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Hari Budha Magar : encore une ascension au-delà du possible

Dernière mise à jour : 7 mars

Le 22 février 2025, Hari Budha Magar a repoussé une nouvelle fois les limites du possible. L’ancien soldat Gurkha est devenu la première personne doublement amputée au-dessus du genou à atteindre le sommet de la plus haute montagne d’Amérique du Sud, l'Aconcagua. Une ascension de 6 962 mètres qui s’inscrit dans son défi ultime : gravir les sept plus hauts sommets de chacun des sept continents.


Hari Budha Magar
© Hari Budha Magar

Un corps brisé, une volonté d’acier


En 2010, la vie de Hari Budha Magar bascule. Soldat des Royal Gurkha Rifles, régiment de la British Army, il patrouille en Afghanistan lorsqu’il marche sur un engin explosif improvisé. Le souffle de l’explosion le projette au sol. Quand il reprend conscience, ses jambes ne sont plus là. L’armée britannique le rapatrie, et l’hôpital devient son quotidien.


S’en suivent les mois de rééducation, la reconstruction physique, puis la bataille mentale. Son avenir est flou, son corps mutilé, mais une idée s’infiltre : et si tout ne s’arrêtait pas là ?

Là où d’autres revoient leurs ambitions à la baisse, lui décide de les élever – au sens propre. Grimper deviendra son combat.


L’Aconcagua, colosse des Andes


En 2023, il marque déjà l’histoire en devenant le premier double amputé au-dessus du genou à atteindre le sommet de l’Everest. Mais ce n’était qu’une étape.


Le 9 février 2025, Hari et son équipe se lancent à l’assaut de l’Aconcagua, ce mastodonte argentin qui trône à 6 962 mètres. Une ascension marquée par le froid mordant, le vent en rafales et un terrain plus hostile à chaque pas. Là où les grimpeurs valides avancent avec peine, lui progresse trois fois plus lentement, chaque mouvement amplifié par la contrainte de ses prothèses.


"Je suis très heureux que nous ayons réussi", lâche-t-il une fois au sommet. Une déclaration sobre, presque anodine, mais qui cache l’épreuve titanesque endurée.


Hari Budha Magar
© Hari Budha Magar
Hari Budha Magar
© Hari Budha Magar

Gravir avec des lames de carbone


La haute altitude est une lutte en soi, mais pour Hari Budha Magar, chaque ascension est aussi un test technologique. Ses prothèses doivent s’adapter à des pentes glacées, des roches coupantes et un froid capable de réduire les batteries à néant.


Avant chaque expédition, il travaille avec des ingénieurs pour concevoir et ajuster ses jambes artificielles, un assemblage de fibre de carbone et de titane conçu pour encaisser des conditions extrêmes. La descente est souvent plus périlleuse que la montée : dans la neige, ses prothèses glissent et l’obligent à ralentir encore davantage.


Un camp supplémentaire a même dû être installé sur l’Aconcagua pour qu’il puisse récupérer. L’épuisement n’était pas une option, juste un paramètre à gérer.


Un sommet ne suffit pas


L’Aconcagua est son cinquième sommet, après l’Everest, le Mont Blanc, le Kilimandjaro et le Denali (McKinley). Mais le défi est loin d’être terminé.


D’ici la fin de l’année, direction l’Indonésie et l’Antarctique. Le Puncak Jaya et le Mont Vinson l’attendent pour compléter son objectif des Sept Sommets, un club très fermé que seulement 500 alpinistes dans le monde ont réussi à rejoindre. Si Hari parvient à tous les gravir, il deviendra le premier double amputé au-dessus du genou à le faire.


Un message plus haut que les montagnes


Au-delà de la performance, il y a le message. Hari Budha Magar grimpe pour celles et ceux à qui l’on dit "c'est impossible". Pour les accidentés, les amputés, les vétérans laissés pour compte. Son ascension de l’Aconcagua a été réalisée en collaboration avec plusieurs associations de soutien aux anciens combattants, et il collecte des fonds pour financer des prothèses adaptées aux défis sportifs.


Là-haut, à près de 7 000 mètres d’altitude, ce n’est pas un corps qui triomphe, mais une résilience absolue.

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