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- Chris Sharma, 43 ans, sur le podium des North American Cup Series 2024
Ce week-end, l’escalade a assisté à une surprise de taille : Chris Sharma , 43 ans, a décroché la médaille d’argent lors de l’avant-dernière étape des North American Cup Series (NACS) 2024 . Dans un sport où la compétition est souvent dominée par des athlètes bien plus jeunes, voir Chris Sharma non seulement participer, mais monter sur le podium, c’est tout simplement exceptionnel. Son retour en compétition montre que, même à un âge où la plupart de ses compères ont déjà raccroché les chaussons, Chris Sharma reste un adversaire redoutable. À 43 ans, rivaliser avec les meilleurs, c’est un exploit Le tournoi de difficulté, qui s’est déroulé au GOAT Climbing Gym dans le New Jersey, a vu Chris Sharma briller dès les demi-finales avec une deuxième place . En finale, il a continué d’impressionner en atteignant la prise 45+, surpassant des grimpeurs de la nouvelle génération, comme Patrick Daly et Jayden Perez. Ces derniers, tous deux dans la vingtaine, se sont arrêtés à la prise 42, montrant que l’expérience et la maîtrise de Chris Sharma font encore la différence . Face à lui, Sergey Lakhno, 19 ans, a réussi à atteindre le sommet de la voie, remportant l’or. Mais voir un grimpeur de 43 ans batailler avec des jeunes de la moitié de son âge, et s’imposer au deuxième rang, c’est un véritable événement dans le monde de l’escalade . Peu d'athlètes de cet âge réussissent à se maintenir à ce niveau, encore moins à monter sur le podium dans des compétitions aussi relevées. Une carrière légendaire, une passion intacte Ce n’est pas la première fois que Chris Sharma marque les esprits, mais son retour à la compétition à cet âge est particulièrement marquant. Il a laissé son empreinte sur l’escalade avec des victoires en Coupe du Monde dès la fin des années 90 . En 1997, il a remporté la médaille d'or lors de la Coupe du Monde de difficulté à Kranj et la médaille d'argent aux Championnats du Monde de difficulté à Paris ainsi qu'à la Coupe du Monde de difficulté à Imst. En 2001, il a de nouveau décroché l'or lors de la Coupe du Monde de bloc à Munich, mais a ensuite été disqualifié après un test positif à la marijuana . Plus tard, il a remporté deux médailles d'argent lors des Coupes du Monde de bloc à Rovereto en 2002 et à Lecco en 2003. Chris Sharma prouve que la performance n’est pas seulement une question d’âge . En 2024, il reste l’un des rares à repousser les limites de ce que l’on pense possible pour un grimpeur de son âge. Sa résilience et sa capacité à s’adapter montrent que, même à 43 ans, avec la passion et la détermination, tout est possible. Voilà une performance qui inspire et qui donne envie de croire que, dans l’escalade, comme dans la vie, l’âge n’est qu’un chiffre. Pour voir le replay (Chris Sharma passe à 1 heure 30 minutes et 19 secondes) :
- Comment regarder le replay de la Coupe d'Europe d’escalade de Bologne 2024 ?
La Coupe d'Europe d'escalade de Bologne 2024 a offert des moments impressionnants, avec les meilleurs grimpeurs et grimpeuses d'Europe en compétition, dans les épreuves de vitesse et de difficulté. Si vous avez manqué cet événement ou si vous souhaitez revivre ces performances, les replays des demi-finales et finales, dans les deux disciplines, sont déjà disponibles en ligne pour les compétitions féminines et masculines . Organisé au gymnase Level 24 à Casalecchio di Reno, du 13 au 15 septembre, cet événement a marqué la fin des compétitions européennes de difficulté et de vitesse pour la saison 2024 , après les Championnats d'Europe à Villars, en Suisse. Replay des qualifications de vitesse Replay des finales de vitesse Lors de la finale féminine de vitesse, Anna Brozek (Pologne) a décroché l'or avec un temps impressionnant de 7,52 secondes , devançant l'Italienne Agnese Fiorio (7,74 secondes). L’Italienne Giulia Randi s'est emparée du bronze en battant Franziska Ritter (Allemagne) avec un temps de 7,09 secondes. Chez les hommes, Leander Carmanns (Allemagne) a remporté la médaille d’or avec un chrono à 5,21 secondes en finale . Ludovico Fossali (Italie), récent champion d’Europe à Villars, a chuté durant la course pour la médaille d’or et a dû se contenter de l’argent. Dans la course pour le bronze, Lukas Knapp (Autriche) a décroché la troisième place avec un temps de 5,56 secondes, tandis qu'Erik Noya Cardona (Espagne) a également chuté. Replay des demi-finales de difficulté : Replay des finales de difficulté : Lors de la finale féminine de difficulté, Ina Plassoux Djiga (France) a brillamment remporté l’or en atteignant le sommet de la voie . Héloïse Doumont (Belgique) s'est classée deuxième avec un score de 52+, et Rosa Rekar (Slovénie) a pris la troisième place avec 49+. Du côté des hommes, l’Espagnol Guillermo Peinado Franganillo, médaillé de bronze à Villars, a remporté la première place avec un score de 36+, devançant largement Arsène Duval (France), deuxième avec 30. James Jenkins (Royaume-Uni) a complété le podium en se classant troisième avec un score de 25+. Le prochain événement de la Coupe d'Europe se tiendra à Gênes, en Italie, les 5 et 6 octobre . De plus, deux compétitions européennes de jeunes sont prévues dans les semaines à venir : la Coupe d'Europe Jeunes de l'IFSC à Östermündigen, en Suisse, les 21 et 22 septembre, et les Championnats d'Europe Jeunes de l'IFSC à Troyes, en France, du 25 au 29 septembre. Tous ces événements seront diffusés en direct sur la chaîne YouTube de l'IFSC Europe .
