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- « The Sound » : Alex Honnold dans un thriller vertical
Soyons francs, grimper une voie exigeante est déjà suffisamment stressant quand tu as le vide sous les pieds et un relais douteux au-dessus. Mais si tu ajoutes à ça une mystérieuse entité surnaturelle qui décide de squatter ta paroi en t’envoyant des bruits perturbants dignes d’un acouphène démoniaque , alors là, l’affaire prend clairement une autre dimension. Bienvenue dans The Sound , le thriller qui mélange le rocher et l’effroi avec une délectable mauvaise foi. Brendan Devane, réalisateur jusque-là confiné au cinéma indépendant sans harnais ( The Canyonlands ), a décidé de nous entraîner dans une aventure verticale d'un genre particulier. Son nouveau film, prévu pour le 27 juin 2025, promet un cocktail d’escalade réaliste et d’horreur paranormale. Autant dire que ce n’est pas exactement le film qui va rassurer votre mère sur vos prochaines vacances à Céüse . Ascension interdite et frissons acoustiques Le scénario est pervers à souhait. Une paroi, baptisée poétiquement « Forbidden Wall », est rouverte après des décennies d'interdiction (on imagine déjà le comité éthique : « Bon, ça fait longtemps qu’il n’y a pas eu de mort sur ce truc, réouvrons-le ! »). Mais dès les premières longueurs, les grimpeurs entendent un bruit inexplicable, qui vire à l’obsession et finit par provoquer hallucinations et comportements dangereux. En clair, le genre de sortie grimpe qui bascule en très mauvais trip sous LSD . La tension monte au fur et à mesure que les cordées perdent pied. Certains commencent à agresser leur partenaire en pleine voie, bafouant toutes les règles de bienséance verticale (« Non, non, après toi au relais » devient soudain « Va mourir, c’est MON relais ! »). Bref, le silence sacré des falaises devient une torture psychologique implacable . Un casting aussi perché que la falaise Pour incarner ce chaos vertical, Brendan Devane a eu l’idée géniale de mixer des acteurs hollywoodiens rompus aux thrillers (William Fichtner, excellent en héros cabossé, Jocelyn Hudon de la série The Strain , David Clennon, culte depuis The Thing ) et des figures emblématiques du milieu grimpe. Parmi eux, bien sûr, l'inévitable Alex Honnold (faut-il vraiment rappeler qu’il est l’auteur du premier solo intégral d’El Capitan ?), mais aussi Hazel Findlay, Brette Harrington et Adrian Ballinger. Hazel Findlay, britannique discrète mais redoutable, est reconnue pour ses ascensions en trad extrême (E9), Brette Harrington est l’aventurière par excellence, capable d’enchaîner des solos engagés en Patagonie comme une simple balade dominicale, et Adrian Ballinger cumule les sommets himalayens (dont l’Everest sans oxygène). Bref, un casting qui ressemble davantage à un line-up de festival d'escalade qu'à une fiche AlloCiné . L’authenticité, au risque de la chute libre En confiant les scènes d'escalade à de véritables grimpeurs-stars, Devane assure une crédibilité rarement atteinte dans ce genre de films. Pas question de doublures approximatives : les prises douteuses en polystyrène à la Cliffhanger , c’est fini. Le tournage s'est déroulé en conditions réelles, sur les falaises spectaculaires du Nevada, sous l’œil aiguisé de Brett Lowell ( The Dawn Wall , Reel Rock ). Autrement dit, les scènes de chute devraient faire grimacer même les plus blasés des grimpeurs en salle . Pour autant, Devane ne renonce pas à son ambition horrifique. Et là est tout le paradoxe séduisant du film : rendre l’escalade terrifiante, non par les classiques chutes ou le vide vertigineux, mais par un phénomène sonore irrationnel. Le réalisateur exploite astucieusement ce qui, pour les grimpeurs, est un luxe devenu instinct : le silence. C'est le premier film d'escalade où ce n'est pas le vide qui tue, mais ce que vous entendez quand vous êtes suspendu dedans . Son et fureur verticale La présence au générique du compositeur James Iha (ex-guitariste des Smashing Pumpkins ) ajoute à l’ironie du concept : demander à un musicien rock culte de concevoir une BO qui rendra insupportable le silence de la grimpe. On imagine déjà les sessions studio : « Tu vois ce silence-là ? Fais-en une musique qui donne envie de se jeter dans le vide ». Ainsi, The Sound joue sur une peur primaire et instinctive, celle que tout grimpeur a déjà ressentie sans oser le dire : celle d'entendre quelque chose qu'il ne devrait pas là-haut . Une grimpe hollywoodienne mais pas stupide À ceux qui penseraient que ce film est une énième tentative marketing pour surfer sur la popularité croissante de l’escalade, détrompez-vous : Devane semble sincèrement passionné par ce sport. Preuve en est son casting choisi avec soin et son choix de collaborer avec des professionnels chevronnés de la communauté grimpe. Le réalisateur n'essaie pas de caricaturer l'escalade mais plutôt de l'utiliser comme une matière noble pour une expérience cinématographique nouvelle . Ce film, quelque part, est un clin d'œil à une discipline qui se prête à merveille aux métaphores existentielles, aux vertiges métaphysiques et, désormais, à une terreur sensorielle subtile. The Sound pourrait bien être le premier film d'escalade qui parle autant au grimpeur qu'au cinéphile amateur de sensations fortes. À écouter dans toutes les bonnes falaises ? Bien sûr, on voit venir les puristes : « L'escalade, ça ne se vit pas dans une salle obscure mais en falaise ». Certes. Mais quand un film est capable de transformer l'expérience intime d'une ascension en un cauchemar sonore mémorable, on serait tenté de lui pardonner cette petite trahison. Et puis, après tout, chaque grimpeur sait que les vraies voies sont celles qui vous hantent longtemps après la descente . Finalement, le 27 juin, vous aurez le choix : grimper en écoutant le silence rassurant de votre partenaire qui vous dit « Sec ! », ou vous confronter à l’angoisse auditive du « Forbidden Wall » dans une salle obscure.
- Le Népal verrouille l’Everest : fini l’alpinisme pour tous ?
L’Everest a fini par se lasser des touristes du dimanche. À force de laisser monter tout et n’importe qui vers son sommet, la montagne mythique menaçait de devenir le symbole du consumérisme en gore-tex. Le Népal vient de taper du poing sur la table et annonce une révolution alpine : dès 2026, seuls les alpinistes capables de prouver une ascension réussie à plus de 7 000 mètres (et pas n’importe où, au Népal uniquement) auront le droit d’aller tutoyer son sommet. En clair : pour grimper l’Everest , il faudra désormais montrer autre chose que sa carte bancaire ou son égo surdimensionné. Victime de son succès : l’Everest façon Disneyland Si Sir Edmund Hillary revenait faire un tour sur les flancs de l’Everest, pas sûr qu’il apprécierait le paysage. Ces dernières années, l’image désolante de centaines d’aspirants alpinistes faisant sagement la queue à plus de 8 000 mètres d’altitude a fait le tour du globe. Des files d’attente dignes d’un parc d’attractions, mais avec moins d’oxygène et plus de morts. En mai 2023, le désastre atteignait son paroxysme : 900 alpinistes coincés dans la tristement célèbre « zone de la mort » , provoquant indirectement la disparition de 17 personnes en quelques jours. Mourir en montagne, passe encore. Mais mourir d’avoir trop attendu son tour pour atteindre le sommet relève d’un ridicule cruel et morbide. Et que dire des tonnes de déchets jonchant les pentes glacées ? Les sommets de la chaîne himalayenne se sont progressivement transformés en une gigantesque déchetterie d’altitude, où bouteilles d’oxygène et tentes éventrées côtoient les excréments gelés des aventuriers pressés de redescendre. Nouvelle loi au Népal : le filtrage par l’expérience Face à ces images qui salissent autant la montagne que la réputation du pays, le Népal propose donc un projet de loi radical , déposé au Parlement en avril 2025 : aucun permis d’ascension de l’Everest ne sera désormais délivré sans la preuve d’une expérience préalable sur un sommet népalais de plus de 7 000 mètres. En résumé : finis les grimpeurs débutants venus jouer les héros sur le toit du monde. Avant de s’attaquer à l’Everest, il faudra désormais commencer par des montagnes moins instagrammables, histoire de faire ses classes sans prendre toute la chaîne himalayenne à témoin de son éventuel échec. Cette mesure n’est pas une lubie soudaine : déjà en 1996, le Népal avait tenté une règle similaire (à 6 000 mètres), vite abandonnée sous pression économique. Mais cette fois, le gouvernement semble décidé à tenir bon, convaincu que le jeu en vaut la chandelle. Guides exclusivement népalais : patriotisme ou verrouillage économique ? Autre aspect crucial du texte, moins consensuel : chaque expédition devra obligatoirement employer un guide principal népalais certifié, excluant ainsi les guides étrangers. La mesure ne plaît évidemment pas à tout le monde, notamment à Lukas Furtenbach , guide autrichien reconnu, pour qui l’important est la qualification IFMGA (certification internationale des guides), « peu importe le passeport ». Mais derrière la rhétorique sécuritaire, c’est bien une question économique qui transparaît : le Népal veut garder la main sur les bénéfices générés par les ascensions. Autant dire que derrière le débat sur la nationalité des guides, il y a aussi un discret mais puissant bras de fer économique entre agences locales et opérateurs internationaux. Une caution environnementale désormais obligatoire Sur l’aspect écologique, le projet népalais ne fait pas non plus dans la demi-mesure : exit la caution récupérable après avoir descendu quelques kilos de déchets ; bonjour la redevance environnementale obligatoire, non remboursable. Autrement dit, impossible désormais d’échapper à sa contribution au nettoyage des camps d’altitude. Cette mesure, sévère mais logique, sera directement intégrée au prix déjà exorbitant des permis d’ascension, assurant au moins une réelle prise en charge du nettoyage des lieux sacrés. Quant à la santé des alpinistes, là aussi, on arrête les frais : un certificat médical récent (moins d’un mois) devient obligatoire pour obtenir le précieux sésame vers le sommet. L’idée ? Limiter les sauvetages dramatiques qui coûtent cher et mettent en danger les équipes de secours en altitude. Un pari économique à haut risque Bien sûr, ce durcissement des règles inquiète les acteurs économiques locaux qui redoutent une chute du nombre de permis délivrés. Moins d’alpinistes, c’est potentiellement moins d’argent dans les caisses. Mais le Népal n’a pas froid aux yeux : dès septembre 2025, le prix du permis augmentera de 36 % , passant de 11 000 à 15 000 dollars par grimpeur. Avec cette hausse, le gouvernement fait le pari que les prétendants à l’Everest seront moins nombreux mais mieux préparés, plus solvables, et donc potentiellement tout aussi lucratifs. L’objectif est clair : moins de monde mais plus de valeur, en espérant éviter une catastrophe économique. Entre Chine et Pakistan : le Népal tente une troisième voie Cette nouvelle réglementation place le Népal dans une position intermédiaire intéressante. En Chine, le versant tibétain de l’Everest est déjà strictement réservé aux grimpeurs ayant fait leurs preuves sur un autre 8 000 mètres. Au Pakistan, c’est l’opposé : n’importe qui, sans critère préalable, peut tenter le K2 ou le Nanga Parbat, pourvu qu’il en assume les risques. En Europe enfin, sur le Mont Blanc notamment, pas de restriction stricte mais des tentatives locales de régulation (réservation obligatoire de refuges, cautions exigées, etc.). Le Népal invente ainsi un modèle hybride inédit, naviguant entre ouverture économique et régulation sécuritaire et écologique. La question qui demeure : ce modèle séduira-t-il assez les alpinistes pour être viable sur le long terme ? Révolution ou dénaturation ? Ce virage législatif interroge profondément l’essence même de l’alpinisme : doit-on réguler un rêve ? À force d’encadrer, l’Everest ne risque-t-il pas de perdre ce qui faisait précisément sa force : être une montagne d’exception, à conquérir avec liberté et responsabilité individuelle ? La ligne entre protection nécessaire et aseptisation excessive est ténue. Mais à voir les dérives récentes, difficile de nier l’urgence d’une remise en ordre. En résumé, le Népal vient de répondre très clairement à une question existentielle : non, l’Everest ne peut plus être une simple attraction pour touristes fortunés . L’Everest, c’est autre chose qu’une destination sur une bucket-list. C’est une expérience, une conquête, une aventure qui se mérite. Il fallait bien que quelqu’un remette l’église au milieu de la montagne. C’est désormais chose faite. À ceux qui veulent atteindre le sommet du monde, il reste une seule option : le faire pour les bonnes raisons. Et pour le reste, comme dirait l’autre, les neiges éternelles jugeront.
