top of page

Jeux Olympiques 2028 : l’escalade décroche enfin ses trois médailles olympiques

Dernière mise à jour : 16 avr.

Jusqu’ici, aux Jeux Olympiques, l’escalade ressemblait à une cohabitation forcée entre trois disciplines qui n’avaient jamais vraiment rêvé de vivre ensemble. Après un combiné discutable à Tokyo et un semi-combiné à Paris, Los Angeles 2028 sonne enfin l’heure de la libération. Le CIO vient d’annoncer que la Vitesse, la Difficulté et le Bloc auront chacune leur podium dédié, avec autant de médailles pour les hommes que pour les femmes. Et franchement, ce n’était pas du luxe.


Jeux Olympiques Paris 2024
© IFSC

Tokyo 2020 : le combiné ou le « trois en un » forcé


Petit retour en arrière : en 2020, l’entrée en scène olympique de l’escalade à Tokyo ressemblait à un drôle d’exercice imposé. Une seule épreuve pour trois disciplines, le fameux « combiné » : un peu comme si l’on demandait à un athlète de courir le 100 mètres, puis le 10 000 mètres, avant de conclure par un saut en hauteur. Spectaculaire, certes, mais absurde.


Résultat : des athlètes comme Alberto Ginés López ou Janja Garnbret s’étaient imposés grâce à leur polyvalence extrême, plus qu’à leur spécialisation. On saluait l’exploit, mais avec ce goût amer d’avoir assisté à un spectacle où la véritable excellence était bridée par les compromis.


Paris 2024 : un pas timide vers l’émancipation


Quatre ans plus tard, à Paris, le CIO décidait de faire un premier pas vers une séparation tant attendue, en attribuant deux jeux de médailles : un pour la Vitesse, indépendante désormais, et un autre pour un combiné réduit à la Difficulté et au Bloc. Moins improbable qu’à Tokyo, certes, mais toujours inconfortable.


Ce semi-combiné parisien restera probablement dans les mémoires comme une transition nécessaire, mais insuffisante, laissant encore dans l’ombre des athlètes qui excellent sur une seule discipline, mais peinent à briller sur deux à la fois.


Los Angeles 2028 : la fin du mariage forcé


La cité du cinéma aime les scénarios clairs, nets et précis. À Los Angeles, pas question de continuer à brouiller les pistes. Le CIO a décidé que chaque discipline aurait enfin droit à son propre podium olympique. La nouvelle a fait l’effet d’un véritable soulagement pour toute la communauté de l’escalade.


Le président de l’IFSC, Marco Scolaris, a salué cette décision en affirmant :


« Depuis le début de notre aventure olympique, notre objectif était clair : trois disciplines, trois podiums. À Los Angeles, chacun pourra enfin découvrir leurs spécificités. » 

Autrement dit, finies les combines douteuses. Chacun son jeu, chacun ses règles, chacun ses héros.


Trois podiums, trois histoires différentes


Concrètement, qu’est-ce qui change ? L’essentiel. L’escalade pourra enfin dévoiler clairement ses trois visages distincts :


  • La Vitesse : c’est l’épreuve la plus simple à saisir pour le grand public. Ici, pas de subtilité à outrance, seulement une course verticale effrénée contre la montre. Le sprint en chaussons, pure adrénaline, où le chrono règne en maître.


  • La Difficulté (Lead) : épreuve reine pour les puristes, où chaque mouvement est calculé, réfléchi, presque méditatif. Ici, les athlètes montent très haut, très longtemps, et chaque prise devient une réflexion en soi. Une lutte mentale autant que physique, digne d’un film d’auteur où chaque silence compte.


  • Le Bloc (Boulder) : la plus explosive des trois disciplines. Courts problèmes, haute intensité, mouvements radicaux. Entre stratégie pure et force brute, cette discipline impose un jeu d’échecs physique où chaque erreur peut coûter le podium.


Trois disciplines, trois façons de raconter une histoire. Trois scènes séparées, pour trois spectacles différents.


Plus d’athlètes, plus d’opportunités ?


Le CIO en profite pour augmenter légèrement le quota d’athlètes : 38 femmes et 38 hommes, soit 76 places à répartir sur trois disciplines. Jusque-là, tout est clair. Mais côté détails, on nage encore en pleine zone grise : la répartition précise des places entre la Vitesse, la Difficulté et le Bloc sera finalisée ultérieurement dans le futur système de qualification olympique.


Seule certitude, et elle n’est pas anodine : le CIO envisage ouvertement la possibilité pour certains athlètes de participer à plusieurs disciplines. Une nuance subtile mais capitale, qui ouvre la porte à toutes les combinaisons stratégiques possibles… et aux spéculations les plus savoureuses. En attendant ce fameux règlement, chacun pourra donc s'amuser à imaginer ses scénarios favoris.


L’enjeu derrière cette séparation


Avec ces trois podiums clairement distincts, l’escalade entre enfin dans une ère de lisibilité olympique totale. L’idée est simple : mieux mettre en lumière chaque spécialité, rendre le sport plus clair, plus accessible au grand public sans le dénaturer.


Car soyons francs : à force de vouloir mélanger les styles, l’escalade olympique menaçait d’en perdre son identité profonde. Désormais, chaque discipline pourra pleinement exprimer ses qualités spécifiques et attirer un public différent, offrant une visibilité accrue à la richesse de ce sport aux multiples facettes.


Los Angeles : un tournant pour la grimpe olympique


En attribuant trois podiums, le CIO offre enfin à l’escalade la chance d’écrire clairement sa propre histoire olympique, discipline par discipline. Après Tokyo, après Paris, Los Angeles pourrait bien être le vrai point de départ d’une escalade olympique pleinement assumée, où les athlètes ne seront plus contraints à l’équilibrisme permanent entre polyvalence et spécialisation.


Chacune des trois disciplines aura enfin droit à son heure de gloire. Rendez-vous donc pris pour un triple show olympique inédit à Los Angeles, en 2028. C’est sans doute là, sur ces trois podiums enfin séparés, que l’escalade pourra véritablement conquérir le grand public.

Et ce ne sera pas trop tôt.

PLUS DE GRIMPE

bottom of page