Du bloc à Central Park, l'histoire de l'escalade dans la jungle urbaine
Au cœur de Manhattan, Central Park déploie ses 341 hectares de nature, une étendue verdoyante encerclée par le tumulte urbain. Cet écrin de tranquillité, célèbre pour ses chemins entretenus et ses lacs qui invitent à la sérénité, cache également des trésors pour les adeptes de l'escalade.
En effet, ce parc emblématique de New York se révèle être un espace privilégié pour l'escalade de bloc. Parmi les éclats de verdure et les espaces ouverts, une douzaine de spots se cachent, camouflés par le feuillage dense et les vastes pelouses, prêts à accueillir les grimpeuses et grimpeurs aguerris de la ville, familiers de ces lieux insolites depuis des décennies.

Quand l'urbanisme embrasse la nature
Central Park est un bon exemple de respect entre le développement urbain et la nécessite d'espaces verts, une harmonie qui découle de la vision des architectes paysagistes Frederick Law Olmsted et Calvert Vaux au XIXe siècle. Ils ont choisi de préserver des formations rocheuses présentes, plutôt que de les éliminer, jetant ainsi sans le savoir les bases d'une culture d'escalade florissante. Pour de nombreux amateurs mais aussi pour des athlètes de renom, comme Ashima Shiraishi, considérée comme l'une des grimpeuses les plus talentueuses au monde, Central Park a marqué le début d'une passion dévorante pour l'escalade.
Bien que l'espace dédié à l'escalade sur roche naturelle à New York soit relativement limité comparé à d'autres zones du pays, il est noter que peu de grandes métropoles offrent autant d'opportunités de blocs naturels en plein cœur de la ville.



Un riche passé
À mesure que New York se développait vers le nord au XIXe siècle, les affleurements rocheux de ce qui est aujourd'hui Central Park se trouvaient sur des terres peu attractives pour le développement privé. En 1853, l'État a permis à la ville de procéder à des expropriations pour créer Central Park. Quatre ans plus tard, le "Plan Greensward" fut choisi pour transformer ces terres en un parc public, préservant de nombreux rochers pour le plus grand bonheur des grimpeuses et grimpeurs.

L'histoire de l'escalade à Central Park reste nébuleuse, sans chroniques formelles de premières ascensions. On retrouve cependant de nombreuses traces du passage des légendes de la grimpe comme George Mallory, Lynn Hill, John Gill, Art Gran ou encore Jim McCarthy qui ont foulé ces rochers, attestant de l'ancienneté et de la richesse de cette pratique à cet endroit.
Collaboration avec la ville
Jusqu'en 1987, l'accès aux sites d'escalade de Central Park était entravé par l'absence de communication entre grimpeurs et autorités. La création du City Climbers Club of New York par Ralph Erenzo et Nick Falacci a facilité un accord avec le Central Park Conservancy et le Département des parcs, améliorant l'accès aux sites d'escalade et la sécurité des pratiquants. La pratique de l'escalade y est donc aujourd'hui tout à fait légale.
Un sanctuaire d'escalade
Rat Rock, ou Umpire Rock de son nom officiel, est le spot majeur de Central Park, proposant plus de 50 voies pour tous niveaux. Mais d'autres sites comme Cat Rock, Chess Rock, et Shit Rock enrichissent l'offre d'escalade dans le parc, chacun offrant des défis uniques au sein de ce cadre urbain exceptionnel.

Que vous soyez débutant ou expérimenté, Central Park a quelque chose à vous offrir. Alors, lors de votre prochaine visite à New York, n'oubliez pas vos chaussons pour profiter de quelques ascensions entre deux visites touristiques.