- Participez au premier concours photo du Salon de l'Escalade 2025 !
Pour sa 5ème édition, le Salon de l’Escalade innove avec le lancement de son tout premier concours photo , célébrant l'esprit social et fédérateur de l’escalade. Que vous soyez photographe amateur ou expérimenté, c’est l’occasion de capturer la convivialité qui anime ce sport unique. Un événement phare de l’escalade Le Salon de l'Escalade, événement incontournable de la communauté verticale, se tiendra les 11 et 12 janvier 2025 à Paris Expo Porte de Versailles . Ce rendez-vous réunit chaque année passionnés, professionnels et acteurs du monde de l'escalade dans une ambiance festive et conviviale. En plus de découvrir les dernières innovations et tendances, cette édition vous propose de mettre en lumière vos talents photographiques à travers un concours inédit. Thème du concours : “L’Escalade, ça se partage” Les photos soumises devront illustrer la dimension sociale et collective de l’escalade , un sport souvent perçu comme solitaire, mais qui révèle des liens puissants et solidaires entre ses pratiquant(e)s. Le concours est ouvert à toutes et tous , avec la possibilité de soumettre jusqu’à 5 photos par participant. Modalités de participation Date limite d’envoi : 31 octobre 2024 à 23h59 Adresse d’envoi : concours-photo@salon-escalade.com (via un lien de téléchargement) Critères techniques : JPEG, résolution 72 dpi, format sRVB, dimension maximale de 3000 pixels pour le côté le plus long, sans marge ni inscription, et d’un poids maximum de 6 Mo. Le jury et les prix Un jury d'experts de la photographie d’escalade sélectionnera les meilleures images. Les prix seront remis lors du Salon de l'Escalade le dimanche 12 janvier 2025 à Paris Expo . En plus d’avoir leurs clichés exposés dans la galerie du Salon, les lauréats se verront offrir : Un abonnement d’un an au magazine Chasseur d'Images Un bon d’achat de 50€ sur le site Saal Digital D'autres lots surprises à découvrir ! Le Coup de cœur du Salon sera également décerné par l'équipe organisatrice. Participez et partagez votre vision de l’escalade ! Ce concours est une belle opportunité de montrer à quel point l'escalade rassemble, crée des liens et célèbre la solidarité. Ne manquez pas votre chance de participer ! Pour plus d’informations et consulter le règlement complet du concours, rendez-vous sur le site officiel du Salon de l'Escalade : www.salon-escalade.com/concours-photo . Ces articles peuvent aussi vous intéresser : Salon de l'Escalade 2025, Éric Hatesse lève le voile Les Trophées de la Verticalité au Salon de l'Escalade à Paris
- Save the date : ICE Climbing Ecrins 2025, l'événement incontournable de l'escalade sur glace !
