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Nourrir la Bête: La vie d'un alpiniste racontée par un compagnon de cordée

Photo du rédacteur: Pierre-Gaël PasquiouPierre-Gaël Pasquiou


Si vous cherchez un récit authentique et émouvant de la vie d'un alpiniste, vous serez peut-être surpris de constater que ce n'est pas si facile à trouver. Les récits de fiction abondent, tout comme les autobiographies de célèbres grimpeurs. Toutefois, dans le livre "Nourrir la Bête", nous avons la chance de découvrir la vie de Mo Anthoine, un alpiniste gallois, racontée par son ami et compagnon de cordée, l'écrivain éclectique Alfred Alvarez.


Le livre, initialement publié en 1988 pour les lecteurs Anglo-Saxons, a été traduit pour la première fois en France en 2021, et connaît actuellement un grand succès dans les librairies de montagne. Les protagonistes ont depuis disparu, Mo étant décédé en 1989 à l'âge de 50 ans, et l'auteur à l'âge de 90 ans en 2019. Cependant, leurs histoires de conquêtes, de risques partagés et d'amitiés viriles restent intemporelles.


Nous suivons les premiers pas de Mo en tant que grimpeur, alors qu'il se révèle immédiatement accro à l'escalade. Adolescent, il quitte l'entreprise familiale de tapis pour partir en Nouvelle-Zélande avec seulement 12 livres en poche. C'est dans les Dolomites, au pied des Tre Cime di Lavaredo, qu'il rencontre l'auteur pour la première fois et grimpe avec lui. Mo deviendra ensuite un alpiniste reconnu, participant à de nombreuses expéditions internationales pour atteindre les sommets les plus difficiles du monde. Il sera même engagé comme doublure de Sylvester Stallone dans Rambo III ! Mais les deux amis ne se perdent jamais de vue. L'un des derniers chapitres du livre raconte de manière magistrale leur dernière escalade commune du Old Man of Hoy, une paroi abrupte dans le sud-est de l'Écosse.


Le titre énigmatique du livre, "Nourrir la Bête", pourrait nous amener à nous interroger sur la signification de la "bête". Selon Michel Serres, la montagne pourrait nous ramener à un état de quadrupède, une forme bestiale de nous-mêmes. Pour Mo Anthoine, la "bête" est avant tout la partie de lui qui a besoin de s'exposer à des risques extrêmes pour exister et se sentir bien. Comme il le dit lui-même : "Il faut continuer de nourrir le monstre juste pour ta paix intérieure".


Le livre nous permet également de découvrir un homme qui fuit tout ce qui est superficiel, un homme qui ne se met jamais en avant et qui s'efface quand l'environnement ne correspond pas à ses valeurs. La description de l'ascension de l'Ogre, un sommet de 7300 mètres dans le Karakorum, est significative à cet égard. Mo, le plus fort des grimpeurs, laisse la gloire à Chris Bonington et Doug Scott et assure leur sécurité.


En somme, "Nourrir la Bête" est un livre qui ravira les passionnés d'escalade, mais pas seulement.


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