10 habitudes à perdre en salle de bloc
- Adrien Bataille
- 5 févr.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 6 févr.
La salle de bloc, c’est un petit théâtre où se croisent les acharnés du run parfait, les contemplatifs de la conti, et les dilettantes du pan. Mais comme dans tout bon microcosme, il y a des petites manies qui mériteraient d’être déposées au vestiaire. Pas de dénonciation ici, juste un léger coup de brosse à magnésie sur ces travers qui font grimacer plus qu’ils ne font grimper.

1. Squatter un bloc comme si c’était ton canapé
C’est cool d’analyser un bloc, de papoter avec les potes et de cogiter sur les méthodes… mais si ça fait cinq minutes que tu es assis sous la prise de départ, en mode réflexion intense, pendant que d’autres attendent leur tour, il est peut-être temps de bouger. Une petite pause, ok, mais monopoliser un bloc comme si c’était une extension de ton salon, ça coupe le flow de tout le monde.
2. Faire le pas de la valse avant d’y aller
Tu veux grimper, mais visiblement ton cerveau et ton corps ne sont pas d’accord. Un pied en avant, un en arrière, une main qui se lève, se repose, une légère flexion des genoux… mais toujours pas d’élan. Si tu veux visualiser ton run, fais-le. Si tu veux grimper, grimpe. Mais cette danse hésitante devant le bloc, c’est ni une choré, ni une stratégie. C’est juste frustrant pour ceux qui attendent leur tour.
3. Se téléporter devant un grimpeur comme si t’étais seul dans la matrice
T’es focus sur ton bloc, tu poses le pied sur la prise de départ et… soudain, un corps traverse juste devant toi, tel un NPC qui a mal chargé sa trajectoire. La salle de bloc, ce n’est pas Frogger, on ne slalome pas entre les grimpeurs. Un coup d’œil avant de traverser et tout le monde grimpe en paix, sans incident diplomatique.
4. Descendre en mode caillou jeté du haut d’une falaise
Les tapis, c’est pas des airbags. Si tu te laisses tomber comme une brique, un jour tu vas prendre un genou dans le menton ou une cheville en vrac. Plier les jambes, amortir, gérer la réception : c’est le B.A.-BA. Parce que l’idée, c’est d’enchaîner les runs, pas les séances de kiné.
5. Tendre la main… dans la magnésie d’un autre
Ah, la magnésie liquide ! Ce petit luxe qui rend la peau sèche comme le Sahara, mais qui évite de repeindre la salle d’un nuage blanc à chaque zip. Sauf que quand tu te sers dans le pot d’un autre sans demander, t’es plus près du pickpocket que du grimpeur. Un p’tit "je peux ?" avant de pomper la sauce, ça mange pas de pain.
6. Croire que la bière post-séance est un étirement
On adore tous ce moment où, les doigts éclatés et l’ego en miettes, on trinque en terrasse. Mais si ton seul cool down consiste à boire une IPA, faut pas t’étonner si ton corps te présente la facture le lendemain. Un petit étirement avant d’attaquer la mousse, ça te fera pas de mal. À moins que tu tiennes absolument à grimper comme un Playmobil la prochaine fois.
7. Se transformer en Monsieur Propre avec les prises
On l’a tous croisé : ce grimpeur qui passe plus de temps à brosser chaque prise du bloc qu’à grimper. Alors oui, un coup de brosse, c’est bien. Mais frotter une réglette comme si tu voulais révéler un trésor enfoui sous des siècles de magnésie, c’est peut-être un poil excessif. D’autant plus que la plupart du temps, après trois passages, tu finis quand même par pincer la prise pleine de magn’ du voisin.
8. Laisser son tube de magnésie en plein milieu du tapis
Ok, c’est ta magnésie, tu y tiens, et elle a peut-être même un petit nom. Mais si elle trône en plein milieu de la zone de chute, elle risque surtout de finir explosée façon fontaine par un grimpeur qui n’avait pas prévu d'éclater son coude dessus. Garde-la à portée de main, pas en mode obstacle sur un circuit ninja.
9. Se croire sur Twitch en commentant tout ce qui bouge
On aime l’ambiance salle, les encouragements, les petites blagues. Mais y a une différence entre "Allez, ça part !" et une analyse en direct digne d’un plateau foot. Pas besoin de débriefer chaque essai de ton pote avec une analyse biomécanique. À moins d’être Matt Groom et de commenter du 8C, mieux vaut laisser les gens grimper en paix.
10. Confondre la salle avec Tinder
Ok, l’escalade, c’est social, et l’ambiance chill des salles donne parfois des vibes de bar sans les pintes (jusqu’à l’après-séance). Mais y a une différence entre discuter grimpe et tenter une approche en mode prédateur des tapis. Si quelqu’un est concentré sur son bloc, ce n’est pas une invitation à une analyse croisée de sa flexibilité. Pose-toi la question : est-ce que tu serais en train de parler de la cambrure d'une position si c’était ton pote Kevin qui essayait le même bloc ? Si la réponse est non, alors garde tes charmes pour un autre endroit.