Du 16 au 19 janvier 2025, bloquez dès maintenant ces dates dans vos agendas pour le plus grand rendez-vous mondial d'escalade sur glace, l'Ice Climbing Ecrins . Organisée à l'Argentière-la-Bessée, dans les majestueuses Hautes-Alpes, cette 35e édition s'annonce encore plus givrée que jamais, avec un programme qui mêle sport, aventure, et convivialité ! Qu’est-ce qui vous attend ? Cet événement mythique attire chaque année les passionnés de glace du monde entier, et pour cause : Rencontres internationales avec les plus grands noms de la discipline. Ateliers d'initiation et de perfectionnement ouverts à tous, encadrés par une équipe de guides experts. Compétitions spectaculaires, dont l’Open International et la Coupe d’Europe sur la fameuse tour de glace de Freissinières. Salon professionnel, où les meilleurs équipementiers (Petzl, Millet, Black Diamond…) vous feront tester leurs dernières innovations. Festival off de films de Montagne et d’Aventure, pour se plonger dans les récits les plus inspirants de la haute montagne. Pourquoi y aller ? Admirez les plus grands glaciéristes en action. François Damilano, Marion Thomas, les frères Ladevant et bien d'autres seront présents pour des démonstrations impressionnantes. Vivez une expérience unique au cœur des cascades de glace. Que vous soyez débutant ou expert, l'ICE Ecrins propose des ateliers adaptés à tous les niveaux : escalade sur glace, ski de rando, splitboard, et plus encore ! Participez à des formations sécurité et environnement. La montagne se vit aussi dans le respect de la nature et en toute sécurité, et cette édition mettra un point d’honneur à sensibiliser les participants sur ces enjeux cruciaux. Profitez d’une ambiance festive ! Concerts, soirées, vin chaud et plats locaux vous attendent pour réchauffer l’atmosphère après des journées intenses sur la glace. L'ICE Ecrins, c’est plus qu’un événement, c’est une véritable expérience de glaciériste dans une ambiance hors du commun. Venez toucher les cascades éphémères du bout des doigts et plongez dans l'univers de l'escalade sur glace lors de ce rassemblement mondial. On se retrouve sous la pleine lune, le 16 janvier 2025, à l’Argentière-la-Bessée ! Toutes les informations à retrouver sur leur site . Ces articles peuvent aussi vous intéresser : Ice Climbing Écrins : Le festival de grimpe sur glace Carnet de voyage : l'ICE Climbing Ecrins - Jour 1 Carnet de voyage : l'ICE Climbing Ecrins - Jour 2 Carnet de voyage : l'ICE Climbing Ecrins - Jour 3 Carnet de voyage : l'ICE Climbing Ecrins - Jour 4
- Femmes en Montagne, le festival qui célèbre l'excellence féminine en altitude
La 5e édition du festival Femmes en Montagne se tiendra à Annecy du 14 au 17 novembre 2024, avec une version digitale disponible jusqu'au 6 janvier 2025. Ce rendez-vous annuel célèbre les femmes dans les sports de montagne à travers des projections de films, des ateliers, et des échanges enrichissants, visant à changer les perceptions et à promouvoir la place des femmes dans cet univers . 3 % seulement des guides de haute montagne en France sont des femmes, et en 2021, le sport féminin n'occupait que 20 % du temps d’antenne lors des diffusions sportives. Ces chiffres soulignent à quel point il est crucial de promouvoir la mixité et de renforcer la visibilité des femmes dans les pratiques de montagne . Le festival Femmes en Montagne s'engage pleinement à répondre à ces défis, offrant un espace dédié aux athlètes féminines et à leur médiatisation. Vertige Media, en tant que partenaire de cette édition, est fier de s’associer au festival Femmes en Montagne . La visibilité des femmes dans l’escalade est une valeur centrale pour nous, et nous partageons pleinement l’engagement du festival à promouvoir la mixité dans les sports de montagne. Lorsque les organisatrices nous ont proposé de collaborer sur cette édition, il nous a semblé évident de soutenir cette initiative qui résonne avec notre mission et nos engagements. Projections et rencontres inspirantes Cette année, le festival propose huit projections, permettant de découvrir une trentaine de films . La diversité des récits mis en avant offre un panorama complet de la présence féminine en montagne, de l'exploit personnel aux questions environnementales. Parmi les films présentés, "Le Piolet de Verre" (réalisé par Amélie Mauro) retrace l’histoire poignante d’une alpiniste souffrant de la maladie des os de verre, tandis que "Nature Always Finds a Way" documente l’aventure de cinq femmes sur le Tour du Mont-Blanc. D’autres films abordent des performances sportives de haut niveau, comme "Always Alive", qui relate la tentative de record de Hillary Gerardi au Mont Blanc, en intégrant les défis liés au changement climatique. " Andrea " suit le périple de la grimpeuse Nina Caprez à travers le Maroc, tandis que " Cholitas " met en lumière un groupe de femmes boliviennes gravissant des montagnes en tenue traditionnelle. Le court métrage " Leggera " plonge dans la connexion intime d’un grimpeur avec la nature, et "Advice for Girls" se distingue