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FFCAM : Passage de relais et nouveau cap avec Charles Van der Elst

Dernière mise à jour : 22 mars

Le 7 mars dernier, nous faisions le bilan de huit années d’ascension pour la FFCAM. Une fédération en pleine croissance, plus de licenciés, plus de clubs, plus d’actions environnementales, mais aussi des défis structurels et écologiques de plus en plus pressants. Le 16 mars, à Chalon-sur-Saône, ce cycle s’est refermé avec l’élection de Charles Van der Elst à la présidence.


Ce passage de témoin s’inscrit dans une continuité assumée, mais avec des ajustements notables. Reste à voir si la trajectoire imprimée ces dernières années pourra se maintenir face aux tensions entre essor des pratiques et nécessité d’adaptation à un environnement en mutation.


Charles Van der Elst
© Michel Blecic

Un profil ancré dans la montagne et l’engagement associatif


Charles Van der Elst n’a rien du dirigeant parachuté. Président du Club alpin d’Île-de-France et vice-président de la Commission fédérale alpinisme, il connaît la maison. Son parcours, pourtant, a pris quelques détours. Né en Isère, il découvre la montagne très jeune dans la Chartreuse, avant de se tourner vers la musique et de s’installer à Paris pour une carrière de producteur et d’ingénieur du son.


Le déclic viendra bien plus tard, lors d’un voyage au Népal. De retour en France, il pousse la porte du Club alpin, passe ses brevets de moniteur escalade et cascade de glace, s’immerge dans l’alpinisme et s’engage dans la structuration fédérale. Son élection s’inscrit donc dans une logique de montée en responsabilité progressive, avec une approche qui veut concilier terrain et vision stratégique.


« C’est l’aboutissement d’un an de travail : la plus longue approche que j’ai jamais faite pour la montagne ! Maintenant, nous sommes en face de la paroi. L’équipe précédente nous laisse une fédération en ordre de marche, mais nous avons beaucoup à faire pour avancer sur les priorités environnementales et sociétales que la fédération s’est fixées. »

Un programme qui prolonge l’existant, en poussant plus loin l’écologie et la gouvernance


Avec 60 % des voix face à la liste concurrente menée par Bertrand Faraut, Charles Van der Elst a convaincu avec un projet intitulé "L’engagement Club alpin, cap 2030 !". Son programme ne tranche pas radicalement avec la ligne de son prédécesseur, mais il veut l'affiner et l’adapter aux nouveaux défis.


Les axes stratégiques du mandat ?


  • Gouvernance plus collaborative : décloisonner la prise de décision, donner plus de place aux clubs.

  • Engagement écologique renforcé : création d’une contribution environnementale pour les licenciés, structuration d’un 3ᵉ congrès fédéral sur l’écologie et l’éthique.

  • Accessibilité et inclusion : accent sur les jeunes, les publics éloignés et les personnes en situation de handicap.

  • Sécurité et prévention : réactivation de la Commission fédérale sécurité et prévention avec une base d’analyse des incidents et accidents.

  • Renforcement de la vie associative : statut officiel de "bénévole fédéral", simplification administrative, accompagnement numérique des clubs.

  • Gestion et rénovation des refuges : lancement du plan Transition 2050, dans la continuité du programme actuel.


Charles Van der Elst
© Michel Blecic

La grande question : jusqu’où pousser l’ambition écologique ?


Dans notre article du 7 mars, nous posions une question clé : comment gérer l’afflux croissant de pratiquants sans saturer les milieux naturels ?

Sous la présidence Raynaud, la FFCAM a cherché un équilibre entre développement et régulation des usages. La fédération a pris des positions de plus en plus affirmées sur les sujets environnementaux, sans pour autant opter pour une ligne radicale. L’approche de Van der Elst s’inscrit dans cette continuité, mais avec une montée en puissance assumée.


« Je souhaite faire évoluer l’organisation de la fédération et engager les changements de paradigmes nécessaires sur l’environnement et la sécurité, face au contexte environnemental et sociétal actuel. Ces actions ne sont pas en rupture, mais s’inscrivent dans une évolution logique de la FFCAM. »

L’introduction d’une contribution environnementale pour les licenciés est une mesure inédite qui risque de faire débat. Tout comme l’organisation d’un congrès fédéral sur l’engagement écologique et éthique, qui pourrait marquer une inflexion plus nette de la politique fédérale.


Refuges, structuration fédérale, engagement bénévole : la ligne de crête


La rénovation des refuges reste un chantier clé. Le plan Transition 2050 vise à prolonger les efforts entrepris ces dernières années pour moderniser et rendre les infrastructures plus durables. La structuration fédérale amorcée sous Raynaud, avec une professionnalisation accrue et un ancrage institutionnel renforcé, ne sera pas remise en cause.


Mais la question de l’équilibre entre professionnalisation et engagement associatif reste posée. La création d’un statut officiel de bénévole fédéral est un signal intéressant, qui pourrait répondre à une des tensions centrales des dernières années : comment valoriser ceux qui font vivre les clubs sans transformer la fédération en une machine administrative trop lourde ?


Un mandat sous haute surveillance


L’héritage du mandat précédent est clair : une fédération qui a grossi, qui s’est structurée, qui s’est imposée comme un acteur majeur du paysage montagnard. Mais l’expansion a un prix.

Charles Van der Elst et son équipe devront composer avec les contradictions du secteur : favoriser l’accès tout en protégeant les espaces, professionnaliser sans dénaturer l’ADN associatif, structurer l’engagement bénévole sans le bureaucratiser.


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