- Climbing District : après Climb Up, une nouvelle grève fait trembler les murs
Licenciements économiques, conditions de travail jugées intenables et dialogue rompu : une partie des équipes de toutes les salles parisiennes de Climbing District se met en grève, dans la foulée du mouvement chez Climb Up Aubervilliers. Un signal fort pour un secteur en pleine expansion mais où les tensions sociales montent. © Vertige Media Le secteur français des salles d’escalade vivrait-il son printemps social ? Une semaine à peine après la grève remarquée chez Climb Up Aubervilliers , Climbing District, acteur phare de l'escalade parisienne, se retrouve confronté à une mobilisation similaire. Ce matin, à quelques mètres du bassin de la Villette, devant la salle emblématique de Jaurès, l'ambiance oscille entre détermination silencieuse et inquiétude palpable. Au cœur du mouvement : neuf licenciements économiques récents, des conditions de travail jugées dégradées par les salariés et un dialogue social décrit unanimement par les grévistes comme absent. Un mouvement né dans l'urgence Début avril, la direction de Climbing District annonce neuf licenciements économiques. Parmi les postes concernés, des hôtes d'accueil et du personnel administratif. « On l’a appris sans aucun dialogue préalable, » déplore un salarié gréviste de la salle de Jaurès. Pour lui et ses collègues, le choc est d’autant plus brutal qu’il intervient quelques semaines après l’annonce du rachat de quatre salles d’escalade à Londres , ville où les loyers commerciaux atteignent des sommets. Une décision stratégique que certains salariés vivent comme un symbole fort des priorités financières de l'entreprise : « C'est dur d'accepter ces licenciements alors que des moyens conséquents sont mis ailleurs » résume-t-il avec prudence, rappelant qu'il s'agit là d'une perception largement partagée chez ses collègues. Revendications précises, cadre social fragilisé À la lecture des revendications transmises par la CGT, les demandes formulées par les salariés apparaissent structurées et précises : respect des délais légaux dans la communication des plannings, revalorisation des majorations pour heures supplémentaires et travail dominical, augmentation des rémunérations jugées trop proches du SMIC malgré les fortes contraintes du poste d'accueil, indemnités compensatrices inexistantes sur les jours fériés et dimanches, et conditions de départ dignes pour les licenciés. Les salariés dénoncent également « une politique du chiffre poussée à l’extrême », rendant selon eux le rythme de travail « impossible à tenir ». Le climat social décrit est tendu : turnover important, amplitudes horaires larges allant de 6h30 à minuit passé, journées morcelées, absence de visibilité sur les plannings. À cela s’ajoutent des éléments sanitaires (exposition à la magnésie), le port régulier de charges lourdes et l’interdiction controversée de s’asseoir durant plusieurs heures d’affilée, un point déjà soulevé précédemment par d'autres grèves dans le secteur. Le témoignage nuancé d’un salarié en grève Un salarié gréviste précise sa position : « On a essayé plusieurs fois de discuter, mais il n'y a jamais eu de vrai dialogue ». Selon lui, la direction locale aurait plutôt cherché à décourager les grévistes potentiels, évoquant des pressions à demi-mot, « toujours à l’oral, jamais par écrit ». Il décrit également des plannings imprévisibles, des heures supplémentaires non anticipées : « On découvre parfois qu’on fait des heures sup' le jour même ». Il reste toutefois très prudent et souligne que ce sont ses propres ressentis, mais que ces points sont au cœur des revendications collectives. Concernant la grève elle-même, il explique que l'équipe d’accueil de Jaurès est particulièrement mobilisée : « Ici, tout le staff accueil est en grève, seuls les managers et le directeur assurent l’ouverture ». Un signe fort, selon lui, que le malaise va au-delà de simples revendications économiques. Un contexte sectoriel sous tension, d’Aubervilliers à Los Angeles La grève chez Climbing District intervient une semaine après une mobilisation similaire chez Climb Up Aubervilliers, où les licenciements et une gestion interne jugée brutale avaient déjà poussé une vingtaine de salariés à cesser le travail. De l'autre côté de l'Atlantique, le récent mouvement social chez Touchstone Climbing (Californie) révèle des problématiques communes au secteur mondial : croissance rapide, stratégies commerciales agressives et conditions de travail sous tension. Les grévistes parisiens le reconnaissent volontiers : « Ce n’est pas isolé, c’est plus profond. Ça dépasse largement Climbing District » avance un gréviste, souhaitant inscrire ce mouvement dans un contexte global de prise de conscience sociale. Communication rompue, dialogue espéré Sollicitée par Vertige Media pour commenter les revendications et la grève, la direction de Climbing District n’a pas souhaité répondre directement à nos questions pour l'instant. Elle a toutefois précisé « préparer un communiqué officiel » à venir rapidement, expliquant avoir découvert les revendications le matin même. L’absence actuelle de réponse directe souligne précisément ce que dénoncent les salariés : une communication qui semble, au moins dans cette situation, à sens unique. Quelle suite pour un secteur en quête de maturité sociale ? Au-delà de la grève immédiate, les grévistes de Climbing District souhaitent poser des bases durables pour l’avenir social du secteur. « On ne veut pas juste des miettes pour calmer le jeu. On souhaite une évolution durable, pérenne, qui améliore le quotidien de ceux qui arriveront après nous ». À l'heure où l'escalade en salle connaît une popularité croissante et attire des profils jeunes et passionnés, souvent en début de carrière ou étudiants, les enjeux sociaux deviennent une préoccupation majeure. Si cette grève est l'expression d'un ras-le-bol, elle apparaît aussi comme un appel à une prise de conscience collective au sein d'un secteur en pleine structuration. En attendant le communiqué officiel promis par la direction, cette mobilisation révèle une fois de plus que la croissance rapide de l'escalade en salle ne pourra pas faire l'économie d'un dialogue social mature, construit, et nécessairement équilibré. Aujourd’hui, devant la salle de Jaurès, le silence inhabituel des murs résonne comme un appel : celui d’une professionnalisation nécessaire, d’un secteur en pleine adolescence économique, cherchant encore ses repères humains et sociaux. La balle est désormais dans le camp de la direction, qui aura à cœur de démontrer que dialogue et développement économique peuvent cohabiter, pour une escalade plus juste, durable, et humaine.