par son approche intersectionnelle, illustrant les luttes de skieuses de différentes origines et orientations pour se faire une place dans l’industrie. Les films en compétition sont répartis en deux catégories : les films professionnels et les courts métrages amateurs ou premiers films (moins de 15 minutes). Le jury de professionnels qui sélectionnera les meilleures œuvres est composé de Marion Haerty (4 fois championne du monde en freeride), Blaise Agresti (guide de haute montagne et ancien responsable du secours en montagne), et Katie Moore (productrice et réalisatrice de films de montagne). Pour garantir une expérience inclusive, une soirée est entièrement accessible aux personnes sourdes et malentendantes (SME) , avec des sous-titres et des interprètes en langue des signes, permettant ainsi à un public plus large de profiter des projections. Des films, mais pas que ! En plus des projections, Femmes en Montagne 2024 propose une quinzaine d’ateliers et d’activités diversifiées . Ces ateliers permettent aux participantes et participants de s'immerger dans l'univers de la montagne tout en développant de nouvelles compétences et en échangeant sur des thématiques clés. Les plus créatifs pourront s'exprimer à travers un atelier aquarelle, tandis que le groupe de parole animé par les Mountain Sisters sera un moment d’échange précieux sur les expériences féminines en montagne. Les sportives et sportifs ne seront pas en reste, avec une session de grimpe en salle encadrée par Naile Meignan, et des tables rondes sur des sujets variés, tels que la reconnaissance des plantes sauvages de montagne ou les spécificités de l’entraînement de haut niveau féminin. Un Café nœuds avec la FFCAM permet d'aborder des aspects techniques essentiels pour toute aventurière, tandis qu’un atelier d’aide à la réalisation de films est proposé aux aspirantes réalisatrices. Pour les amatrices et amateurs de plein air, une randonnée est organisée pour explorer les sentiers montagnards. Une version digitale pour un accès à toutes et tous Un des points forts du festival Femmes en Montagne est sa version digitale, qui permet aux personnes ne pouvant se rendre à Annecy de suivre l’événement depuis chez elles . Accessible jusqu’au 6 janvier 2025, cette option offre à un large public la possibilité de visionner les films en compétition à leur rythme, dans le confort de leur foyer. Que vous soyez occupé ou à l'autre bout du monde, cette version numérique garantit que personne ne manque cette célébration du cinéma de montagne au féminin. Un festival engagé pour un avenir plus inclusif Depuis sa création, Femmes en Montagne s’impose comme un évènement incontournable pour faire entendre les voix féminines dans le milieu montagnard . En valorisant les récits de femmes d’horizons divers, le festival contribue à briser les stéréotypes et ouvre des espaces de dialogue sur les défis auxquels les femmes sont confrontées dans les sports de montagne. Pour prendre vos places ça se passe juste ici .
- Coupe d'Europe d’escalade à Bologne, toutes les informations essentielles
Alors que la saison touche à sa fin, l’équipe de France se prépare à faire ses valises pour Bologne, en Italie, où se déroulera la dernière étape de la Coupe d’Europe de difficulté de 2024 . Ce week-end sera décisif pour de nombreux grimpeurs, prêts à en découdre une dernière fois cette année, sous les projecteurs de la scène internationale. Parallèlement à cette épreuve de difficulté, une Coupe d’Europe de vitesse est également au programme à Bologne , mais sans la participation de grimpeurs français dans cette discipline. L'équipe de France en lice La délégation française sera bien représentée lors de cette étape italienne , avec des athlètes prometteurs, issus de clubs de toute la France, prêts à se mesurer aux meilleurs d’Europe : Marine Deu (ES Massy) Lucas Dufros (Lyon escalade sportive) Arsène Duval (Chambéry escalade) Elia Frely (Club Vertige) Maël Grenier (Chambéry escalade) Ina Plassoux Djiga (Chambéry escalade) Jordi Poles (ES Massy) Lucie Vaillant Bultel (Devers Troyes Aube) Tous auront à cœur de clôturer la saison en beauté et de faire briller les couleurs de la France sur cette scène européenne. Le programme des compétitions Voici le programme prévisionnel de cette étape de Coupe d'Europe de difficulté : Samedi 14 septembre 10h-13h30 : qualifications Dimanche 15 septembre 10h-12h30 : demi-finales 16h30-18h30 : finales Les qualifications permettront de déterminer les 26 grimpeuses et grimpeurs qui accèderont aux phases finales, où la pression sera à son comble. Pour les fans, ce sera l’occasion de suivre de près la progression de nos grimpeuses et grimpeurs français, en espérant les voir briller en demi-finales et en finales . Suivre l'événement en direct Si vous souhaitez assister aux performances des meilleurs grimpeurs européens, les demi-finales et finales seront retransmises en direct sur la chaîne YouTube de la fédération italienne . Une belle opportunité de vivre l’intensité des phases finales comme si vous y étiez !
