Kilter Board : Block’Out comble le retard français
En matière de digitalisation, l’escalade française reste en retrait par rapport à ses voisins européens. Alors que la technologie transforme peu à peu la pratique, les salles françaises tardent à intégrer des innovations comme la Kilter Board, ces murs connectés qui se multiplient en Allemagne, au Royaume-Uni ou en Scandinavie. Block’Out, en revanche, prend les devants et se positionne comme l’enseigne française la mieux équipée avec trois nouvelles Kilter Boards dans son réseau, et l’ambition d’aller encore plus loin. Nous sommes allés à leur rencontre à Évry, au pied de leur toute première Kilter Board fraîchement installée, pour en savoir plus. Pour l’occasion, Manu Cornu, grimpeur de l’équipe de France et athlète B'O, était de la partie pour nous aider à décrypter cette innovation et son utilité.
Une aventure née d’une passion pour l’innovation
Depuis ses débuts en 2008, Block’Out s’est forgé une identité bien à lui, mêlant escalade, restauration et espace bien-être. Mais si le groupe s’est imposé comme un acteur incontournable, il ne se repose jamais sur ses lauriers. « L’innovation fait partie de notre ADN », explique Guillaume Colas, directeur régional pour l’Île-de-France. « Avec les Kilter Boards, on propose à nos adhérents quelque chose de vraiment nouveau, un outil qui complète notre offre et élargit les possibilités. »
La Kilter Board, panneau d’escalade connecté, n'est pas encore très répandu en France. « Quand on a commencé à réfléchir au projet, il n’y en avait aucune en Île-de-France, et très peu ailleurs dans le pays. On a voulu combler ce vide et offrir une expérience inédite à nos grimpeurs », précise Guillaume.
Pour lui, l’objectif est double : séduire les amateurs à la recherche de blocs accessibles et offrir aux grimpeurs chevronnés un outil de perfectionnement. « C’est une solution qui s’adapte à tous, peu importe le niveau. Que ce soit pour découvrir, s’amuser ou s’entraîner sérieusement, la Kilter Board a sa place dans nos salles. »
Un pari stratégique pour le futur de Block’Out
Avec l’arrivée des Kilter Boards, Block’Out ne fait pas qu’ajouter un outil à son catalogue : le groupe signe un véritable tournant. « On a toujours voulu proposer une escalade accessible, mais exigeante, et cette opération nous replace clairement au cœur du jeu », affirme Jérémy Lemau, directeur réseau escalade à l’initiative de l’opération. En misant sur ces panneaux connectés, le réseau ne rattrape pas seulement le retard français : il montre qu’il est prêt à en finir avec l’idée que l’innovation dans l’escalade serait réservée à nos voisins européens.
Pour Block’Out, c’est aussi une question d’ambition. Ces installations marquent le début d’un projet plus large visant à redessiner le paysage de la grimpe indoor en France, une salle après l’autre. « On ne veut pas juste suivre la tendance. Avec ce genre d’initiatives, on veut montrer qu’on est capables de réinventer ce qu’une salle d’escalade peut offrir, pour tous les grimpeurs, à tous les niveaux », conclut Jérémy.