- Tarif libre, coopératives, partage des profits : ces salles qui changent les règles
Alors que les grèves inédites dans les salles privées à Paris et San Francisco révèlent les fragilités d’un modèle économique souvent bancal, des salles indépendantes à Bruxelles, Rennes ou dans le Michigan expérimentent en silence des alternatives économiques plus solidaires, inclusives et durables. Enquête sur ces initiatives qui pourraient changer durablement le visage de l’escalade. © Le Camp de Base Le printemps 2025 restera peut-être comme celui où l’escalade privée a atteint ses premières limites sociales. Des salariés de Climbing District en France aux ouvreurs syndiqués du géant américain Touchstone , le secteur connaît des tensions inédites : précarité, pressions managériales, difficultés économiques, autant de signaux qui montrent que la croissance explosive des salles d’escalade ne se fait pas sans accrocs. Face à ces réalités sociales, quelques projets isolés – mais déjà remarqués – proposent des approches alternatives concrètes, réfléchies, testées sur le terrain. À Bruxelles, en France et aux États-Unis, ils questionnent les évidences du secteur privé, expérimentent des solutions économiques inédites et mettent à l’épreuve leurs convictions de justice sociale et de viabilité financière. À Bruxelles, Le Camp de Base tente l’aventure du tarif conscient Installée dans un ancien garage à Ixelles depuis 2021, la salle d’escalade belge Le Camp de Base est devenue un laboratoire économique et social grandeur nature. Derrière un fonctionnement apparemment classique, ses fondateurs ont lancé une réflexion approfondie sur les limites et paradoxes des traditionnelles réductions tarifaires. Florian Delcoigne, co-fondateur, explique sans détour : « Pourquoi un gendarme, membre de la Fédération ou un étudiant-doctorant avec un portefeuille bien fourni aurait-il automatiquement droit à une réduction, alors qu’une infirmière et mère célibataire peinant à joindre les deux bouts n’en bénéficierait pas ? Cette absurdité nous a poussés à revoir notre logique tarifaire dans une perspective de justice sociale réelle. » La réponse s’incarne dans leur « tarif conscient » lancé en novembre 2024. Trois niveaux au choix, sans aucune justification demandée : Mouflon·ne (11 €), tarif réduit Marmotte (13 €), tarif d’équilibre financier Tichodrome (14 €), tarif de soutien à la salle Ces noms d’animaux-totems neutralisent volontairement toute connotation culpabilisante liée au choix tarifaire individuel. Après cinq mois, ce dispositif audacieux montre ses premiers effets : le tarif moyen s’établit à 12,20 € (contre 12,50 € auparavant), et la fréquentation progresse légèrement. Néanmoins, la salle garde les pieds sur terre : « 11 € reste un prix élevé pour certaines personnes, et nous en avons conscience. Mais il n’est pas possible de descendre plus bas sans menacer l’équilibre économique. » La démarche, expliquée avec pédagogie dans une BD en ligne , permet ainsi à chaque utilisateur de comprendre que le prix payé conditionne directement la survie économique de leur salle favorite. Un équilibre délicat entre idéalisme solidaire et pragmatisme économique qui sera prochainement étendu aux abonnements mensuels. The Roof : la coopérative comme antidote aux franchises classiques En France, c’est sous une forme différente que s’organise la solidarité économique dans le secteur. Le réseau The Roof , anciennement franchise souple, est devenu une Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) en 2024. Concrètement, chaque salle membre reste parfaitement indépendante dans ses décisions stratégiques, tout en mutualisant volontairement certains coûts et services communs. Olivier Lhopiteau, directeur de The Roof Rennes, résume clairement le fonctionnement : « Chaque porteur de projet est majoritaire dans son entreprise, donc totalement libre. On partage des outils, on échange de l’expertise et chacun paye en fonction de la taille de sa salle, à la manière d’un impôt coopératif. » Cette organisation assure une réelle égalité entre les salles du réseau, sans qu’aucune ne soit pénalisée par sa taille ou son chiffre d’affaires. Marine Papa, directrice de The Roof Pays Basque, complète avec conviction : « N’ayant pas d’actionnaires à rémunérer, notre vocation est avant tout sociale et solidaire. » Cette logique permet aux salles locales de conserver leur identité, tout en s’appuyant sur la force d’un collectif autonome et solidaire. Une réponse directe aux failles du modèle traditionnel de franchise et une alternative crédible pour le secteur privé en crise sociale. Aux États-Unis, Shift Climbing invente l’actionnariat salarié en salle d’escalade À Holland, petite ville du Michigan, Shift Climbing est une salle nouvelle génération qui ne mise pas uniquement sur ses murs inclinables innovants. Derrière ces structures inédites aux États-Unis se cache une innovation sociale bien plus forte : le partage du capital avec les employés. Jack Ogilvie, cofondateur, explique cette philosophie qui pourrait inspirer l’ensemble du secteur : « Nous voulons que le travail donne de l’énergie, qu’il ait du sens, que nos employés se sentent pleinement acteurs de l’entreprise. Nous prévoyons de partager les bénéfices avec eux. Dans mon ancienne société, nous avions partagé 100 % du capital avec les salariés, et j’ai pu constater l’impact positif immédiat. » Par ailleurs, Shift propose un abonnement solidaire, baptisé « Shift Sessions », où chaque grimpeur définit librement son prix selon ses moyens. Cette double approche – salarié et client – constitue une véritable révolution économique pour une salle d’escalade privée, loin des petits ajustements marketing habituels du secteur. Une réponse crédible aux tensions sociales du secteur privé Ces trois exemples illustrent une même conviction forte : face aux limites actuelles du secteur privé de l’escalade, il devient urgent d’inventer autre chose. Tarif conscient, coopérative solidaire ou partage du capital salarié : ces initiatives offrent chacune une réponse économique concrète et documentée. Bien sûr, aucune ne prétend détenir une solution miracle. Elles admettent leurs fragilités et leurs limites, mais elles ont le mérite d’expérimenter avec rigueur et transparence. Le Camp de Base souligne la difficulté à descendre sous un tarif-plancher sans fragiliser la structure ; The Roof affirme la nécessité d’un équilibre subtil entre autonomie locale et solidarité collective ; Shift Climbing explore les bénéfices concrets d’un modèle d’actionnariat salarié sans occulter les défis à venir. Ces expérimentations ouvrent ainsi la voie à une réflexion indispensable pour tout le secteur. À l’heure où les tensions sociales révèlent les failles profondes du modèle actuel, ces initiatives indépendantes constituent peut-être la meilleure réponse possible : audacieuse, inspirante, réaliste. Dans une escalade privée en pleine crise de croissance, elles montrent concrètement que d’autres voies économiques existent. Et qu’il suffirait peut-être simplement d’oser les emprunter.
- Fermeture de Vertical’Art à Lyon : « L’escalade grandit trop vite et on en paie le prix »
Les quinze salarié·e·s de Vertical’Art Lyon ont appris la fermeture de leur salle la veille au soir. Si d’aucuns critiquent la brutalité de la nouvelle, la majorité reste lucide sur une décision qui paraissait inéluctable. Et sur un secteur de l’escalade privée qui, loin de la hype supposée, serait bel et bien en crise. Décryptage de l'intérieur. La salle Vertical'Art Lyon © Vertical'Art « On est en train de lire des papiers pour savoir à quelle sauce on va être mangé, c’est un joyeux bordel ». Quand il prend la parole au bout du fil, cela fait à peine 24h que Simon* a appris qu’il ne travaillerait plus jamais dans la salle d’escalade où il se rend pour travailler chaque semaine. Cela fait une heure tout juste qu’on vient de lui notifier son licenciement économique. Alors, évidemment, c’est un peu le bazar. Ce mercredi 30 avril, le groupe Vertical’Art a annoncé la fermeture d’une de ses plus grandes enceintes d’escalade de bloc, à Lyon . Sur la page Instagram de la salle , l’enseigne a posté un message, « le coeur serré », remerciant les grimpeuses et les grimpeurs et refermant le chapitre de 6 années d’activité. Drôle de symbole, car c’est bien la veille de la Fête du Travail que les 15 salariés de la structure ont appris leurs conditions de départ. 24h chrono La majorité d’entre eux/elles sont sous le choc. Il faut dire que le fer est encore rouge. Ce n’est que mardi 29 avril au matin, soit 24h avant l’annonce officielle du groupe, que les salarié·e·s ont appris que leur salle allait fermer définitivement . La nouvelle leur a été communiquée par Jessica Salomon, la directrice de la salle Vertical’Art Lyon , elle-même impactée par le plan de licenciement et mise au courant seulement un jour auparavant. Le lendemain, c’est le PDG du groupe, Lawrence Chapelier, accompagné de la Directrice des Ressources Humaines, Marion Lefrère, qui a fait le déplacement dans la capitale des Gaules pour expliquer aux salariés les conditions dans lesquelles ils allaient quitter l’entreprise. « On a beau comprendre la décision économique, toute l’équipe a vraiment subi un coup , répond Elsa*, une salariée qui a récemment rejoint le groupe. Pour la plupart, la salle, c’était une seconde maison. Je pense à ceux qui étaient là depuis 6 ans. Tu leur annonces du jour au lendemain que c’est fini, c'est quand même ultra-violent. » « En prenant la décision de fermer brusquement, cela envoie le message que l’escalade est devenu un simple produit capitaliste » Une salariée de Vertical'Art Lyon De tous les employé·e·s que Vertige Media a interviewé·e·s, c'est surtout la communication du groupe qui est pointée du doigt. « C’est hyper brutal , témoigne Tristan*, un salarié plus ancien. Même notre directrice s’est sentie déresponsabilisée. On aurait aimé pouvoir l’annoncer correctement aux gens qui le méritent : les clients, les encadrants, les élèves. Histoire de dire au revoir au public qu’on a fédéré depuis 6 ans. » « Après, le PDG du groupe l’a reconnu. Il aurait aimé mieux faire, tempère Elsa . Moi, je pense qu’ils ont voulu nous faire bosser jusqu’au bout, pensant que s’ils nous l'avaient annoncé avant, toute l’équipe se serait désengagée. » Simon, de son côté, l'explique autrement en invoquant des raisons de confidentialité : « Ils craignaient que la nouvelle se propage et qu'elle affecte l'image publique du groupe. C'est compréhensible même si on est beaucoup à prendre ça pour un manque de confiance ». Elsa poursuit : « Le problème, ce n'est pas la fermeture pour des raisons financières, c’est qu’ils ont complètement sous-estimé les facteurs humains et l’engagement émotionnel du staff et de la clientèle ». La grande majorité des salarié·e·s interrogé·e·s sont d'ailleurs lucides sur la situation : Vertical’Art, à Lyon, perdait de l’argent. « En six ans, on n’a jamais atteint la rentabilité , indique Simon. Quand ta structure commence à devenir un gouffre financier et qu'il faut beaucoup d'argent pour rénover des locaux vieillissants, je comprends qu'on décide de lever le crayon. » Il y a un an déjà, des informations circulaient en coulisses selon lesquelles le groupe Climb Up de François Petit aurait fait une offre de rachat . « Cette info que je connaissais en off depuis longtemps nous a été confirmée par la direction ce matin (l’entretien a eu lieu le 30 avril, ndlr), continue Tristan. Seulement depuis, François Petit s’est retiré et Vertical’Art n’a pas trouvé de repreneur. » C’est donc une fermeture administrative qui a bel et bien été prononcée. « Ça nous pendait au nez , rajoute Elsa. Quand je suis arrivée, on savait déjà que la salle connaissait des difficultés. Elle n’est pas vraiment à Lyon, elle