- Lara Neumeier : Encore une ascension marquante dans l’escalade extrême avec Nimm Dir Zeit
En août 2024, Lara Neumeier, alpiniste allemande, a réalisé la première répétition ainsi que la première ascension féminine de la voie Nimm Dir Zeit (140 m, 8a+) dans les Alpes de l’Allgäu, en Autriche . Cette voie exigeante, située sur le Roter Stein, a été ouverte en 2022 par Pierre Breitwieser et représente un véritable défi pour les grimpeurs en quête de performance. Cette ascension, hautement symbolique pour Lara, s’inscrit dans la continuité de ses accomplissements, notamment en grandes voies. Comme elle l’explique elle-même : « C’était quelque chose de très spécial pour moi, car c'est là où j'ai grandi, et mon oncle, qui est également un grimpeur aguerri, est venu me soutenir. » Avant de parvenir à son objectif, Lara a passé deux jours à analyser les longueurs clés et les passages les plus techniques de la voie. Ce qui rend cette réussite encore plus remarquable, ce sont les conditions météo auxquelles elle a dû faire face . « Malgré les températures estivales élevées et certaines sections humides, j'ai pu trouver un enchaînement pour tous les mouvements. Nous sommes revenus une journée plus fraîche, et j’ai pu tout grimper à vue du premier coup ». Un palmarès en pleine ascension Ce n’est pas la première fois que Lara Neumeier repousse les limites de l’escalade féminine. Plus tôt en 2024, elle avait déjà signé une performance notable en devenant la troisième femme à répéter la célèbre voie Headless Children (8b, 230 m) dans le massif du Rätikon , en Suisse. Cette voie, équipée en 1994, est une référence dans le milieu pour ses sections extrêmement techniques en dalle. En cinq jours, Lara a réussi à déchiffrer et enchaîner les mouvements les plus complexes, dont le célèbre passage en « mantle » du 5.13d (8b). « C'était un jour que tout grimpeur de grandes voies rêve d'avoir. Avec le soutien total de Nadine [Wallner], j’ai pu enchaîner toutes les longueurs du premier coup en tête jusqu'au sommet ». Ces réalisations montrent non seulement la ténacité de Lara, mais aussi son appartenance à un cercle restreint de grimpeuses capables d’affronter les grandes voies les plus difficiles. Outre Nimm Dir Zeit et Headless Children, Lara a également gravi des classiques telles que Delicatessen en Corse et Hotel Supramonte en Sardaigne . Cette constance dans l’excellence témoigne de sa détermination à évoluer parmi les meilleures grimpeuses de sa génération. Défis environnementaux : l'escalade en haute montagne face aux éléments L'un des grands défis de l'ascension de Nimm Dir Zeit a été les conditions météorologiques rencontrées par Lara Neumeier, avec des températures estivales élevées et des sections encore humides en raison de la fonte des neiges. Elle a dû ajuster ses tentatives en fonction de ces variations climatiques, revenant un jour où l a température était plus fraîche pour réussir l'enchaînement de toutes les longueurs . Ce type de gestion des facteurs environnementaux devient de plus en plus crucial dans les grandes voies alpines, où l es fenêtres de conditions idéales se réduisent sous l’effet du changement climatique. L’influence des pionnières Lara Neumeier ne cache pas son admiration pour d'autres grimpeuses qui ont pavé la voie avant elle. Lors de son ascension de Headless Children, elle s’est inspirée des vidéos et des photos de Babsi Zangerl et Nina Caprez, toutes deux ayant gravi la même voie . Lara explique avoir étudié en détail leurs performances, notamment pour maîtriser le fameux mouvement en « mantle » de la longueur clé. Cette recherche de beta (informations techniques sur les mouvements) montre l’importance de la solidarité et de l’entraide dans la communauté de l’escalade. En s’inspirant de grimpeuses comme Babsi Zangerl et Nina Caprez, Lara Neumeier perpétue cette tradition de transmission et d’émulation positive . L’escalade, au-delà d’un sport individuel, est aussi une communauté où les exploits des uns nourrissent les ambitions des autres.
- Christophe Profit : Le gardien rebelle du Mont Blanc
Une nouvelle controverse entoure Christophe Profit, figure emblématique de l’alpinisme, alors qu’il a une fois de plus enlevé des équipements fixes sur la voie normale du Mont Blanc . Ce n’est pas la première fois que l'alpiniste agit ainsi ; déjà en 2022, Christophe avait été sanctionné pour avoir retiré des piquets en acier sur l’arête des Bosses, un passage clé vers le sommet du Mont Blanc. Malgré une amende de 600 euros, infligée par les autorités françaises , Christophe reste fidèle à ses convictions et continue de s'opposer à ce qu'il considère comme une dénaturation de la montagne. Le 27 août dernier, à la suite d’un tragique accident mortel d’un alpiniste sur la face nord du Mont Blanc, la compagnie des guides de Saint-Gervais, avec l’accord des autorités locales, avait rééquipé une portion de la voie normale. Trois pieux et une corde fixe furent installés pour sécuriser l’itinéraire à plus de 4 600 mètres d'altitude . Deux jours plus tard, Christophe Profit a retiré une partie de ces équipements, poursuivant son combat pour un alpinisme qu’il veut plus engagé et responsable. Il a notamment déclaré qu'il reviendrait enlever le reste du matériel , mais que certains pieux étaient trop profondément ancrés dans la glace pour être retirés immédiatement. Ce geste s’inscrit dans la continuité d’une démarche que Christophe qualifie de protestation contre la « commercialisation » du Mont Blanc. Selon lui, la présence d’équipements fixes facilite l’accès à des alpinistes insuffisamment expérimentés, augmentant ainsi le risque d’accidents et le surpeuplement sur cet itinéraire déjà très fréquenté. En retirant ces installations, Christophe souhaite préserver l’essence même de l’alpinisme : la confrontation directe avec les éléments, sans assistance artificielle. Il justifie son action en affirmant : « J’ai retiré ces piquets pour éviter que des alpinistes amateurs sans expérience ne prennent des risques inutiles. ». Le maire de Saint-Gervais, Jean-Marc Peillex, critique vigoureusement les actions de Christophe. En 2022, il avait déjà porté plainte pour « mise en danger de la vie d'autrui » et « vol de matériel ». La réaction des autorités cette année reste encore à confirmer, mais il semble probable qu’une nouvelle procédure judiciaire soit engagée contre l'alpiniste . Christophe Profit, qui a marqué l’histoire de l’alpinisme, n’est pas un inconnu du public. En 1985, il a réalisé l’exploit de gravir en solitaire les trois faces nord mythiques des Alpes – l’Eiger, le Cervin et les Grandes Jorasses – en moins de 24 heures. Trois ans plus tard, il repoussa encore les limites en effectuant le même enchaînement, cette fois en hiver, en moins de 42 heures. Par la suite, il s’est illustré dans l’Himalaya, notamment en gravissant la redoutable arête nord-ouest du K2 en 1991. Aujourd'hui, Christophe continue de susciter des débats au sein de la communauté alpine par ses prises de position tranchées. Pour lui, le Mont Blanc ne doit pas devenir un terrain de jeu suréquipé pour des amateurs en quête de sensations fortes, une vision qui divise les alpinistes entre ceux qui soutiennent la préservation d’un alpinisme pur et ceux qui prônent des mesures de sécurité accrues.
