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Caroline Ciavaldini et James Pearson lâchent The North Face pour coacher chez La Sportiva

Dernière mise à jour : il y a 17 heures

Oubliez les communiqués de presse tièdes : chez James Pearson et Caroline Ciavaldini, la fidélité aux sponsors ne rime pas avec mariage à vie. Après près de 20 ans de collab’ avec The North Face, le duo franco-britannique tourne la page pour endosser une nouvelle casquette (à peine pompeuse) de « Coordinateurs du Climbing Team » chez La Sportiva, leur autre sponsor historique. Changement de décor, mais pas de convictions.


Caroline Ciavaldini et James Pearson
© Vertige Media

« De toute façon, on allait finir par se faire jarter »


Pourquoi quitter l’un des plus gros sponsors de l’escalade mondiale ? Parce que parfois, l’histoire d’amour devient moins romantique quand les idéaux divergent. James assume : « C'était une décision très dure, mais à un moment c'était évident que ça ne marchait plus. On ne peut pas ramer à contre-courant de soi-même. » Caro tranche encore plus net : « Moi, j’étais bien au courant qu'à un moment, on allait se faire jarter. Le romantisme, ça va deux minutes ! »


En cause : l’évolution des valeurs personnelles du couple, désormais parents, écolos assumés et adeptes de voyages sans kérosène. Caro n’y va pas par quatre chemins :


« On a changé, on a vachement changé. Il y a huit ans, on prenait 50 avions par an pour nos aventures, aujourd’hui on essaie vraiment de ne plus en prendre. Mais les seules grosses expés qu’on propose désormais, c’est d’aller en train à l’autre bout du monde. Et ça, ça coûte vraiment cher. »

Visiblement trop cher, ou trop contraignant, pour un géant comme The North Face.


Caroline Ciavaldini
Caroline Ciavaldini © Vertige Media

Chez La Sportiva, une aventure familiale (et à échelle humaine)


La Sportiva, marque italienne née en 1928 au pied des Dolomites, leur a ouvert grand les bras pile au bon moment, avec une proposition sur-mesure : accompagner les athlètes de la marque au quotidien. Le timing idéal, le choix évident. « Ils nous ont proposé exactement ce qu'on voulait faire. On allait pas refuser, ils ne vont pas nous proposer ça tous les ans », souligne Caroline.


Pour La Sportiva, l’arrivée du duo est stratégique : « James et Caroline vont apporter une contribution précieuse à la compréhension des besoins des athlètes », détaille Fabio Parisi, Sports Marketing Manager. Un rôle pensé pour accompagner les grimpeurs dans leur carrière, sur le rocher comme dans les coulisses médiatiques.


Traduire la grimpe pro pour la nouvelle génération


Leur mission ? Devenir un pont entre les grimpeurs et l’industrie. « On est presque des traducteurs entre les athlètes et la marque. Ce sont deux mondes un peu différents, qui veulent aller dans le même sens mais qui ne parlent pas toujours la même langue », explique James.


Avec leur expérience accumulée depuis vingt ans de voyages, de compètes et de galères de sponsoring, le duo entend surtout éviter aux jeunes athlètes de trébucher là où eux-mêmes ont parfois ramé.


« Notre objectif, c’est d'aider les jeunes, de leur donner une possibilité d'être grimpeurs professionnels. Pour nous, ça a été la meilleure chose dans nos vies. »

James Pearson
James Pearson © Vertige Media

« Athlète professionnel, ça sert à rien » ?


Mais le plus intéressant est peut-être dans la manière dont James et Caroline envisagent désormais leur rôle. Ils le font sans illusions ni fausse modestie, questionnant ouvertement la pertinence même du métier d’athlète pro : « Finalement, un athlète professionnel, ça sert à rien », lâche Caroline, provocante mais lucide. « On vit dans une société qui encourage des individus à être extrêmement égoïstes. Je ne suis pas sûre d’avoir envie d’éduquer mes enfants avec ça comme valeur centrale. »


En filigrane, une évolution vers plus de transmission, d’humilité et de prise de recul sur leur métier, même si James nuance : « Bien sûr, c'est génial d'inspirer les gens, mais tu dois te demander à quoi tu sers vraiment. »


Fin d’un monde, début d’un autre


Derrière l’annonce d’un simple changement de sponsor, c’est donc une petite révolution tranquille qui s’opère. Celle d’une grimpe pro capable de se remettre en question, d’un sponsoring moins obsédé par les croix extrêmes et davantage centré sur l’humain. Avec James et Caro comme « coordinateurs », La Sportiva fait le pari de miser autant sur la tête que sur les bras.


Et si leur bilan carbone a drastiquement diminué, leur impact sur la grimpe pro, lui, pourrait bien augmenter. À condition que les jeunes athlètes écoutent attentivement leurs conseils… et prennent le train plutôt que l’avion.

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