est située sur une commune voisine (à Saint-Priest, ndlr). C’est mal desservi et difficile d’accès. Les directeurs ont espéré que le tram s’y installe. Il n’est jamais arrivé. » D’autres salarié·e·s évoquent le coût d’exploitation. D’après nos informations, la salle aurait eu besoin de 100 000 euros de travaux de rénovation. « Elle était vétuste , lâche Simon. Et quand les investisseurs ont regardé la facture, ils ont préféré siffler la fin de la récréation . » « J’ai l’impression que notre pratique se désengage de l’humain auquel elle fait référence à la base » Une salariée de Vertical'Art Lyon Les limites de l’escalade marchande Fondé en 2013, le groupe Vertical’Art a, depuis, ouvert une quinzaine de salles dans toute la France. Aujourd’hui, et après la fermeture de Lyon, l’enseigne en compte 12 puisqu'elle a déjà vu ses deux salles parisiennes fermées : Chevaleret et Pigalle , respectivement rachetée par Arkose et fermée sans repreneur. L’an dernier, à l’occasion d’une interview exclusive pour Vertige Media , le PDG du groupe, Lawrence Chapelier , expliquait que la stratégie était alors de « se rediriger vers la province, motivée par le potentiel de croissance et de développement hors de Paris ». Manifestement, le potentiel n’a pas été suffisamment exploité à Lyon. Contactée par Vertige Media , la direction de la communication du groupe n’a pas répondu. Pour Tristan, il faut pourtant dépasser les spécificités locales. « Le contexte économique de l’escalade est dégueulasse , lâche-t-il. Entre les grèves et la baisse des chiffres , la fermeture de la salle était à prévoir. L’escalade grandit trop vite et on est en train d’en payer le prix. » D’après lui, le marché des salles privées souffre désormais d’une offre trop importante. « On sait déjà que des petits acteurs tirent la langue en région, continue-t-il. Si tous les groupes s’amusaient à dévoiler leurs chiffres, les gens seraient choqués. Même à Paris, il y a trop de salles pour le nombre de grimpeur·ses. Un jour, ça va péter. » Elsa ne dit pas autre chose même si elle tient à corréler son raisonnement à la fermeture de Vertical’Art Lyon : « En prenant la décision de fermer brusquement, cela envoie le message que l’escalade est devenu un simple produit capitaliste. J’ai l’impression que notre pratique se désengage de l’humain auquel elle fait référence à la base. C’est ce qui me déçoit le plus », explique-t-elle. Désormais notifié·e·s de leur licenciement, les 15 salarié·e·s de Vertical’Art espèrent désormais pouvoir faire passer le leur, de message. « On a réussi à créer une salle familiale où il s’est passé quelque chose de fort , pose Tristan. On a essayé de créer un endroit où les clients avaient envie d’être : une bonne ambiance, de la bonne escalade . En quelques heures, on a reçu tellement de messages de soutien que le staff pense fort à la clientèle à qui nous n’avons malheureusement pas pu nous adresser comme on le souhaitait. » Simon, lui, est plus bref : « Le plus triste, c’est que ce n’est pas qu’une salle d’escalade qui ferme, c’est un lieu de vie ». Vertical’Art Lyon referme ses portes sur six ans d’existence heureuse. Derrière, ce sont désormais les souvenirs qui planent au-dessus des tapis et des murs vides. Comme pour rappeler qu’à rebours d’une hype parfois mythifiée, le monde de l’escalade peut sonner bien creux. *Le prénom a été modifié
- « Silence. » : la montagne pour tous, ou rien
Le silence n’est jamais totalement silencieux. Il porte en lui un écho de résistance, parfois un cri étouffé, parfois un murmure que seuls certains savent entendre. C’est précisément ce silence-là, invisible mais assourdissant, qu’Arnaud Guillemot traverse chaque jour en poursuivant son rêve : devenir guide de haute montagne. Le court-métrage documentaire Silence. , réalisé par Thibault Cattelain et porté par l’association Unanimes, capture cette quête avec une ambition rare : rendre l’aventure alpine pleinement accessible, et casser définitivement les codes d'un milieu qui se veut ouvert mais reste encore hermétique à celles et ceux dont la réalité diffère des standards habituels. © Thibault Cattelain La trame est limpide : Arnaud est sourd, et il veut guider. Une équation simple en apparence, pourtant vertigineusement complexe quand on creuse sous la surface des évidences. Gravir le Mont-Blanc à skis, c’est certes exigeant, c’est exposé, c’est engagé. Mais affronter quotidiennement les préjugés du milieu montagnard, des institutions ou des autres candidats à l’examen d’entrée au métier de guide relève d’une tout autre cordée. Plus subtile, plus abrupte, sans prise évidente pour s’agripper. Car avant même de poser son piolet, il faut sans cesse prouver qu’on a légitimement le droit d’être là. À la difficulté physique du sommet répond en miroir celle, infiniment plus rude, de briser le plafond de verre. Faire de l’accessibilité un standard, pas une exception En janvier dernier, nous vous parlions du collectif « Silence, on grimpe ! » initié par Arnaud Guillemot, dénonçant le manque criant d’accessibilité dans les festivals de films de montagne. Avec Silence. , Arnaud ne se contente plus d'alerter, il passe à l’action. Ce documentaire est une réponse concrète et directe à tous ces festivals encore trop souvent sourds aux revendications du public malentendant. Là où certains tergiversent encore, Silence . impose une évidence : rendre l’aventure alpine accessible n’est pas une question de moyens, mais bien une affaire de volonté. Si ce film résonne si fortement comme une promesse militante, c’est précisément parce qu’il va bien au-delà du simple récit d’ascension. Il affirme un choix radical d'inclusion : proposer, pour la première fois en France, un film d'aventure et de montagne accessible simultanément à tous les publics, sans distinction. Trois dispositifs essentiels seront intégrés au cœur même du projet : Le sous-titrage SME, intégré directement dans le film pour les spectateurs sourds ou malentendants, mais également disponible en fichier séparé (SRT) pour les diffuseurs. Une audiodescription intégrée, permettant aux spectateurs malvoyants ou aveugles de vivre l’aventure alpine dans sa pleine dimension sonore et sensorielle. Le doublage intégral en Langue des Signes Française (LSF), visible à l’écran tout au long du documentaire, réaffirmant la légitimité pleine et entière de cette langue encore trop souvent marginalisée. Une initiative pionnière dans le paysage montagnard français. Nécessaire. Urgente. © Thibault Cattelain Un crowdfunding pour financer l’évidence Seulement voilà : être pionnier, c’est rarement confortable. La triple-accessibilité, pourtant vitale, demande des moyens concrets. L'équipe du film a lancé un financement participatif précis et transparent : 500 € pour un sous-titrage rigoureux, véritable porte d’entrée vers l’expérience. 1 000 € pour l’audiodescription, essentielle à une perception complète et équitable. 1 000 € pour un doublage LSF qualitatif, pour respecter et célébrer cette langue visuelle à part entière. Si ces 2500 euros sont atteints, l’ambition ne s’arrête pas là. Chaque euro supplémentaire permettra de garantir la qualité du film lui-même : cadrage, montage, étalonnage, mais surtout le mixage son—paradoxe apparent, certes, mais fondamental pour une œuvre qui se donne précisément comme mission d'être vécue par tous. Derrière l’écran, des convictions solides Les protagonistes de Silence. ne sont pas là par hasard. Arnaud Guillemot (personnage principal et co-auteur), Thibault Cattelain (réalisateur-producteur), soutenus par l’association Unanimes, incarnent pleinement leur message. Pas de faux-semblants ni d’accessibilité en surface : ce projet est radical dans le bon sens du terme, puisqu'il refuse tout compromis sur le droit universel à l'expérience du sensible. Ce film n’est pas seulement destiné aux passionnés de montagne, mais à tous ceux pour qui le mot inclusion ne doit pas être un slogan creux. Il s’adresse à ceux qui croient encore que l’alpinisme peut porter en lui une valeur d’humanité plus forte que la seule performance sportive ou esthétique. Arnaud et Thibault ont déjà gravi une partie de ce chemin, mais il leur reste à franchir l'étape collective, celle où chacun comprend que rendre une œuvre accessible ne doit pas être une faveur exceptionnelle mais une norme minimale. Silence. est une déclaration : soit la montagne est accessible à toutes et tous, soit elle n'est rien. Elle ne vaut rien. Ce silence, désormais, appelle votre voix. Unanimes : l’association en coulisse Si ce projet s’annonce si solide, c’est aussi grâce au soutien et à la détermination de l’association Unanimes, qui fédère et représente les associations nationales des publics sourds, malentendants, devenus-sourds, sourdaveugles, sourds avec handicap associé, ainsi que leurs familles. Bien au-delà d'une simple structure associative, Unanimes joue un rôle crucial auprès des pouvoirs publics, des acteurs économiques et de la société civile pour défendre les droits de ces publics, quel que soit leur âge, l’origine de leur surdité ou leur mode de communication. En accompagnant des initiatives comme Silence. , l’association participe concrètement au développement de projets innovants, favorisant ainsi l’émancipation et l’autonomie des personnes sourdes et malentendantes, affirmant haut et fort que l'inclusion n'est pas négociable. Pour soutenir ce projet ou obtenir davantage d’informations, rendez-vous sur la plateforme de financement participatif HelloAsso .
- Plasticité cérébrale et escalade : grimper, c’est surtout dans la tête
Vous pensiez naïvement que grimper c’était simplement accumuler du muscle, payer des chaussons hors de prix, et espérer avoir une bonne étoile le jour J ? Raté. Ce qui fait vraiment la différence en escalade se trouve entre vos deux oreilles, et ça porte un nom plus sexy qu'on ne croit : la plasticité cérébrale . Dit autrement : la capacité prodigieuse de notre cerveau à se remodeler, à s’adapter, et à apprendre. Décryptage tout en neurones. Spoiler : votre cerveau n’est pas une mécanique immuable. Bien au contraire, il ressemble à une pâte à modeler extraordinairement complexe , qui se modifie constamment en réponse à chaque expérience, chaque apprentissage, chaque interaction avec votre environnement. Ce phénomène, appelé scientifiquement « neuroplasticité » , désigne la capacité du cerveau à former, modifier ou éliminer des connexions neuronales tout au long de la vie, en fonction des stimuli qu’il reçoit. Plasticité cérébrale : le cerveau en mode « pâte à modeler » Quand vous grimpez, ce phénomène est particulièrement puissant : chaque geste technique – une prise pincée délicatement, un mouvement d’équilibre subtil, une coordination motrice complexe – sollicite intensément votre cortex moteur, votre cervelet et d’autres régions cérébrales spécialisées dans la gestion du mouvement et de l’espace. Ces sollicitations répétées déclenchent un véritable remodelage cérébral à l’échelle microscopique. Pour être très clair : chaque fois que vous attrapez une prise, votre cerveau engage des milliers de neurones, crée ou renforce certaines connexions synaptiques, et en abandonne progressivement d’autres devenues inutiles. C’est un processus continu d’adaptation neuronale , où vous renforcez les circuits régulièrement utilisés et délaisses ceux qui ne le sont plus. En somme, à chaque ascension, vous ne faites pas que grimper : vous sculptez activement l’architecture même de votre cerveau. Débutants : un chantier neuronal en pleine effervescence Quand vous débutez l’escalade, votre cerveau est en pleine explosion créative. Chaque nouvelle prise, chaque mouvement inédit est un stimulus puissant qui oblige votre cortex moteur (l’exécutant des gestes précis), votre cervelet (l’expert en coordination fine) et votre cortex pariétal (le GPS interne de votre corps) à travailler ensemble pour créer rapidement de nouvelles connexions neuronales ( Schmidt & Lee, 2011 ). Cette phase initiale est un véritable âge d’or neurologique : votre cerveau expérimente, adapte, corrige à grande vitesse. Mais attention : cette intense plasticité est à double tranchant. Votre cerveau enregistre aussi bien les gestes efficaces que les mauvaises habitudes. Une prise mal positionnée répétée trop souvent deviendra vite une autoroute neuronale difficile à effacer par la suite ( Kleim & Jones, 2008 ). Voilà pourquoi il est crucial d’intégrer dès le départ des gestes propres et précis, quitte à avancer plus lentement au début. « Il faut constamment bousculer le cerveau hors de sa zone de confort. La raison ? Le cerveau adore la nouveauté et déteste la routine » Le meilleur conseil concret pour profiter à fond de cette période ? Varier constamment vos expériences et accepte les échecs. Plus vous changez de type de grimpe (dalle, dévers, bloc, voie) et plus vous poussez votre cerveau à enrichir son répertoire moteur, créant ainsi des réseaux neuronaux diversifiés et solides. Chutez fréquemment : chaque erreur est une occasion précieuse pour votre cerveau d’ajuster finement ses connexions neuronales et d’affiner progressivement votre efficacité en grimpe ( Seidler & Carson, 2017 ). Confirmés : gare au piège de la routine neuronale Pour les grimpeurs expérimentés, le défi neurologique est à l’opposé de celui des débutants : il faut constamment bousculer le cerveau hors de sa zone de confort. La raison ? Le cerveau adore la nouveauté et déteste la routine. Dès que vous répétez sans cesse les mêmes voies, les mêmes gestes, et les mêmes types d’efforts, vos circuits neuronaux cessent progressivement de se renouveler, ralentissant ainsi votre apprentissage et limitant votre progression ( Ericsson, 2006 ). Pour continuer à progresser, les grimpeurs confirmés doivent donc adopter une stratégie claire : surprendre continuellement leur cerveau. Cela peut passer par des changements radicaux de style d’escalade – par exemple, passer d'une grimpe très physique en dévers à une grimpe ultra technique en dalle. Cela peut aussi impliquer d’intégrer à son entraînement d’autres pratiques motrices complémentaires, telles que le yoga ou la slackline . La slackline , justement, est une illustration parfaite : tenir debout sur une sangle souple oblige votre cerveau à gérer constamment des micro-ajustements d’équilibre, de proprioception et de concentration. Ce travail neuronal extrêmement précis est directement transférable en escalade, améliorant votre précision motrice et votre stabilité lors des mouvements complexes. Le yoga, quant à lui, va bien au-delà de simples postures. Sa pratique régulière permet de mieux réguler vos émotions, d’améliorer considérablement votre capacité respiratoire et votre souplesse générale – trois composantes fondamentales d’une grimpe performante . En diversifiant ainsi les stimulations, vous sollicitez en permanence la plasticité cérébrale et prévenez le risque de stagnation neurologique. Le sommeil : consolider en dormant Ça peut sembler contre-intuitif, mais une partie essentielle de votre progression verticale se joue littéralement dans votre lit. Le sommeil joue un rôle crucial dans la consolidation des apprentissages moteurs. Plus précisément, durant les phases de sommeil lent profond , votre cerveau entre dans un véritable chantier nocturne : il trie, sélectionne et renforce activement les connexions neuronales créées pendant la journée, tout en éliminant celles qui sont jugées inutiles ou superflues ( Seidler & Carson, 2017 ). « Sacrifier votre sommeil, c’est sacrifier votre performance en escalade » Autrement dit, chaque geste technique que vous répétez sur le mur ou sur la falaise se perfectionne ensuite pendant votre sommeil. Votre cerveau profite de ces phases précieuses pour transformer les nouveaux apprentissages en automatismes moteurs, rendant ainsi chaque mouvement plus fluide, plus précis et moins coûteux en énergie cognitive. Moralité : sacrifier votre sommeil, c’est sacrifier votre performance en escalade. Une nuit complète n’est donc pas simplement du repos, c’est un entraînement neurologique indispensable qui influence directement vos progrès en grimpe. Gérer la peur : apprivoisez votre amygdale En escalade, le véritable combat se mène souvent contre soi-même. Et l’un des adversaires les plus redoutables s’appelle la peur de la chute . Neurologiquement, cette appréhension profonde naît principalement dans une toute petite région du cerveau appelée amygdale , une sorte de radar hypersensible spécialisé dans la détection des menaces et la gestion des émotions fortes ( LeDoux, 2007 ). Lorsque vous grimpez en hauteur, votre amygdale se met souvent en alerte maximale, déclenchant des réponses physiologiques automatiques comme l’accélération du rythme cardiaque, la transpiration, ou encore des tensions musculaires. Mais la bonne nouvelle, c’est que cette peur n’est pas gravée dans le marbre : grâce à la plasticité cérébrale, votre cerveau peut apprendre à mieux la gérer et à modifier durablement ses réactions émotionnelles face au vide . Le grimpeur Alex Honnold illustre parfaitement ce phénomène : les neuroscientifiques ont découvert chez lui une activité incroyablement faible de son amygdale , même lorsqu’il est confronté à des situations extrêmes. Bien sûr, ce niveau d’absence de peur reste exceptionnel, mais son exemple démontre clairement l’importance de l’exposition contrôlée et graduelle aux situations stressantes pour entraîner votre cerveau à mieux gérer la peur . Concrètement, pour le commun des grimpeurs, cela passe par des exercices réguliers de chutes maîtrisées, des techniques avancées de respiration et de relaxation, ainsi qu’une visualisation mentale détaillée des mouvements ( Guillot & Collet, 2008 ). Autant de stratégies efficaces pour « apprivoiser » progressivement votre amygdale, réduire votre réponse émotionnelle et optimiser votre performance en escalade. Nutrition et hydratation : nourrir vos neurones Si vous pensez que la nutrition du grimpeur ne concernait que vos muscles, vous avez tout faux. Votre cerveau est incroyablement gourmand en énergie : il représente seulement 2% du poids du corps, mais dévore à lui seul environ 20% de votre énergie quotidienne . Autrement dit, chaque mouvement que vous réalisez sur le mur dépend directement de la manière dont vous nourrissez vos neurones. Parmi les nutriments essentiels à la performance cérébrale, les oméga-3 occupent une place de choix . Présents notamment dans les poissons gras comme le saumon, les sardines ou le maquereau, mais aussi dans les graines de chia ou de lin, ces acides gras spécifiques jouent un rôle crucial dans la plasticité cérébrale : ils augmentent la fluidité des membranes neuronales et facilitent la transmission rapide et efficace des signaux nerveux entre les neurones ( Gómez-Pinilla, 2011 ). En clair, sans oméga-3, vos connexions cérébrales tournent au ralenti, limitant votre potentiel d’apprentissage et de progression en escalade. Le magnésium est un autre élément-clé à intégrer impérativement dans votre alimentation . Présent en abondance dans les légumes verts (épinards, brocolis), les fruits secs (amandes, noix), ainsi que dans les céréales complètes, le magnésium intervient directement dans le fonctionnement synaptique. Il régule l’activité des récepteurs cérébraux impliqués dans l’apprentissage, la mémoire et la gestion du stress , favorisant ainsi une meilleure adaptation neuronale à l’effort et aux défis techniques que vous rencontrez en grimpe ( Slutsky et al., 2010 ). Enfin, côté hydratation, votre cerveau est également extrêmement sensible : une déshydratation légère, équivalente à seulement 2% de perte hydrique, suffit à affecter significativement ta vigilance, votre concentration et votre coordination motrice ( Armstrong et al., 2012 ). Pour le dire autrement, négliger votre hydratation revient à saboter directement vos capacités cognitives et physiques. Boire régulièrement en petites quantités pendant vos sessions de grimpe garantit ainsi que votre cerveau reste pleinement opérationnel et performant. Mythes neurologiques : ces idées reçues qui sabotent votre cerveau sportif Même en 2025, certains clichés sur le cerveau persistent et empêchent les grimpeuses et grimpeurs (et les sportifs en général) de réellement comprendre comment optimiser leur potentiel neurologique. Petit passage en revue de ces mythes tenaces : « On n’utilise que 10% de notre cerveau » : l’absurdité absolue Cette vieille légende urbaine n’a aucune base scientifique sérieuse , mais continue pourtant de circuler avec entêtement. La vérité, c’est que chaque zone du cerveau humain est régulièrement sollicitée – même les plus petites et discrètes structures. Aucune zone n’est là « par hasard » : chaque région cérébrale remplit une fonction précise, essentielle à votre fonctionnement quotidien, que ce soit pour grimper, raisonner ou simplement respirer. Bref, votre cerveau n’a rien d’un organe sous-utilisé : il est pleinement actif et constamment engagé dans votre quotidien comme dans votre sport. « Après l’enfance, on ne peut plus apprendre efficacement » : la fausse fatalité Autre mythe coriace : l’idée que le cerveau perd définitivement sa capacité à apprendre après l’enfance. Certes, la plasticité cérébrale est maximale chez les jeunes enfants , mais il est absolument faux de croire qu’elle disparaît à l’âge adulte. En réalité, votre cerveau conserve une remarquable capacité d’adaptation tout au long de ta vie. Même après 40, 50 ou 60 ans, vous pouvez apprendre de nouvelles techniques d’escalade, développer des habiletés motrices inédites, ou remodeler votre cerveau pour mieux gérer vos émotions et votre peur du vide ( Park & Bischof, 2013 ). Apprendre ne s’arrête jamais – à condition que vous sollicitiez régulièrement votre cerveau avec de nouveaux défis. « Le multitâche est une compétence utile » : la grande illusion Dernier mythe à déconstruire : la croyance répandue que notre cerveau serait un expert en multitâche. La vérité scientifique est claire : le cerveau humain est profondément inefficace lorsqu’il est forcé d’accomplir plusieurs tâches complexes simultanément . Chaque fois que vous alternez rapidement entre différentes tâches, votre cerveau perd un temps considérable à réorganiser ses ressources cognitives, ce qui se traduit par une baisse significative de la précision et de l’efficacité ( Rubinstein et al., 2001 ). En escalade, cela signifie concrètement qu’essayer de penser à autre chose (votre journée, vos soucis, la musique dans vos écouteurs) pendant que vos grimpez diminue fortement votre performance. La concentration absolue sur une seule tâche reste la stratégie cognitive optimale pour être performant en grimpe. Ces mythes, lorsqu’ils sont pris au sérieux, brouillent votre compréhension de votre propre cerveau et limitent votre capacité à exploiter pleinement votre plasticité cérébrale . En éliminant ces fausses croyances, vous pouvez mieux appréhender la manière réelle dont votre cerveau fonctionne et ainsi optimiser durablement vos performances sur les murs. Votre cerveau est votre premier partenaire de cordée La plasticité cérébrale, c’est l’outil d’entraînement le plus sous-exploité en escalade. Votre cerveau est votre principal allié pour progresser : en le nourrissant correctement, en lui offrant des défis variés, en soignant votre sommeil et en apprenant à gérer vos émotions, vous pouvez littéralement vous câbler pour grimper mieux. La prochaine fois que vous bloquez sur un mouvement, pensez-y : c’est peut-être votre cerveau, pas vos bras, qu’il faut entraîner davantage. Car l’escalade, c’est définitivement dans la tête que ça se joue.