- Mythe de l'équipement : Les goujons sont-ils toujours fiables ?
Dans le monde de l'escalade sportive, les goujons et autres ancrages fixes sont souvent perçus comme des gages de sécurité. Pourtant, cette confiance peut parfois être mise à mal. Kolin Powick (KP), responsable de la qualité chez Black Diamond , partage une expérience personnelle qui l'a poussé à reconsidérer la manière dont les grimpeuses et grimpeurs approchent la sécurité des voies déjà équipées . Une chute qui aurait pu mal tourner Lors d'une session d'escalade près de chez eux, la femme de KP, Ellen, a vécu une mésaventure qui aurait pu mal tourner. Après une petite chute habituelle, elle a crié (ce qui était inhabituel pour elle) avant de tomber plus loin que prévu. L’écrou du goujon s’était complètement dévissé, laissant tomber la plaquette et la dégaine à demeure . Heureusement, le dernier goujon a retenu sa chute avant qu’elle ne heurte une corniche. KP raconte : « Il s’est avéré que l’écrou du goujon s’est détaché alors qu’il n’y avait presque plus de filetage, et qu’une force légèrement extérieure exercée par la chute l’a fait lâché, ce qui a fait sauté la plaquette et l’ensemble de la dégaine à demeure, qui ont donc glissé le long de la corde pendant la chute et sont venus cogner son avant-bras. Heureusement, qu’elle n’a pas été heurtée au visage ! » Une fois redescendue, Ellen a admis, non sans humour : « Manifestement pas cette fois-ci ! » quand son mari lui a demandé si elle avait vérifié les points d’ancrage. Un problème plus répandu qu’on ne le croit Quelques semaines plus tard, une autre expérience similaire est survenue à Bill Ramsey, un grimpeur bien connu sur les falaises locales. « Il était accroché à un goujon et a remarqué que l’écrou était incroyablement lâche et sur le point de sauter. Avec beaucoup de précautions, il s’est frayé un chemin jusqu’au goujon suivant pour se mettre en sécurité, il a récupéré une clé et a resserré l’écrou suspect. » Cette série d’incidents soulève des questions cruciales : combien de grimpeuses et grimpeurs vérifient vraiment les points d’ancrage, et qui prend en charge leur entretien ? KP a interrogé plusieurs grimpeurs professionnels et ambassadeurs de Black Diamond pour connaître leur vision sur le sujet. Hazel Findlay : un coup d’œil suffisant ? Hazel Findlay, l'une des figures emblématiques de l'escalade, avoue qu'elle ne vérifie pas systématiquement chaque goujon . « Je vérifie au moins les premiers goujons, mais si je vois que les premiers sont neufs ou scellés, j’ai tendance à ne pas les vérifier au fur et à mesure, en particulier lors d’une ascension à vue. » Elle précise aussi qu’elle a une clé à portée de main pour resserrer les goujons si nécessaire : « Parfois, a-t-elle répondu. Nous en avons une dans le van et nous l’emmenons avec nous si nous pensons en avoir besoin. » Quant aux goujons suspectés d’être défectueux, Hazel explique : « Cela dépend de l’endroit où je me trouve et de la gravité de la situation, mais je n’ai jamais eu d’expérience explicitement mauvaise. En général, je me dis plutôt : "ces goujons mériteraient d’être remplacés, mais ils sont probablement sûrs pour l’instant." » Daila Ojeda : une habitude précieuse Pour Daila Ojeda, la vérification des goujons est une seconde nature , développée grâce à ses partenaires de grimpe. « Je vérifie les goujons parce que je fais de l’escalade et que j’ai toujours grimpé avec des personnes qui équipent les voies et resserrent les goujons d’escalade sportive et qui sont très attentives à ce sujet, alors j’ai pris l’habitude de les vérifier. » Elle confie même posséder une petite clé offerte par un ami équipeur : « Un ami qui équipe beaucoup de