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Photo du rédacteurPierre-Gaël Pasquiou

Odyssée Boréale : La grande aventure de Symon Welfringer au Groenland

L’été 2024, Symon Welfringer, accompagné de Matteo Della Bordella, Silvan Schüpbach et Alex Gammeter, s’est lancé dans une expédition unique en son genre. Le quatuor d’alpinistes a bravé des conditions extrêmes pour ouvrir une voie inédite sur une paroi vierge de la côte Est du Groenland. Un projet mûri depuis plusieurs années, qui combinait kayak, escalade de big wall et survie en pleine nature. Leur objectif : gravir Drøneren, une montagne encore inconnue, après avoir parcouru plus de 450 km en kayak. Retour sur 35 jours d’autonomie totale, au cœur de paysages glacés, entre défis techniques et moments de contemplation.


Symon Welfringer Groenland
© Symon Welfringer

Une expédition en deux temps : kayak et escalade au Groenland


Le voyage a commencé au village d’Isortoq, où l’équipe a embarqué pour une traversée de plus de 450 km en kayak le long de la côte Est du Groenland. Dès les premiers jours, ils ont dû composer avec des conditions particulièrement difficiles. Les icebergs, omniprésents cette année en mer, bloquaient fréquemment leur route, les obligeant à faire des détours ou à rebrousser chemin. La météo s’en mêlait également : tempêtes et pluie incessante ont rendu la progression encore plus ardue.


Pendant 12 jours, Symon et ses compagnons ont affronté cette nature sauvage, cherchant à atteindre le fjord de Skjoldungen, où se trouvait la paroi qu’ils ambitionnaient de gravir. « Chaque jour nous a réservé une surprise », se souvient Symon, évoquant les moments où ils devaient grimper sur des collines pour tenter de trouver un passage dégagé entre les blocs de glace.


Symon Welfringer Groenland
© Symon Welfringer
Symon Welfringer Groenland
© Symon Welfringer
Symon Welfringer Groenland
© Symon Welfringer

Après ces journées intenses de pagayage, ils ont enfin atteint le pied de la montagne. Mais les défis étaient loin d’être terminés. Le quatuor a dû attendre près de dix jours avant de pouvoir réellement se lancer dans l’escalade, la météo étant capricieuse et leur réservant encore de mauvaises surprises.


Odyssée Boréale : ouvrir une voie sur un big wall vierge


Une fois le créneau météo favorable enfin arrivé, l’équipe s’est attaquée à l’ouverture de leur voie, qu’ils ont baptisée Odyssée Boréale. Cette paroi de 1 200 mètres sur la montagne de Drøneren est rapidement devenue un terrain de jeu exigeant, où chaque longueur demandait concentration et adaptation. Les premières longueurs, sur un rocher parfois friable, ont exigé un effort constant pour sécuriser leur progression. Cependant, à mesure qu’ils avançaient, le rocher s’est révélé plus solide, permettant à l’équipe de se concentrer sur la technique.


L’ouverture de la voie s’est faite en six jours, avec 35 longueurs à grimper, atteignant une cotation de 7b dans les passages les plus techniques. « En termes de grimpe, c’était compliqué, mais pas extrême », nous confie Symon. Le défi résidait autant dans la gestion des éléments que dans l’escalade elle-même. La neige, pourtant rare à cette période de l’année, les a surpris à plusieurs reprises, remplissant les fissures de glace et rendant les bivouacs en paroi encore plus inconfortables. Mais, malgré la difficulté, la satisfaction de progresser sur un mur jamais gravi auparavant a rendu l’expérience inoubliable.


Rencontres sauvages et moments d’introspection


Outre les défis de l’escalade, l’expédition a offert son lot de moments marquants. Parmi les plus impressionnants figure une double rencontre avec un ours polaire. Alors que l’équipe campait à proximité du fjord, un premier ours a été aperçu au loin, provoquant une certaine tension, mais sans danger immédiat. Cependant, quelques jours plus tard, un deuxième ours, beaucoup plus agressif, est apparu près de leur campement. « Il s’est rapproché très rapidement, et nous avons dû faire des rondes de nuit pour nous protéger », raconte Symon.


Symon Welfringer Groenland
© Symon Welfringer
Symon Welfringer Groenland
© Symon Welfringer

Ces instants de stress et de danger ont renforcé la cohésion de l’équipe, tout en rappelant la fragilité humaine face aux forces de la nature. Mais l’expédition a également été ponctuée de moments de pure beauté, comme lorsque Symon et ses compagnons ont eu la chance d’observer des aurores boréales depuis leur bivouac en pleine paroi. « C’était un moment de plénitude totale », se souvient-il, évoquant ce spectacle naturel comme l’un des plus mémorables de l’aventure.


Symon Welfringer Groenland
© Symon Welfringer

Un retour marqué par la mélancolie


Après avoir réussi l’ouverture de la voie, l’équipe a entamé le chemin du retour, toujours en kayak, avec une météo plus clémente. Ces derniers jours en mer ont permis à chacun de faire le bilan de cette expédition, aussi éprouvante que fascinante. Symon évoque un sentiment de satisfaction, mais aussi une certaine mélancolie, face à la fin de cette parenthèse de liberté absolue.


« Ces 35 jours, en totale autonomie, entre tempêtes, ours et escalade, resteront gravés en nous comme l’une des expériences les plus intenses de notre vie. »


De retour à la civilisation, Symon avoue ressentir un choc face au quotidien, presque banal après une telle aventure. Le souvenir de la beauté sauvage du Groenland, les aurores boréales, et les défis qu’ils ont relevés ensemble restent des moments qu’il continuera à chérir, tout en nourrissant ses futurs projets d’aventures.

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