Tower et la tour CN.


L'arrivée d'Alain Robert dans les années 1990 apporta une nouvelle dimension à la pratique. Surnommé "le Spiderman français", il est célèbre pour ses ascensions en solo intégral des plus hauts gratte-ciel du monde. Ses exploits qu'il adosse parfois à des convictions politiques ont non seulement captivé l'imagination du public, mais ont aussi souligné les risques extrêmes associés à cette pratique, qu'il pratique sans corde ni protection.


Alain Robert
Source : AFP

L'escalade urbaine s'est ensuite diversifiée en plusieurs variantes distinctes, allant de l'escalade de hautes parois urbaines sans équipement de sécurité à l'urban bouldering, où les grimpeurs réalisent des mouvements complexes à faible hauteur. C'est le cas de grimpeurs comme Omniwal qui grimpait l'été dernier la Tour Montparnasse ou encore des récentes initiatives à Londres dans le cadre du développement du buildering. L'urbex n'est pas en reste avec l'escalade comme outil pour l'exploration urbaine permettant aux grimpeurs d'accéder discrètement à des bâtiments interdits ou de monter sur des toits, souvent dans le cadre d'activités liées à la toiturophilie (terme désignant la passion de l'accès aux toits).


Grâce à l'essor d'Internet et des médias sociaux, l'escalade urbaine a acquis une visibilité sans précédent. Des grimpeurs comme Mustang Wanted ont captivé l'attention mondiale avec leurs vidéos d'acrobaties au bord du vide. Néanmoins, ces représentations en ligne ont aussi mis en lumière les risques du sport, soulignés par de nombreux accidents tragiques comme celui de Rémi Enigma en 2023.


Aujourd'hui, l'escalade urbaine représente une véritable forme d'expression personnelle et une quête de liberté dans les paysages urbains du monde entier. Des toits de Cambridge à la Tour Montparnasse à Paris, cette pratique continue et continuera sans aucun doute à fasciner les adeptes comme les non-initiés, malgré les risques et les questions légales.

DEUX FOIS PAR MOIS,
LE MEILLEUR DE LA GRIMPE

deco logo

Merci pour ton inscription !

PLUS DE GRIMPE

bottom of page