voies m’a offert une petite clé que je garde dans mon sac à dos. Et je dois vous dire qu’elle m’a été utile à de nombreuses reprises. Dans certaines régions, les locaux laissent une clé sur les falaises pour que les gens puissent l’utiliser en cas de besoin. » Babsi Zangerl : apprendre de ses erreurs Babsi Zangerl raconte une expérience similaire à celle d’Ellen Powick. « La même chose m’est arrivée sur une voie, a déclaré Babsi. La plaquette était lâche et elle s’est détachée lors de mon passage et je suis tombée et j’ai chuuuuuuté. Avant cette expérience, je n’avais jamais vraiment vérifié de goujons. J’ai toujours considéré qu’il s’agissait d’une protection fiable acquise. Aujourd’hui, je les vérifie souvent. » Sur les longues ascensions, Babsi emporte désormais une clé pour s’assurer que les goujons sont bien fixés . Cependant, elle admet qu’en couenne, elle se contente souvent de serrer les écrous avec ses doigts. Son partenaire de grimpe, Jacopo Larcher, a lui aussi appris de ses erreurs après avoir arraché un goujon en grande voie. « En ce qui me concerne, j’ai commencé à vérifier les goujons après en avoir arraché un lors d’une escalade multi-pitch. Depuis lors, je fais plus attention et j’essaie de toujours vérifier les goujons. » Il ajoute : « J’ai aussi rencontré quelques situations où l’écrou s’est desserré à cause de la résistance de la corde (surtout dans les traversées) et où la plaquette s’est détachée. C’est quelque chose qui me fait peur et c’est pourquoi j’ai toujours une clé dans mon sac à dos ! » Seb Bouin : la confiance au bout des doigts Seb Bouin , connu pour ses ascensions sur des voies extrêmement difficiles, passe de nombreuses heures à travailler des lignes exigeantes et à solliciter régulièrement le matériel en place. « Comme j’équipe des voies, j’ai l’habitude de vérifier les goujons lorsque je grimpe, explique-t-il. Je me contente généralement de vérifier les goujons clés (c’est-à-dire ceux qui, s’ils se cassent, font que vous risquez de toucher le sol). » Pour Seb, comprendre le fonctionnement des goujons est essentiel . « Il est très difficile de vérifier un goujon si on n’en a jamais posé, ou du moins si l’on ne comprend pas son fonctionnement. Il est très difficile de connaître l’intégrité de la partie du goujon que l’on ne peut pas voir. Si le goujon a l’air détérioré vu de l’extérieur, c’est qu’il est détérioré. Mais parfois, ce qui semble bien à l’extérieur est totalement abimé à l’intérieur. » Seb recommande également l’utilisation de scellements chimiques, plus durables : « Je pense que la meilleure façon d’éviter ce genre de problème serait d’utiliser des scellements chimiques (collages). Ils ont une durée de vie plus longue et excluent le problème de desserrage de l’écrou. » La communauté au cœur de la sécurité Ces témoignages montrent qu’il est primordial de rester vigilant face à l’équipement fixe en escalade . Les grimpeuses et grimpeurs locaux jouent souvent un rôle crucial dans l’entretien des voies et la signalisation des goujons défectueux. Daila Ojeda souligne l’importance de la communication : « J’aime savoir qui a équipé la voie que j’escalade et s’il y a un problème avec cette voie, j’en parle normalement à celui qui l’a équipée ou à une association. » Le message de KP est clair : prenez toujours le temps de vérifier l’équipement autour de vous. Une vérification rapide peut vous éviter bien des déconvenues , et emporter une clé dans votre sac pourrait s’avérer judicieux. Ces articles peuvent aussi vous intéresser : Les enrouleurs automatiques au cœur des nouvelles directives de la FFME Quand faut-il se séparer de sa corde d'escalade ? Escalade : Pourquoi souscrire à une assurance ?
