Paris is a Climbing Spot : L'escalade urbaine en plein essor
Si vous vous êtes déjà dit en vous promenant en ville, « Franchement, ce truc pourrait se grimper ! », vous n'êtes pas seul. Depuis plus de quatre ans, le groupe "Paris is a Climbing Spot", fondé par Sébastien Graczyk, rassemble une communauté de grimpeuses et grimpeurs intrépides déterminés à conquérir les lieux insolites de la capitale.
Tout a commencé pendant le confinement, lorsque les salles d'escalade ont fermé leurs portes. Pour continuer à s'entraîner et maintenir le lien social, l'idée de l'escalade urbaine a germé. Depuis, même si les salles ont rouvert, l'engouement pour cette pratique originale persiste. Les membres du groupe partagent des photos de lieux à grimper, des vidéos de leurs ascensions, organisent des rencontres et ouvrent des voies improbables, généralement plus horizontales que verticales. Sébastien référence également l’ensemble des secteurs testés sur une carte Google Maps, permettant à chacun de profiter des voies ouvertes, cotées et baptisées.
Nous avons récemment eu l'occasion de rencontrer certains membres de ce collectif en rejoignant une session organisée sur les bords de Seine. Pour grimper avec eux bien sûr, mais aussi pour en apprendre davantage sur cette communauté passionnée.
À la rencontre des grimpeuses et grimpeurs urbains
Sébastien, le fondateur, revient sur les origines du groupe. Originaire de Pologne, il vit à Paris depuis 20 ans et a commencé l'escalade dans son pays natal. Lorsque les salles ont fermé et que les déplacements étaient limités, il a eu l'idée de chercher des endroits à grimper à proximité. Ainsi est né "Paris is a Climbing Spot". Aujourd'hui, le groupe permet de réunir régulièrement une vingtaine de personnes, des habitués mais aussi de plus en plus de nouveaux curieux. Sébastien travaille également sur un topo papier dédié à l'escalade urbaine à Paris, qu'il espère pouvoir vendre dans les salles d'escalade et chez Au Vieux Campeur, la Mecque parisienne de l'escalade.
Parmi les membres présents, nous avons rencontré Pierre, un cordiste de métier qui a rejoint le groupe cet hiver. Pour lui, grimper des structures urbaines offre une perspective nouvelle et amusante sur la ville. Romain, un nouveau venu, apprécie l'aspect social et l'extérieur de cette activité, tandis que Yanelle, étudiante et grimpeuse depuis deux ans, aime la diversité des prises et des positions qu'offre l'escalade urbaine. Eli, grimpeur depuis trois ans, est ravi de sa première session avec le groupe, soulignant l'accessibilité et la gratuité de cette pratique.
Pour l’instant, la maréchaussée ne semble pas trop s’intéresser à cette utilisation inhabituelle des murs de la ville. Lors de notre session, la police est venue nous demander d'arrêter de grimper ou de mettre des casques. Après discussion avec eux, et face au flou juridique entourant cette utilisation des murs, ils nous ont finalement laissés tranquilles. Pour que cela perdure, Sébastien s’assure de ne pas référencer n’importe quoi, vérifiant s’il s’agit d’un bâtiment privé ou public, la solidité des prises, la zone de chute, et s’il n'y pas trop de monde autour. Des sessions privées, en petit groupe, sont organisées pour aller tester les lieux avant de les proposer aux autres.
Et il n'y a pas que la Police qui est curieuse de cette activité. Les touristes et les parisiens sont nombreux à arrêter leur promenade pour regarder ce groupe. Certains tentent quelques traversées, d'autres interrogent les personnes présentes "mais pourquoi vous grimpez ici ?". Paris is a Climbing Sport ne laisse en tout cas personne indifférent.
Rejoignez la communauté
Si vous avez l’âme d’un apprenti Alain Robert, mais que vous tenez quand même à la vie, vous pouvez rejoindre cette bande originale en rejoignant leur compte Instagram ou leur groupe Facebook. L'occasion d'apprécier une manière différente de grimper et de rencontrer d'autres passionné(e)s.
Et pour retrouver la vidéo de cet échange, rendez-vous ici.