- Réparer plutôt que racheter : Outdoor Fix, la startup qui redonne vie à votre matos
Réparer plutôt qu’acheter, voilà une phrase qui fleure bon la décroissance et les tutos YouTube bricolés du dimanche soir. Et pourtant, quand la tempête souffle sur la crête et que la confiance en votre équipement décide de suivre la pente descendante, vous êtes loin de penser à votre empreinte carbone ou à votre prochain DIY couture express. Le matériel outdoor, même de qualité, souffre, s'use, se lacère – tout comme votre patience face à une fermeture éclair récalcitrante ou un crampon émoussé. Alors quoi, racheter à neuf pour être tranquille ? Pas si sûr. Outdoor Fix , une startup créée par deux amis alpinistes, veut changer les règles du jeu en proposant une solution simple, efficace et écologique pour redonner vie à votre équipement d'aventure. Une histoire de cordée Outdoor Fix, c’est avant tout l'histoire d’une cordée de deux potes passionnés, Ludovic et Sylvain. À force d'arpenter les montagnes, d’écailler les glaçons des cascades alpines et de bivouaquer sous des ciels bien trop étoilés pour ne pas refaire le monde, ils ont pris conscience de deux choses fondamentales : premièrement, un matériel bien entretenu est crucial pour la sécurité ; deuxièmement, préserver la planète passe aussi par arrêter d’accumuler compulsivement les gadgets flambants neufs. Tous deux ingénieurs, Sylvain et Ludovic ont alors activé leur fibre technique et logistique pour créer ce qui allait devenir Outdoor Fix, une plateforme en ligne pour l’entretien et la réparation du matériel outdoor. Mais leur aventure prend une tournure inattendue lorsque Ludovic, après avoir bravé à deux reprises un cancer, s’éteint brutalement à 38 ans. Pour Sylvain, poursuivre ce projet devient alors autant un défi entrepreneurial qu’un vibrant hommage à l’amitié et à la résilience humaine. Du pressing à la startup écoresponsable L’idée de départ ? Un pressing en ligne pour les sacs de couchage en plumes. Oui, oui, sérieusement. Parce qu’à force de geler dans des tentes à moitié trempées, Sylvain et Ludovic avaient réalisé que laver des plumes sans en perdre, ce n’était pas franchement une sinécure. Mais face à la complexité technique et économique d’un pressing dédié, les deux acolytes ont pivoté vers une solution bien plus maline : connecter les pratiquants à un réseau d’experts locaux déjà en place, pour toutes sortes de réparations allant du ressemelage de chaussons au réaffûtage de piolets en passant par la réparation de vestes techniques et même bientôt le néoprène. Bref, Outdoor Fix c’est l’anti-« fast fashion » version outdoor, un guichet unique qui promet de rendre la réparation aussi simple qu’une commande Uber Eats, l’indigestion écologique en moins. Et ça marche, au point que même des pointures de l’outdoor, comme Jeff Mercier, en vantent les mérites. Logistique maline, impact maximal La magie opère grâce à une logistique simplifiée au maximum : vous commandez en ligne, vous recevez un emballage éco-conçu, vous emballez, vous expédiez gratuitement depuis n’importe quel coin de France, et sous 2 à 3 semaines, votre matériel revient comme neuf. Le concept est d’autant plus pertinent que les nouvelles membranes Gore-Tex sans PFAS , certes meilleures pour l'environnement, nécessitent justement un entretien régulier pour conserver leurs performances imperméables. Désormais, réparer n’est plus seulement une option écologique, mais une obligation technique. L'économie du geste écologique Selon une étude menée récemment par Goodloop et Millet , " doubler la durée de vie d’un vêtement technique permettrait théoriquement de diviser par deux son empreinte environnementale " . Une évidence ? Oui, surtout quand on sait que 96 % de l'impact écologique d'une veste provient de sa fabrication initiale . Alors, à moins d’être Crésus ou ambassadeur d’une marque outdoor, la réparation s’impose comme une solution à la fois logique et économique. C’est précisément la conviction de Sylvain Lamorte d’Outdoor Fix, qui ambitionne de doubler la durée de vie de tout matériel outdoor d’ici à 2026. Même en prenant en compte l’impact lié au transport vers les ateliers, le bilan environnemental reste largement favorable, tant que l’aller-retour ne dépasse pas les 1175 kilomètres—une limite plutôt généreuse. Prolonger la vie de nos équipements devient ainsi un geste qui va bien au-delà d'une simple bonne conscience. Réparer pour durer : un acte militant en douceur Au-delà des chiffres, Outdoor Fix suggère subtilement une petite révolution culturelle dans l’univers outdoor : considérer son équipement non plus comme un produit jetable, mais comme un compagnon durable, à entretenir et à préserver. Une approche discrètement militante qui n’a rien d’agressif ou de culpabilisant, mais qui vient rappeler simplement que performance et durabilité peuvent – et doivent – désormais marcher main dans la main. La réparation, nouveau geste de bon sens En 2025, plus besoin de se la jouer Mike Horn pour préserver la planète. Outdoor Fix propose la simplicité au service du bon sens : confiez vos textiles, vos chaussons, vos broches ou même vos piolets à une équipe qui redonnera à votre équipement un coup de jeune, sans vous ruiner ni vous faire perdre votre weekend. Alors, à la prochaine déchirure ou au premier zip capricieux, pensez réparation, pensez écoresponsable, bref : pensez Outdoor Fix . Vous pourrez ainsi continuer à affronter les éléments en toute sérénité, même si, soyons honnêtes, cela ne vous rendra probablement pas meilleur pour autant . Cet article a été réalisé avec le soutien d’Outdoor Fix, qui s'engage aux côtés de Vertige Media pour promouvoir un rapport plus durable et responsable à l’équipement outdoor.
- Pollution invisible en salle d’escalade : ce que nos chaussons laissent dans l’air
Adhérence maximale, performance ultime… Et pollution invisible. Une étude scientifique révèle que nos précieux chaussons émettent des additifs chimiques préoccupants dans l’air des salles d’escalade. À trop vouloir coller aux prises, aurions-nous perdu de vue ce qu’on respire ? © Vertige Media C’est l’un des gestes les plus anodins pour une grimpeuse ou un grimpeur : poser son pied sur une prise, ajuster ses appuis, charger son poids, recommencer. Une danse quotidienne, répétée des centaines de fois pendant chaque séance. Mais si ce geste, en apparence inoffensif, libérait à chaque mouvement des particules chimiques invisibles et potentiellement problématiques pour notre santé ? La question n’est plus une hypothèse vague ou paranoïaque, elle fait désormais l’objet d’une étude scientifique détaillée publiée dans la revue de référence ACS ES&T Air . Et les résultats méritent, pour le moins, qu’on s’y attarde sérieusement. Quand la grimpe vire à la chimie industrielle On savait déjà que les salles d’escalade étaient des environnements particuliers, saturés de magnésie et d’humidité, parfois mal ventilés. Mais le sujet mis récemment sur la table par les chercheurs concerne une autre pollution, beaucoup moins visible : les additifs dérivés du caoutchouc (RDCs) libérés par nos chaussons. Oui, vous avez bien lu : nos chaussons. L’étude, menée dans neuf salles européennes (France, Suisse, Espagne et Autriche), révèle des concentrations inédites de ces substances chimiques dans l’air et les poussières déposées . Ces composés aux noms barbares – benzothiazoles, aniline, 6PPD, 6PPD-quinone ou diphénylguanidine (DPG) – sont utilisés industriellement dans le caoutchouc des semelles pour améliorer adhérence, élasticité et durabilité. Le hic, c’est que ces produits ne restent pas sagement à leur place. Ils migrent dans l’air qu’on respire. Pollution invisible, exposition bien réelle Ce que les chercheurs ont mis en évidence est une réalité chimique cachée derrière l’apparente simplicité d’une séance de bloc. Invisibles à l’œil nu mais omniprésentes dans l’air intérieur des salles, les substances chimiques issues de nos chaussons dépassent de loin toutes les attentes initiales des scientifiques. Dans les salles analysées, les mesures précises indiquent ainsi des niveaux de RDCs à couper le souffle (littéralement) : Jusqu’à 28,4 ng/m³ dans la fraction supérieure des particules respirables. Autrement dit, à chaque inspiration, ces composés chimiques entrent directement dans votre nez et votre gorge, pour finir rapidement dans votre organisme par voie digestive. Jusqu’à 7,81 ng/m³ dans la fraction profonde, celle qui atteint directement les alvéoles pulmonaires. Là, la préoccupation monte d’un cran : ces particules fines, riches en RDCs, restent beaucoup plus longtemps dans les poumons, augmentant potentiellement leur impact sur la santé à long terme. Mais la contamination ne s’arrête pas à l’air que l'on respire. La poussière accumulée au sol, que chacun déplace sans y penser, affiche elle aussi des concentrations inquiétantes de RDCs : jusqu’à 55 µg/g, une valeur qui écrase littéralement celles relevées dans d’autres lieux clos comme les maisons, les bureaux ou même les centres commerciaux . Plus troublant encore : ces niveaux sont parfois supérieurs à ceux détectés au bord de routes très fréquentées, là où l’on s’attend logiquement à un air saturé de polluants issus des pneus automobiles. Pour mesurer pleinement l’ampleur du problème, un détail parlant : les salles d’escalade dépassent même les niveaux enregistrés dans des espaces sportifs déjà jugés problématiques, comme les salles de gymnastique chargées en magnésie ou les terrains de sport en gazon synthétique, pourtant connus pour émettre des particules chimiques issues du caoutchouc recyclé des pneus. Autrement dit, en grimpant, nous respirons plus de chimie industrielle qu’en faisant du foot sur un terrain synthétique ou qu’en nous entraînant sur une poutre chargée de magnésie. Qui l’aurait cru ? La question mérite en tout cas d’être posée clairement, sans détour : l’air des salles d’escalade, prétendument saines, ne serait-il finalement qu’une soupe chimique invisible ? © The Invisible Footprint of Climbing Shoes: High Exposure to Rubber Additives in Indoor Facilities La faute aux chaussons (et seulement eux) Évidemment, la première réaction est de chercher les coupables : d’où sort cette pollution chimique, alors même qu’on pensait les salles d’escalade plutôt protégées de ce genre de problématique ? Les chercheurs ont mené l’enquête avec minutie, écartant méthodiquement d’autres pistes éventuelles, pour ne laisser planer aucun doute : les composés chimiques en cause proviennent directement et exclusivement des semelles en caoutchouc des chaussons . Les scientifiques ont analysé en détail pas moins de 30 modèles différents du marché, et le résultat est implacable. Ces semelles, que nous chérissons tant pour leur capacité à coller aux prises, contiennent en réalité de véritables cocktails chimiques, destinés à optimiser adhérence, élasticité et résistance à l’usure. Parmi les composés détectés en très fortes concentrations (jusqu’à 3405 µg/g) figurent des accélérateurs de vulcanisation, des antioxydants industriels et divers dérivés du benzothiazole, tous largement utilisés dans l’industrie du pneu automobile. Chaque appui, chaque « zip », chaque frottement libère ainsi des particules ultrafines chargées en ces additifs chimiques. Et ces particules ne se contentent pas de tapisser les prises. Elles restent en suspension dans l’air ambiant, suffisamment longtemps pour être inhalées par tous les grimpeuses et grimpeurs présents . Mais alors, qu’en est-il de l’autre suspect habituel, la magnésie, accusée à tort depuis des années ? Les chercheurs ont balayé cette piste : l’observation minutieuse au microscope électronique a confirmé sans ambiguïté que les particules problématiques ont une structure caractéristique du caoutchouc. Rien à voir, donc, avec la poudre blanche tant décriée par ailleurs. Distinction entre magnésite et caoutchouc © The Invisible Footprint of Climbing Shoes: High Exposure to Rubber Additives in Indoor Facilities Un air chargé en chimie réactive Et ce n’est malheureusement pas tout. Les composés libérés par l’abrasion des chaussons d’escalade ne restent pas simplement suspendus dans l’air à attendre sagement d’être inhalés. Ils entrent rapidement dans une danse chimique complexe avec l’ozone ambiant, naturellement présent dans les salles. L’étude le démontre clairement : ces réactions chimiques, loin d’être anecdotiques, produisent en réalité des composés secondaires encore plus préoccupants, capables d’amplifier les risques potentiels pour la santé des personnes présentes dans les salles . Parmi les transformations les plus frappantes figure la conversion du 6PPD, un additif chimique largement utilisé comme antioxydant industriel dans le caoutchouc, en 6PPD-quinone, une molécule désormais tristement célèbre pour ses effets toxiques documentés sur la vie aquatique. Ce composé secondaire, déjà pointé du doigt pour avoir causé des mortalités massives chez certaines espèces de saumons sauvages aux États-Unis , se retrouve ainsi, de manière inattendue, dans l’air intérieur des salles de grimpe. Pour appuyer leur démonstration, les scientifiques ont conduit des expériences