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Para-escalade à Innsbruck : deux jours pour bousculer les pronostics

C’est parti aujourd’hui même (23 juin 2025) à Innsbruck pour deux jours d’une Coupe du monde de para-escalade particulièrement attendue. Première compétition depuis l’annonce officielle des catégories paralympiques pour Los Angeles 2028, l’étape autrichienne promet d'être électrique. Entre favoris intouchables et jeunes ambitieux, c’est tout un monde qui joue sa saison sur les murs du Tyrol. Gare aux secousses !


Marina DIAS
Marina DIAS © Lena Drapella/IFSC

Innsbruck, ville de montagnes élégantes et de pâtisseries trop sucrées, accueille dès aujourd'hui un événement qu’elle connaît bien : la Coupe du monde de para-escalade. Sauf que cette année, l’atmosphère est un peu différente, plus piquante que le strudel local. Depuis l'annonce des catégories paralympiques pour LA 2028, certains grimpeurs marchent sur des œufs, quand d’autres marchent carrément sur l’eau. Entre promesses de médailles et rêves contrariés, les murs autrichiens vont servir autant de révélateur que de théâtre aux ambitions.


Classification : le « bac philo » de la para-escalade


La compétition n’a même pas commencé que les enjeux ont déjà été redistribués ce week-end. Avant de s’élancer sur la résine colorée, les grimpeurs sont passés par la case « classification ». Un rendez-vous médical minutieux, qui peut à lui seul transformer une médaille d’or annoncée en simple aventure de milieu de tableau. Certains s'y préparent comme au bac philo, en espérant éviter la mauvaise surprise.


Petit topo, sans migraine : les catégories en bref


  • B (visuel) : De l’obscurité totale (B1) à la semi-pénombre (B3), avec des guides vocaux qui connaissent chaque prise par cœur.

  • AL/AU (amputés) : Déficiences variées aux jambes ou aux bras, classées par niveau de mobilité et d’équilibre.

  • RP (puissance et mobilité réduite) : Catégorie ultra-diverse, où les ouvreurs doivent jongler habilement avec les difficultés pour offrir à chacun sa chance sans avantager personne. Un vrai jeu d’équilibriste.


240 athlètes, autant d’histoires


Ils sont 240 venus de 27 pays à débarquer sur Innsbruck, formant une sorte de festival du film sportif grandeur nature. Les USA (39 athlètes) débarquent façon Marvel, l’Allemagne suit avec rigueur (34 athlètes), et les Britanniques assurent une présence distinguée mais solide (22 athlètes). Parmi eux, 118 grimpeurs engagés dans les catégories désormais officiellement paralympiques pour LA 2028.


AL/AU : les favoris tout-terrain


Chez les AL1, l’Autrichien Angelino Zeller affiche un palmarès aussi plat qu’une autoroute : droit devant et sans détour. Son éternel rival Markus Pösendorfer rêve secrètement de lui compliquer la tâche devant son public. Pavitra Vandenhoven (Belgique), quant à elle, aime bien bousculer les certitudes, même en compétition mixte.


En AL2, Lucie Jarrige (France) collectionne les victoires avec la régularité d’une abonnée Netflix : elle ne rate aucun épisode depuis 2021. Chez les hommes, Thierry Delarue (France) adopte la même stratégie : gagner d’abord, réfléchir après. Efficace.


En AU2, c’est ambiance Game of Thrones chez les hommes : Kevin Bartke (Allemagne), Brian Zarzuela (USA) et Isak Ripman (Norvège) se disputent le trône sans merci. Côté femmes, Solenne Piret (France) et Lucia Capovilla (Italie) nous rejouent un duel franco-italien façon cinéma vintage.


AU3 pourrait réserver quelques surprises avec Rosalie Schaupert (Allemagne), grimpeuse précoce qui collectionne les médailles, et Dominic Geisseler (Suisse) prêt à saisir sa chance en l’absence du champion du monde israélien Mor Michael Sapir.


RP : l’imprévisibilité au sommet


En RP1, Aloïs Pottier (France) règne avec sérénité mais Kim Rishaug (Norvège) et Korbinian Franck (Allemagne) ne se déplacent jamais pour une seconde place. Chez les femmes, la rivalité made in USA entre Hannah Zook et Melissa Ruiz promet d'être piquante.


En RP2, Jasmin Plank (Autriche) voudra absolument briller à domicile. Mais Chiara Cavina (Italie) et la très jeune Matoi Futahashi (Japon, 17 ans) pourraient rapidement calmer ses ardeurs. Manikandan Kumar (Inde) et Brayden Butler (USA) tenteront, eux, d’écrire leur propre histoire chez les hommes.


En RP3, Tadashi Takano (Japon) vise une série de victoires digne d’une série Netflix à succès. Mais Camille Caulier (Belgique) et Jamie Barendrecht (Pays-Bas) aimeraient bien lui spoiler le scénario. Chez les femmes, Nat Vorel (USA), Marina Dias (Brésil) et Christiane Luttikhuizen (Pays-Bas) incarnent parfaitement l'esprit combatif et varié de la discipline.


Catégories visuelles : avec ou sans lumières, le show continue


Sho Aita (B1, Japon) est tellement dominant qu’il en devient presque intimidant. Son adversaire espagnol Francisco Aguilar Amoedo rêve de lui jouer un mauvais tour, mais ce rêve commence à durer. Nadia Bredice est elle aussi habituée aux triomphes en B1 féminin.


En B2, Fumiya Hamanoue (Japon) devra surveiller Razvan Nedu (Roumanie) tandis que chez les femmes, Linda Le Bon tentera de confirmer son statut de favorite.


En B3, Linn Poston (USA) vise le trois sur trois en Coupe du monde, alors que Cosmin Florin Candoi (Roumanie) cherche à prolonger une invincibilité digne des plus grands.


Ouvreurs : les auteurs invisibles de l’histoire


Maragda Gabarre, Aaron Davis et Nohl Haeckel sont aux commandes des voies et des scénarios verticaux. Eux seuls connaissent la fin de l’histoire avant même que la compétition ne commence. Dans la para-escalade, plus encore qu’ailleurs, leur rôle est crucial pour garantir équité et spectacle.


Comment ne rien rater du spectacle ?



À Innsbruck, entre sommets enneigés et grimpe en salle, c’est un autre versant du sport de haut niveau qui s’écrit. Moins médiatisé peut-être, mais tellement plus riche en récits humains, ambitions affichées et combats intérieurs. La compétition démarre aujourd’hui. Attachez vos chaussons, ça va secouer.

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