Quand l'escalade devient une échappatoire pour les soignantes
Depuis mars 2020, la pandémie de COVID-19 a poussé notre système de santé à ses limites, plaçant une charge physique et émotionnelle immense sur les travailleurs de la santé. Ces héros du quotidien ont été célébrés, érigés en symbole de résilience et de dévouement face à une crise mondiale sans précédent. Pourtant, derrière l'étiquette de "héros", se cachent des personnes ordinaires qui jonglent avec les défis de leur vie professionnelle et personnelle.
Dans la nouvelle vidéo d'Arc'teryx intitulée Frontlines, nous suivons trois infirmières des urgences aux États-Unis — Vikki Weldon, Mandoline Rose Masse-Clarke et Ashley Veevers — alors qu'elles utilisent l'escalade pour gérer le stress intense lié à leur métier. Ces grimpeuses de la côte ouest, tout aussi talentueuses que dévouées à leur carrière, nous rappellent que les travailleurs de la santé ne sont pas des surhommes. Ce sont des êtres humains, comme chacun de nous, qui cherchent à trouver un équilibre entre leurs responsabilités professionnelles, leurs passions personnelles et leurs vies familiales.
Vikki, Mando et Ash tentent de concilier leur travail dans un environnement hospitalier saturé, leur amour pour l'escalade, leurs relations et, pour certaines, la maternité. À travers leurs récits, elles partagent les défis physiques et mentaux qu'elles doivent surmonter au quotidien, ainsi que la manière dont l'escalade leur permet de se déconnecter des exigences de leur travail, ne serait-ce que pour un moment. Pour Ash, la projection sur des mouvements compliqués incarne une forme d'évasion mentale, une manière de se concentrer sur l'instant présent, loin des urgences.
Vikki, Mando et Ash rappellent que même si leur travail est essentiel, elles ne se considèrent pas comme des héroïnes. « Je ne me sens pas comme une héroïne », confie l’une d’elles. « Nous faisons simplement notre travail du mieux que nous pouvons, comme tout le monde dans son domaine. » Cette modestie contraste avec l'image que la société a forgée d'elles, mais met en lumière la pression constante à laquelle elles sont confrontées.
Si ces infirmières trouvent une forme de répit dans l'escalade, elles admettent que la pandémie a affecté leur capacité à maintenir un équilibre sain dans leur vie. Vikki explique : « Les derniers mois n'ont pas été un bon équilibre. Mais je dois être gentille avec moi-même et reconnaître que c'est une pandémie, que tout est chamboulé, et que je commence seulement à retrouver un semblant de normalité. » L'une des plus grandes sources de détresse morale chez les infirmières, comme le souligne Mando, réside dans le fait de travailler dans un environnement où la vie d'autrui dépend littéralement de leurs actions.
Aujourd'hui, alors que les projecteurs se sont éteints sur ces "héros" de la pandémie, la réalité est dure. Les budgets de la santé sont en berne, et le nombre de démissions continue de croître, laissant un personnel soignant surchargé et souvent mal rémunéré. Pourtant, au-delà de la reconnaissance publique et des remerciements d'autrefois, ce sont les passions et les moments de répit, comme l'escalade pour Vikki, Mando et Ash, qui les aident à continuer.