d’ozonation en laboratoire : des particules de caoutchouc récupérées sur les prises d’escalade ont été exposées artificiellement à des concentrations élevées d’ozone pendant plusieurs heures. Les résultats, sans appel, ont confirmé que ces transformations chimiques surviennent très rapidement . Même si, précisent les chercheurs avec prudence, les niveaux d’ozone employés en laboratoire étaient supérieurs à ceux généralement rencontrés dans les salles d’escalade, l’existence même de ces réactions pose de sérieuses questions sur l’impact sanitaire à long terme. Le phénomène, déjà observé dans d’autres contextes (comme l’usure des pneus automobiles sur les routes), prend donc une dimension nouvelle et inattendue à l’intérieur des salles d’escalade. Il justifie selon les auteurs de l’étude une urgence absolue : poursuivre rapidement les recherches pour évaluer précisément l’ampleur réelle du problème en conditions réelles, avec les concentrations typiques d’ozone des espaces clos sportifs . Exposition : un risque sous-estimé ? Si les niveaux élevés de pollution chimique dans l’air des salles sont désormais établis, reste une question essentielle : quelles sont précisément les conséquences de cette exposition régulière sur les grimpeuses et grimpeurs, et surtout, à quel point ce risque est-il sous-évalué aujourd’hui ? L’étude se penche ainsi en détail sur l’exposition quotidienne des personnes les plus présentes dans ces espaces clos : les grimpeuses et grimpeurs réguliers, mais aussi et surtout les employés, qui passent plusieurs heures chaque jour dans ce milieu potentiellement chargé en RDCs . Les résultats des calculs d’exposition quotidienne potentielle, réalisés à partir des mesures relevées, révèlent des chiffres franchement inquiétants, notamment en ce qui concerne certains composés comme les benzothiazoles et les dérivés du p-phénylènediamine (PPD et quinones associées). Les grimpeurs réguliers – a fortiori ceux qui viennent pendant les pics d’affluence, lorsque la concentration en particules est maximale – seraient ainsi exposés à des niveaux largement supérieurs à ceux observés chez les travailleurs de secteurs industriels pourtant réputés très exposés, comme l’industrie chimique ou les usines de production de caoutchouc synthétique . Plus troublant encore, l’exposition à certains composés spécifiques (notamment les quinones dérivées des PPD) dépasse nettement celle observée chez des travailleurs évoluant quotidiennement au bord de routes à très fort trafic routier, lieux pourtant emblématiques de la pollution chimique issue des pneus automobiles. Pour autant, et c’est là que réside toute la nuance apportée clairement par les chercheurs, ces résultats doivent être interprétés avec prudence : à ce jour, il manque toujours des études toxicologiques approfondies spécifiquement dédiées à ces composés dans un contexte humain . Autrement dit, bien que les niveaux mesurés soient très élevés et donc potentiellement problématiques, on ne dispose pas encore des éléments scientifiques pour prédire précisément leurs effets réels sur la santé à moyen ou long terme. Cette absence de données toxicologiques précises n’est en rien rassurante, au contraire : elle souligne plutôt un vide inquiétant, une lacune de connaissance majeure . L’étude appelle donc avec force à combler rapidement ce manque, en lançant au plus vite des recherches toxicologiques approfondies sur ces substances spécifiques dans le cadre précis des salles d’escalade. En clair, oui, l’exposition est réelle, probablement préoccupante, mais ses conséquences précises restent encore à documenter pleinement . Et il est urgent de le faire avant que les éventuels risques, aujourd’hui sous-estimés ou ignorés, ne se transforment en problèmes sanitaires bien réels. Prévention, responsabilité, innovation : les pistes de solution L’étude ne fait pas que dresser un constat alarmant ; elle suggère aussi des pistes concrètes, réalistes et immédiatement applicables pour faire évoluer la situation . La bonne nouvelle, c’est que le problème, même s’il est sérieux, n’est pas insoluble. Trois leviers principaux émergent clairement des recommandations scientifiques, chacun exigeant des efforts ciblés de la part des différents acteurs concernés. Premier levier, la ventilation : Ce n’est ni nouveau ni spectaculaire, mais c’est efficace. Une ventilation adéquate, avec un renouvellement fréquent de l’air intérieur, permet de réduire très nettement la concentration en composés chimiques libérés par les chaussons. Pour les gestionnaires de salles, cela signifie investir davantage dans des systèmes performants de filtration et d’aération, voire adapter les horaires et l’affluence des séances pour éviter les pics de pollution chimique. Deuxième levier, le nettoyage régulier : Encore une fois, une solution simple mais sous-estimée. Passer régulièrement l’aspirateur, humidifier le nettoyage des sols et des prises, ou encore mettre en place des procédures strictes d’hygiène des espaces collectifs permet de limiter fortement l’accumulation des particules fines chargées en RDCs. Enfin, troisième levier et sans doute le plus stratégique : repenser les chaussons eux-mêmes. La responsabilité incombe ici directement aux industriels et fabricants, invités clairement par l’étude à revoir leur copie. L’enjeu ? Concevoir des semelles innovantes qui offrent toujours adhérence et performance, mais avec une empreinte chimique bien moindre. Cela implique probablement de repenser totalement les formulations actuelles, voire de développer des alternatives plus écologiques, moins chargées en additifs potentiellement problématiques. Ce dernier point interpelle directement toute la filière économique de la grimpe, depuis les grandes marques internationales jusqu’aux petites entreprises spécialisées. L’innovation technique ne devra plus seulement viser la performance sportive pure, mais aussi intégrer des critères sanitaires et environnementaux élevés . Un vrai défi industriel, mais aussi une opportunité unique de montrer que la grimpe peut être pionnière dans l’alliance du sport et du respect de la santé publique. Ces trois leviers – ventilation, nettoyage, innovation des matériaux – nécessitent évidemment une action coordonnée, et surtout une prise de conscience collective rapide. Mais ils constituent aussi, selon les chercheurs, des pistes réelles et efficaces pour sortir de ce piège invisible dans lequel nous nous sommes progressivement enfermés, grimpeurs comme professionnels du secteur. Et maintenant, on agit ou on attend ? L’étude est claire sur un point essentiel : elle ne prétend pas que vos chaussons vous intoxiquent à chaque séance, ni qu’il faudrait soudainement arrêter de grimper . À présent, la balle est dans le camp des acteurs de l’escalade : fabricants de chaussons en tête, mais aussi responsables de salles d’escalade et décideurs du secteur. C’est à eux d’innover, de trouver rapidement des alternatives crédibles, de garantir un environnement réellement sain. L’enjeu est crucial : permettre à chacun de pratiquer l’escalade dans un espace réellement protecteur, sans arrière-pensée sur la qualité de l’air inhalé. Il est temps d’agir, avant que ce sujet, encore discret aujourd’hui, ne devienne le prochain grand scandale sanitaire du sport indoor. On agit maintenant, ou on attend que d’autres le fassent à notre place, avec les conséquences que l’on imagine ? À chacun de choisir. Mais choisir vite. Pour lire l'étude dans son intégralité cliquez ici .
- Les 8 applis incontournables pour l’escalade en 2025 : pixels et pof dans les poches
L’escalade, c’est simple : tu mets un pied, une main, tu tires et t’espères que ça passe. Mais en 2025, le caillou et la résine ont trouvé des alliés numériques pour te filer un coup de main (ou un coup de pied, selon ton style). Entre entraînement millimétré, topos dématérialisés et communautés interconnectées, ton smartphone peut devenir ton meilleur partenaire… ou ton pire distracteur. Voici 8 applications qui méritent leur place sur ton écran d’accueil . OneTopo – Le GPS du grimpeur 📍 Topos numériques, cartographie précise, mises à jour en temps réel Fini les topos froissés au fond du sac qui datent de l'époque où ton oncle grimpait en collants fluo. OneTopo t’offre des guides interactifs et régulièrement actualisés pour savoir où poser tes doigts et tes pieds sans te retrouver à errer trois longueurs trop loin. Une carto ultra-précise pour éviter de finir sur une arête maudite ou sous une ligne de spit douteuse. 🎯 Pour qui ? Les grimpeurs qui veulent aller droit au but et pas se perdre dans le topo. Lien App Store Lien Google Play Gastón – L’appli qui te met au défi 🏆 Défis communautaires, partage de perfs, actualités des salles T’as coché ton projet ? Gastón veut le savoir. L’appli t’aide à garder une trace de tes sessions, à comparer tes croix avec celles de tes potes et à suivre l’actu des salles partenaires. Le petit plus : une dose de challenge et de motivation via des défis à relever, pour booster ta progression sans tomber dans la routine. 🎯 Pour qui ? Ceux qui aiment grimper en salle avec l’esprit compet’ et la vibe communauté. Lien App Store Boolder – Fontainebleau au bout des doigts 🪵 Topo interactif, recensement des blocs, infos locales Si Bleau, c’est ton deuxième salon, alors Boolder est ton guide ultime. L’appli est entièrement dédiée à Fontainebleau et ses milliers de blocs, avec des descriptions détaillées, des cartes précises et des infos pratiques pour éviter de tourner en rond dans la forêt. Si tu veux savoir où poser ton crashpad et comment sortir ce satané jeté de toit, c’est là que ça se passe. 🎯 Pour qui ? Les amoureux de la forêt de Fontainebleau qui veulent optimiser leurs sessions. Lien App Store Lien Google Play Crimpd – L’entraîneur de tes tendons 📊 Programmes de force sur-mesure, focus poutre, suivi des progrès Si t’as déjà juré sur une arquée que t’allais bosser tes doigts, Crimpd va t’aider à tenir ta promesse. L’appli propose des entraînements calibrés pour booster ta force et ton endurance, avec des routines adaptées à ton niveau. Gainage, suspension, traction… c’est ton mur qui va pleurer. 🎯 Pour qui ? Ceux qui veulent transformer leurs mains en griffes d’acier. Lien App Store Lien Google Play Grippy – Quand la douleur devient une habitude 🔥 Routine sur poutre, niveaux progressifs, minuteries intégrées Tu veux savoir pourquoi Adam Ondra crie autant ? Essaye un programme Grippy et on en reparle. L’appli accompagne l’entraînement sur les célèbres poutres "Beastmaker" avec des routines paramétrées, des timers intégrés et des niveaux progressifs qui vont faire trembler tes phalanges. 🎯 Pour qui ? Ceux qui n’ont pas peur de voir leur peau partir en lambeaux au nom de la progression. Lien App Store Lien Google Play Retro Flash – L’appli ultime pour les spray walls 🎮 Création de blocs sur spray wall, partage communautaire, cotation personnalisable Si t’as un spray wall chez toi ou dans ta salle préférée, Retro Flash est ton nouveau jouet. L’appli permet de créer et partager des blocs en mode old-school, avec une interface qui sent bon la Game Boy et une communauté active. Tu peux même ajuster les cotations à ta sauce, histoire de donner un petit ego boost (ou de revoir tes ambitions à la baisse). 🎯 Pour qui ? Ceux qui passent plus de temps sur leur spray wall que dans leur salon. Lien App Store Lien Google Play Oblyk – L'annuaire interactif du grimpeur 📖 Base de données participative, suivi des perfs, infos pratiques sur les spots Tu cherches où grimper ce week-end ? Oblyk est l’outil parfait pour identifier des falaises, des blocs et des salles près de chez toi. Avec plus de 20 000 sites répertoriés , l’appli te permet de connaître le type de grimpe dispo, les styles de voies, l'accès et les restrictions éventuelles. Ce n’est pas un topo à proprement parler, mais un bon point de départ avant de mettre la main sur la version papier ou numérique. 🎯 Pour qui ? Ceux qui aiment explorer de nouveaux spots et veulent se renseigner avant d’acheter le topo du coin. Lien App Store Lien Google Play Kilter Board – Ton mur d'escalade interactif 🔹 Mur connecté, bibliothèque de blocs mondiale, personnalisation complète Si ta salle d'escalade est équipée d'une Kilter Board , cette appli devient ton tableau de bord. Elle te permet de choisir parmi des milliers de blocs créés par des grimpeurs du monde entier, d'ajuster l'inclinaison du mur selon tes envies et de voir les prises s'illuminer pour te guider dans tes mouvements. Tu peux également créer tes propres blocs, les partager avec la communauté et suivre tes performances au fil du temps. 🎯 Pour qui ? Ceux qui veulent transformer leur entraînement en salle en une expérience interactive et personnalisée. Lien App Store Lien Google Play Alors, laquelle est pour toi ? Que tu sois fan de stats, adepte du spray wall ou grimpeur old-school qui veut juste savoir où il met les chaussons, y’a une appli pour toi. Mais ne l’oublions pas : aucun algorithme ne remplacera une bonne lecture de voie, une chute bien assumée et un bon repas partagé après la séance. Alors, applis ou pas, l’important, ça reste la grimpe. Bonne session !
