L’escalade, un miroir des épreuves de la vie
L'escalade, avec ses prises douteuses et ses murs impressionnants, est devenu l'outil central d'accompagnement de l'association canadienne "Ça me dit de grimper". Pour Andréanne, à l'initiative de cette démarche, l'escalade est une métaphore vivante des obstacles et défis de la vie.
En décomposant l’acte d’escalader, Andréanne et ses coéquipières ont constaté que les mêmes valeurs et compétences nécessaires pour surmonter une paroi rocheuse sont tout aussi applicables lorsqu'il s'agit de faire face à des problèmes personnels ou relationnels.
« Quand on négocie un passage difficile sur une paroi d'escalade, il faut vraiment faire confiance au matériel. Mais aussi à la personne qui nous assure tout en bas. Et enfin, il faut se faire confiance à soi-même. »
C'est cette réflexion qui a conduit Andréanne et un groupe de jeunes femmes à créer "Ça me dit de grimper" en 2020. Cet organisme souhaite être bien plus qu'une école d'escalade en devant un pont entre l'intervention psychosociale et l'escalade. Sa mission est d’aider ceux qui sont aux prises avec des enjeux de dépendance, de santé mentale, comportementaux ou judiciaires.
L'idée remonte aux moments difficiles de la pandémie. Enseigner à distance, regarder ses étudiants confinés derrière des écrans, Andréanne a ressenti un profond désir de les amener à l'extérieur. Passionnée d'escalade, elle a vu en ce sport un moyen d'intervention idéal. Ce qui a commencé comme un désir d'amener les enfants dehors est devenu une mission pour aider les personnes vulnérables.
Entourée de ses amies, certaines travaillant avec des personnes souffrant de schizophrénie ou luttant contre des addictions, leur petite équipe a pris forme.
« La communication en escalade, c’est primordial. Si elle n’est pas claire, il peut y avoir des enjeux de sécurité. Dans la vie de tous les jours, si tu communiques difficilement avec l’autre au sujet de tes besoins, comment peux-tu aller de l’avant ? »
Le programme de "Ça me dit de grimper" s'étend sur deux jours d’activités, encadrées par des moniteurs certifiés d’escalade et des intervenants sociaux. Durant cette période, les participants apprennent non seulement la pratique de l'escalade, mais aussi des compétences précieuses pour la vie.
Le succès de cette démarche, celle de la "Physiotherapie Frank GmbH" en Suisse, qui utilise la grimpe comme un outil pour la récupération physique et mentale, ou encore la récente initiative de la FFME et l'association Entourage, illustrent à quel point l'escalade peut-être bien plus qu'une pratique sportive.
Pour celles et ceux qui souhaiteraient soutenir cette association vous pouvez le faire sur ce lien.