Nico Pelorson : Kiné, grimpeur, et artisan de l'équilibre
Dans un coin lumineux d’une maison de santé à Nemours, non loin des blocs emblématiques de Fontainebleau, Nico Pelorson enchaîne les consultations. Grimpeur passionné et kinésithérapeute indépendant, il navigue avec une précision millimétrée entre ses deux univers. Une trajectoire atypique qui mêle opportunisme, passion et quête d’équilibre dans un quotidien parfois épuisant, mais toujours riche.

Grenoble-Fontainebleau : un parcours sinueux, mais cohérent
Originaire de Grenoble, Nico Pelorson n’avait pas prévu de devenir kinésithérapeute. « À la base, ce n’était pas une vocation, mais une opportunité. Je voulais grimper à Fontainebleau et m’entraîner avec l’équipe de France. Intégrer une école de kiné dans la région, c’était l’occasion parfaite de combiner études et sport. » Ce choix, plus stratégique qu’instinctif, l’a mené à découvrir un métier bien plus vaste qu’il ne l’imaginait.
« Je connaissais seulement la kiné du sport, une infime partie du métier. Pendant mes études, j’ai découvert tout le spectre de la profession, de la pédiatrie à la neurologie. Finalement, ça m’a plu, mais c’était un coup de chance. »
Quatre ans après l’obtention de son diplôme, Nico exerce désormais dans une maison de santé pluridisciplinaire. Ici, médecins, psychomotriciens et kinés travaillent main dans la main pour offrir un soin complet à leurs patients.
Indépendant par choix : la liberté comme maître-mot
Comme 85 % des kinés en France, Nico a opté pour l’indépendance. Un statut particulièrement adapté à son style de vie, où la flexibilité est reine. « Être indépendant, c’est la seule façon de jongler entre travail et escalade. Je fais de grosses journées, parfois 20 à 25 patients, pour me libérer du temps dans la semaine. »
Cette liberté est un avantage déterminant. « On peut ajuster son emploi du temps en fonction de ses priorités. Besoin de plus de jours pour grimper ? On réduit les consultations. Envie d’augmenter ses revenus ? On peut facilement voir plus de patients. » Il apprécie également la possibilité d’organiser ses vacances à sa guise, grâce à un système d’entraide avec ses collègues : « Quand je pars, ils me remplacent, et je fais de même pour eux. Ça permet une vraie souplesse. »
Cependant, ce modèle exige une bonne gestion et une certaine résilience. « Si on tombe malade ou qu’on se blesse, c’est zéro revenu pendant les 14 premiers jours. » Les congés maternité et la retraite ne sont pas aussi avantageux qu’en salariat, mais pour Nico, cela reste un compromis acceptable.
Le tarif des séances, lui, pose une contrainte financière. « Une séance de kiné tourne autour de 16 à 20 euros. Après les charges, il reste à peine 10 euros nets. » Pour compenser, il faut voir beaucoup de patients : une exigence qui, malgré tout, ne ternit pas son enthousiasme pour ce mode de vie.
« Ce que je perds en sécurité, je le gagne en liberté. Et pour un grimpeur comme moi, pouvoir adapter mon rythme à mes passions n’a pas de prix. »

« Ce que je perds en sécurité, je le gagne en liberté. Et pour un grimpeur comme moi, pouvoir adapter mon rythme à mes passions n’a pas de prix. » Un équilibre fragile, certes, mais qui lui permet de conjuguer son métier et son amour pour la grimpe avec une cohérence qui lui ressemble.
La kiné au service des grimpeurs : entre expertise et polyvalence
Avec Fontainebleau comme toile de fond, Nico aurait pu se spécialiser dans les blessures propres à l’escalade. Pourtant, il s’en tient à une clientèle variée. « Mon collègue, qui travaille avec l’équipe de France, prend la plupart des grimpeurs. Moi, j’en vois quelques-uns, souvent des potes ou des renforts quand il est débordé. »
« Les ruptures de poulie, c’est typique. On ne retrouve ça nulle part ailleurs. Ça demande de connaître l’activité pour proposer un bon suivi. »
Les pathologies des grimpeurs sont parfois uniques. « Les ruptures de poulie, c’est typique. On ne retrouve ça nulle part ailleurs. Ça demande de connaître l’activité pour proposer un bon suivi. » Mais la majorité des cas restent classiques : tendinites, douleurs aux épaules, ou luxations. « Ces blessures, on les retrouve dans plein d’autres sports. Les grimpeurs ne sont pas si spéciaux, finalement. »
Pour Nico, cette diversité est une richesse. « Je fais de tout : pédiatrie, gériatrie, rééducation générale. Ça évite de rester enfermé dans un seul univers. »
Un quotidien chargé, entre satisfaction et défis
Les journées de Nico sont denses. « Je commence tôt et je vois entre 20 et 25 patients. Trois ou quatre sont nouveaux, donc je fais un bilan complet pour comprendre leur problème et adapter le traitement. Avec les autres, c’est du suivi. On ajuste les exercices, on vérifie le travail fait à la maison. »
Le cabinet, bien équipé, joue un rôle clé. « On a une grande salle commune avec des poids, des espaliers, des vélos, et même des barres parallèles. Ça nous permet de proposer des exercices adaptés à chaque situation. »
Malgré cette organisation, la fatigue s’accumule. « Voir autant de patients, ça demande une énergie sociale énorme. Certains cas sont lourds, comme des pathologies dégénératives. Ça peut être dur à encaisser. »
Pour retrouver l’équilibre, Nico s’isole parfois. « Après une grosse journée, j’aime aller grimper seul ou avec quelques potes en forêt. Ça recharge les batteries. »

Un métier en constante évolution
Dans un secteur où les pratiques évoluent rapidement, Nico met un point d’honneur à se former. « Je fais une formation continue par an. C’est essentiel pour rester à jour sur les nouvelles recommandations scientifiques. »
Il s’appuie aussi sur des articles, des réseaux sociaux spécialisés et des échanges avec ses collègues. « Instagram, par exemple, regorge de kinés qui partagent des techniques intéressantes. C’est moins académique, mais parfois très inspirant. »
Le travail en maison de santé facilite également les collaborations. « Si j’ai un doute médical, je peux aller toquer à la porte d’un médecin. C’est rapide et ça rassure. »
L’équilibre, une quête sans fin
Pour Nico, kiné et grimpeur, l’équilibre reste un défi quotidien. « L’idéal serait de voir moins de patients, mais avec les tarifs actuels, c’est impossible. Alors, on jongle, on s’adapte. »
Dans cette maison de santé nichée à Nemours, entre consultations et blocs, il continue d’affiner sa pratique, motivé par le plaisir d’aider les autres et de vivre pleinement sa passion. Un parcours qui illustre la résilience et l’ingéniosité de ceux qui choisissent de ne rien sacrifier à leur quête de sens.

Cet article s’inscrit dans une série de portraits d’indépendants, initiée en collaboration avec Blank, la plateforme qui accompagne les freelances et entrepreneurs dans leur gestion financière. Blank propose un compte professionnel adapté aux indépendants, avec des outils pour simplifier leur quotidien : facturation, gestion des dépenses, cotisations et support dédié. L’objectif ? Libérer du temps aux indépendants pour se concentrer sur ce qui compte vraiment, tout en leur offrant la sécurité et l’accompagnement nécessaires pour développer leur activité en toute sérénité.