- À Bali, l’IFSC joue son va-tout
Organiser une Coupe du Monde d’escalade sur l’île des surfeurs, après trois éditions urbaines à Jakarta, il fallait oser. Du 2 au 4 mai 2025, la grimpe mondiale installe son mur officiel sur la presqu’île de Nusa Dua. Derrière le décor paradisiaque, une question se pose : peut-on vraiment rester olympique sans perdre son âme ? © Lena Drapella/IFSC Après trois éditions bien huilées à Jakarta, entre gratte-ciels et gradins climatisés, l’IFSC tente le changement radical en déplaçant son étape indonésienne à Bali . Un décor idyllique, certes, mais cette délocalisation vers la petite péninsule touristique de Nusa Dua n’a rien d’une simple promenade . C’est un test grandeur nature pour une discipline olympique tiraillée entre ses racines outdoor et son statut de sport spectacle. Ce qui ressemble à une parenthèse cool pourrait bien définir l’avenir de l’escalade compétitive mondiale. Le mur de Jakarta au bord de l’océan Indien Ce mur de compétition planté face à l’océan n’est pas neuf. Il arrive tout droit de Jakarta, démonté pièce par pièce après les éditions précédentes, puis reconstruit sur place dans des conditions logistiques délicates. Pour assurer sa stabilité face aux vents marins capricieux, 82 tonnes de contrepoids sont nécessaires . Ce détail logistique dit tout de la situation : malgré les apparences d’une compétition improvisée sur une plage paradisiaque, l’IFSC reste obsédée par la précision millimétrique, l’ingénierie rigoureuse, loin de l’esprit bohème que pourrait laisser croire le décor balinais. Avec près de 420 000 euros investis par le gouvernement, l’événement est devenu une affaire d’État. L’installation face aux vagues semble être une répétition générale avant les JO de Los Angeles en 2028, où le mur olympique s’élèvera sur Palm Beach . À Bali, l’IFSC teste grandeur nature son modèle olympique « détendu », mais toujours millimétré. La localisation de l'évènement sur l'île de Bali Bali, ou l’art subtil du soft power sportif Ce choix balinais ne doit rien au hasard. L’Indonésie, galvanisée par la médaille d’or olympique décrochée à Paris par Veddriq Leonardo , affiche désormais clairement ses ambitions sur la scène internationale. Avec près de 7 milliards de rupiah (environ 420 000 euros) investis par le gouvernement , l’événement est devenu une affaire d’État. Le gouverneur de Bali, I Wayan Koster, mobilise les autorités locales, des centaines de bénévoles sont au travail, et Yenny Wahid, récemment nommée vice-présidente de l’IFSC pour l’Asie, orchestre subtilement ce tournant diplomatique et sportif. En choisissant Bali, île emblématique mais fragile, l’IFSC se met volontairement dans une position inconfortable : célébrer une discipline ancrée dans la nature, tout en contribuant potentiellement à sa dégradation. En clair, l’Indonésie entend prouver que le pays est désormais incontournable dans le monde de l’escalade , capable d’organiser aussi bien une compétition ultra-professionnelle qu’un événement international populaire dans un lieu iconique mondialement reconnu. Pour Desak Made Rita Kusuma Dewi, grimpeuse balinaise médaillée mondiale et qualifiée aux Jeux Olympiques de Paris , cette Coupe du Monde est bien plus qu’une étape dans le calendrier de cette saison . C’est la toute première fois que cette star locale va pouvoir grimper devant son public, chez elle, à Bali . Un moment fort attendu par les fans indonésiens, et une belle opportunité pour l'île de célébrer celle qui l’a fait rayonner sur la scène internationale. Les organisateurs ont fait le choix d’une entrée libre et d’un camping gratuit sur place. Objectif affiché : casser l’image élitiste des compétitions internationales . Derrière cette apparente générosité se cache une stratégie : prouver que l’escalade peut rester populaire, accessible et communautaire , même quand elle atteint les sommets olympiques. C’est aussi un message clair envoyé par l’IFSC avant Los Angeles 2028, où l’escalade se tiendra dans une atmosphère similaire, à quelques mètres des vagues de Palm Beach. Le plan de l'installation du mur de la Coupe du Monde à Bali © IFSC L’IFSC face à l’océan (et à elle-même) Difficile d’éviter le sujet : organiser une compétition mondiale dans un lieu déjà victime de tourisme de masse ne va pas sans poser problème. En choisissant Bali, île emblématique mais fragile, l’IFSC se met volontairement dans une position inconfortable : célébrer une discipline ancrée dans la nature, tout en contribuant potentiellement à sa dégradation . Ce paradoxe n’est ni innocent, ni accidentel. Il reflète parfaitement le dilemme actuel d’une escalade devenue olympique : comment poursuivre sa croissance internationale tout en respectant ses propres valeurs écologiques ? À Bali, l’écologie n’est pas un simple décor, c’est le révélateur des contradictions profondes auxquelles la fédération va devoir faire face. Du 2 au 4 mai 2025, à Bali, l’IFSC teste plus qu’un décor exotique pour sa Coupe du Monde. À l’image de Briançon , réputée pour son ambiance authentique au pied des montagnes, Nusa Dua propose une autre expérience d’escalade outdoor : face à l’océan, les pieds dans le sable, dans une atmosphère de festival sportif ouvert à toues et tous. Ce choix balinais ne marque pas une rupture totale, mais plutôt une nouvelle tentative pour conjuguer olympisme et authenticité , professionnalisme et convivialité. Un test grandeur nature qui pourrait bien influencer directement les prochaines destinations choisies par l’IFSC pour les saisons à venir, en privilégiant des cadres toujours plus spectaculaires.
- Coupe du monde d’escalade IFSC 2025 à Curitiba : programme, horaires et streaming
Du 16 au 18 mai 2025 , après l'étape inédite de Bali , la Coupe du monde IFSC prend pour la première fois la direction de l’Amérique du Sud en s’installant à Curitiba, au Brésil . Exclusivement dédiée au bloc, cette quatrième étape de la saison réunira les meilleurs grimpeurs mondiaux dans le cadre spectaculaire du Parc Olympique de Cajuru , siège du Centre national d'entraînement brésilien. Voici tout ce qu’il faut savoir pour suivre la compétition depuis la France : horaires précis, liens utiles et détails sur le prize money. © Nakajima Kazushige/IFSC Où regarder Curitiba 2025 en direct ? YouTube IFSC : gratuit mais restreint en France Comme à chaque étape, l’IFSC diffuse gratuitement les demi-finales et finales sur sa chaîne YouTube officielle . En France et en Europe, cependant, les finales seront bloquées à cause des droits TV exclusifs détenus par Warner Bros Discovery. Discovery+ et Eurosport : diffusion officielle en France Discovery+ et Eurosport possèdent les droits exclusifs jusqu’en 2028 pour la France et l’Europe . Un abonnement est donc nécessaire pour suivre en direct les demi-finales et finales. Olympic Channel : replays gratuits dès le lendemain Les replays des finales seront accessibles gratuitement sur Olympic Channel dès le lendemain de la compétition. Une bonne alternative sans contrainte d’abonnement ni restriction géographique. Résultats live sur le site officiel IFSC Les qualifications ne sont pas diffusées en vidéo, mais vous pourrez suivre en temps réel les résultats et classements actualisés sur le site officiel de l’IFSC . © Nakajima Kazushige/IFSC Programme complet (heure française UTC+2) (Curitiba est à UTC-3, soit -5h par rapport à Paris) Vendredi 16 mai – Qualifications bloc (pas de streaming vidéo) 14h00 à 20h00 : Qualifications hommes et femmes Résultats en direct sur le site IFSC. Samedi 17 mai – Demi-finales et Finale bloc hommes 15h00 à 17h30 : Demi-finales bloc hommes (en direct sur Discovery+, YouTube hors restrictions) 22h00 : Finale bloc hommes (en direct sur Discovery+, YouTube hors restrictions) Dimanche 18 mai – Demi-finales et Finale bloc femmes 15h00 à 17h30 : Demi-finales bloc femmes (en direct sur Discovery+, YouTube hors restrictions) 22h00 : Finale bloc femmes (en direct sur Discovery+, YouTube hors restrictions) Prize money : répartition des gains Cette étape de Curitiba est classée « Basic » par l’IFSC. Voici les récompenses attribuées aux finalistes hommes et femmes : 🥇 1er : 3 690 € 🥈 2e : 2 460 € 🥉 3e : 1 722 € 4e : 1 230 € 5e : 984 € 6e : 861 € 7e : 738 € 8e : 615 € Suivre Curitiba 2025 sur les réseaux sociaux Retrouvez les coulisses, les résultats et les contenus exclusifs sur les réseaux sociaux officiels de l’IFSC : Instagram IFSC Twitter/X IFSC Facebook IFSC En résumé : tout ce qu’il faut savoir pour suivre Curitiba 2025 Dates : du 16 au 18 mai 2025, à Curitiba (Brésil), discipline bloc uniquement. Première étape IFSC en Amérique du Sud, au Centre national d'entraînement du Parc Olympique de Cajuru. Diffusion officielle en France sur Discovery+ et Eurosport (abonnement requis). Finales bloquées sur YouTube en France, disponibles en replay gratuit dès le lendemain sur Olympic Channel. Prize money de 3 690 € pour les vainqueurs. Résultats en temps réel sur https://ifsc.results.info . En mai, la Coupe du monde IFSC s'offre une première historique en terre sud-américaine, avec Curitiba comme nouvelle étape incontournable du calendrier mondial de l'escalade. Retrouvez le calendrier complet IFSC 2025 ici.