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L'escalade explose mais on a un gros problème

L'escalade est présentée comme « le sport qui monte » jusqu'à en faire l'une des disciplines les plus cools de ces dix dernières années. Cet effet de loupe médiatique produit un impensé : celui d'une pratique toujours réservée à une élite. La solution ? Changer de récit en présentant ce qui compte vraiment : des faits.


L'escalade explose : vraiment ?
(cc) mebrooks01 / Unsplash

Vous connaissez l'effet de loupe ? Quand plusieurs médias parlent d’un même sujet de la même façon, cela produit ce qu’on appelle un biais de représentativité. Deux millions de pratiquants. Un chiffre qui a doublé en deux ans. Des salles bondées qui poussent comme des champignons en centre-ville. Des compétitions incroyables. Des podiums à gogo. Des performances de dingos. Bref, c'est ça notre effet de loupe. Et vous l'avez compris, il grossit un soi-disant fait : l'escalade est devenue le sport le plus cool du monde.


Dans Simulacres et Simulation (1981), un certain Jean Baudrillard disait ceci : « Le pouvoir n'existe plus que comme simulacre ». C'est une des citations les plus connues du philosophe français qui nous dit que nous vivons dans des représentations, souvent faussées par l'image, la médiatisation et le spectacle. Cette représentation médiatique de l'escalade cool crée l'illusion d'une démocratisation massive. Sauf que dans le réel, on raconte une toute autre histoire. Derrière la hype, les salles d'escalade tirent la langue. Des minorités sont discriminées. Toute une frange de la population n'a toujours pas accès à la pratique. 


La grimpe coûte cher. En capital économique mais également en capital culturel. Résultat ? Vous retrouvez les mêmes personnes dans vos salles et au pied de vos falaises. Généralement des gens qui ont de l'argent, du temps et des codes. Ceci est d'abord un problème de récit. Plus nous dirons que l'escalade est juste cool, plus nous produirons un impensé : celui de réfléchir aux obstacles qui empêchent énormément de gens de pratiquer l'escalade.


Comment rendre l'escalade réellement inclusive ? Comment permettre à celles et ceux qui n'ont ni le capital économique ni le capital culturel d'y accéder ? Il existe d'innombrables voies. Mais nous sommes convaincues qu'une des plus importantes reste celle du contre-récit. Questionner les barrières culturelles. Penser la grimpe au-delà des performances inaccessibles et des filtres Instagram. Visibiliser d'autres pratiques, d'autres corps, d'autres histoires. Jetons notre loupe et représentons une pratique accessible à toutes et tous. Alors là, oui, l'escalade sera vraiment cool.


Vertige Media s'est donné une mission : traiter l'escalade comme un fait social, culturel et politique. En trois mots ? Ouvrir la voix.


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