Évry, première étape d’un projet ambitieux
La première Kilter Board a fait son apparition en Île-de-France, dans la salle Block’Out d’Évry. À peine inaugurée, une seconde vient tout juste d’être installée à Tours, et une troisième est déjà en préparation, bien que son emplacement reste encore confidentiel au sein du réseau. Mais pourquoi commencer par Évry ? Guillaume éclaire ce choix :
« C’est une salle qui attire déjà un public varié, avec des grimpeurs de tous horizons. C’était idéal pour tester l’accueil de cette nouveauté. Et, franchement, les retours sont excellents. »
Manu Cornu était parmi les premiers à tester le mur :
« La Kilter, c’est un outil incroyable. Ce qui est génial, c’est que tu peux ajuster l’inclinaison, choisir des blocs adaptés à ton niveau et explorer des milliers de problèmes via l’application. Pour l’entraînement, c’est top. »
L’appli, justement, est l’un des points forts de cet équipement. Elle permet de sélectionner des blocs créés par des grimpeurs du monde entier et d’en créer de nouveaux. « C’est une vraie révolution, autant pour les pros que pour les débutants », ajoute Manu. « Tu peux partager des blocs avec tes potes, ou même en inventer et les envoyer à d’autres grimpeurs. C’est à la fois pratique et hyper fun. »
Un outil pensé pour progresser, mais pas sans précaution
La Kilter Board n'est pas seulement ludique. Pour Manu, elles sont surtout des outils de perfectionnement d’une rare précision :
« Le fait que ce soit normé, partout dans le monde, c’est un atout énorme. Tu peux reproduire exactement le même bloc, avec la même inclinaison, peu importe où tu es. C’est idéal pour travailler un mouvement spécifique ou mesurer ta progression. »
Mais il met aussi en garde :
« Attention, c’est intense. Les Kilter sollicitent beaucoup les doigts et les tendons. Il faut éviter d’en abuser. Une séance de deux heures, c’est déjà pas mal. Et comme toujours, un bon échauffement est indispensable. »
Guillaume partage cette prudence :
« On veut que les grimpeurs utilisent ces murs intelligemment. C’est pour ça qu’on prépare des ateliers et des animations pour accompagner les adhérents. La Kilter, c’est un outil, pas une fin en soi. »
Créer pour mieux grimper : une dimension oubliée retrouvée
Au-delà de l’aspect technique, la Kilter Board réintroduit une dimension souvent perdue dans les salles modernes : la créativité. « Avec l’appli, chacun peut se glisser dans la peau d’un ouvreur. Tu choisis des prises, tu imagines un bloc et tu le testes. C’est presque une initiation à l’art de l’ouverture », explique Guillaume.
Manu, lui, voit dans cette approche un retour aux fondamentaux :
« Quand j’ai commencé à grimper, on créait nos blocs sur des panneaux simples. La Kilter redonne un peu cette liberté. Ça pousse les grimpeurs à réfléchir, à analyser les mouvements, et à progresser autrement. »
Il insiste sur l’importance de cette démarche, notamment pour les jeunes générations :
« Créer un bloc, c’est comprendre pourquoi un mouvement fonctionne ou non. Ça te fait voir l’escalade différemment, pas juste comme un défi physique, mais comme un jeu d’équilibre et de stratégie. »
Un outil pour tous, une expérience à partager
La force de la Kilter Board réside aussi dans leur accessibilité. « Elles s’adressent à tous », affirme Guillaume. « Un débutant peut choisir des blocs très faciles et ajuster l’inclinaison pour gagner en confiance. Un grimpeur expérimenté, lui, peut relever des défis bien plus complexes. »
Manu ajoute :
« C’est un outil qui crée du lien. Tu peux grimper sur le même bloc que ton pote à l’autre bout du pays, ou même défier un grimpeur que tu as vu sur Instagram. Ça dépasse la salle, ça connecte les gens. »
Mais pour lui, l’expérience ne se résume pas à la technologie :
« Grimper sur une Kilter, c’est aussi retrouver une dimension ludique, presque enfantine. Tu peux te challenger, te dépasser, mais toujours dans le plaisir. »
Et maintenant ? Place à l’action
Le réseau ne compte pas s’arrêter là. Des contests, des ateliers et d’autres animations autour des Kilter Boards de Block'Out sont déjà en préparation. « On veut que ces murs deviennent des lieux de vie, pas juste des outils d’entraînement », explique Guillaume.
Pour Manu, le message est clair :
« Le mieux, c’est encore de venir essayer. C’est une expérience unique. Une fois que tu y as goûté, difficile de revenir en arrière. »
Avec la Kilter Board, Block’Out redéfinit l’expérience grimpeur, en mêlant technique, créativité et convivialité. Déjà l’enseigne la mieux équipée de France avec trois Kilter Boards et des ambitions claires pour l’avenir, Block’Out s’impose comme un acteur incontournable de l’innovation dans les salles d’escalade. Alors, êtes-vous prêts à grimper autrement ?