- Une salle d'escalade s'installe dans une banque fédérale
Une salle d’escalade d’un genre inédit s’apprête à ouvrir ses portes à New Bedford, Massachusetts, aux États-Unis. Boulder Union, dirigée par Kaylee et Cody Grodzki, Amanda Desrosiers et Evan Hanson, est installée dans un bâtiment historique : une ancienne banque fédérale datant du milieu du XXe siècle . Avec des murs de granit, des détails architecturaux uniques, et même une ancienne cellule de prison. Une initiative audacieuse qui fait écho à une tendance qui gagne en popularité : l’ouverture de salles d'escalade dans des lieux insolites et chargés d’histoire . Une banque fédérale transformée en temple de l’escalade Le projet Boulder Union, initié par Cody Grodzki, ouvreur et passionné de compétitions d’escalade, a démarré de manière presque anecdotique. « Je voulais simplement un endroit pour m’entraîner chez moi. Ça a commencé avec une planche d'entraînement dans mon garage, puis c’est devenu un petit gymnase, puis un vrai projet de salle », raconte Cody. L'idée s'est rapidement transformée en projet concret, avec la découverte fortuite d’un ancien bâtiment de la Federal Reserve . Cette structure exceptionnelle, délaissée depuis une décennie, s’est révélée être un emplacement idéal pour leur vision. « Le bâtiment est impressionnant : deux étages, des vitraux, une cheminée en acajou… C’est le genre d’endroit où on peut vraiment créer une ambiance unique pour les grimpeurs », explique Amanda Desrosiers. Les fondateurs ont su allier l’architecture historique et les besoins d’une salle moderne , conservant certains éléments d’origine tout en y intégrant des murs d'escalade de haute qualité. Un espace pensé pour la communauté d’escalade Contrairement à de nombreuses salles mixtes proposant à la fois des parcours en bloc et de la voie, Boulder Union a fait le choix de se spécialiser dans le bloc. « Nous avons opté pour une salle de bloc car c’était plus accessible pour la communauté et plus abordable financièrement », précise Cody Grodzki. Mais loin d’être une simple salle de bloc, Boulder Union souhaite se démarquer en devenant un véritable centre communautaire. Deux étages seront consacrés à l’escalade et à l’entraînement, avec des équipements de fitness et des salles de réunion. Ce modèle n’est pas sans rappeler l’initiative française du Climbing District, qui a récemment ouvert une seconde salle d’escalade dans une ancienne église à Paris . Inaugurée cet été, cette nouvelle salle illustre cette tendance à investir des lieux emblématiques pour offrir une expérience inédite. « Il y a quelque chose de fascinant à grimper dans un lieu aussi chargé d’histoire », commente un habitué du Climbing District . « Cela ajoute une dimension presque spirituelle à l’escalade. » Quand l’histoire et l’escalade se rencontrent À New Bedford, la transformation de la banque fédérale en salle de bloc reflète également un intérêt croissant pour la reconversion de bâtiments historiques en espaces sportifs . La ville, autrefois surnommée la « capitale mondiale de la pêche à la baleine », conserve une grande partie de son patrimoine. « Ce qui est incroyable, c’est que nous sommes en plein cœur du quartier historique », explique Cody. « Autour de nous, il y a des rues pavées, des bâtiments d’époque, et un port toujours actif. » Cette fusion entre passé et présent fait de Boulder Union un projet unique. Non seulement la salle propose des voies de bloc modernes et inspirées des circuits de compétition internationaux, mais elle s’inscrit aussi dans une démarche de valorisation du patrimoine local . « Nous utilisons des prises que l’on retrouve dans les compétitions de Coupe du Monde et aux Jeux Olympiques », ajoute Cody. L’équipe espère ainsi offrir aux grimpeurs·euses un mélange de défis esthétiques et techniques, tout en respectant l’histoire du lieu. Un lieu de rassemblement pour grimpeuses et grimpeurs de tous horizons L’ouverture de Boulder Union dans les prochaines semaines suscite déjà l’enthousiasme de la communauté locale. L’espace, avec ses deux étages dédiés, proposera une diversité de parcours adaptés à tous les niveaux. Le rez-de-chaussée sera entièrement consacré au bloc, tandis que le premier étage accueillera un espace de fitness, ainsi que des salles de formation et de réunion. L’idée est de faire de Boulder Union un lieu de convergence pour les grimpeuses et grimpeuses, mais aussi pour les passionné(e)s de sport en général, avec des événements réguliers, des stages de perfectionnement, et des compétitions locales. « Nous voulons que Boulder Union devienne un véritable centre de formation, autant pour les grimpeurs débutants que pour les plus expérimentés », précise Cody Grodzki. « Nous avons l’ambition d’organiser des ateliers pour les adultes et les jeunes, ainsi que des compétitions locales et des événements communautaires. » Alors que des projets comme Climbing District à Paris ou Boulder Union à New Bedford se multiplient, il est intéressant de voir comment ces initiatives redéfinissent les standards des salles d’escalade . L’idée d’investir des lieux historiques pour y installer des salles modernes, tout en conservant l’âme du bâtiment, offre une expérience unique pour les grimpeuses et grimpeurs, tout en créant des espaces de rassemblement pour la communauté locale.
- VAUTOUR : Le défi ultime de Seb Berthe et Hugo Parmentier dans le Verdon
Cet été, les grimpeurs d'élite Seb Berthe et Hugo Parmentier se sont lancés un défi qui repousse les limites de l'endurance humaine. Baptisé "VAUTOUR : Verdon - Abrasif - Ultimate - TOUR", ce projet d'envergure avait pour objectif de gravir cinq des grandes voies les plus difficiles du Verdon en moins de 24 heures . Un défi titanesque, mêlant détermination, stratégie, sens de l'aventure et beaucoup de folie. Un challenge de taille Ce projet n'était pas leur premier coup d'éclat. L'année dernière, le duo avait déjà marqué les esprits avec le défi " Bleau Dans La Peau " et leur enchaînement des 100 voies en 7A à Fontainebleau. Mais "VAUTOUR" était sur une autre échelle. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 1 500 mètres d'escalade à travers cinq voies majeures, 50 longueurs, dont 9 dans le 8e degré et 25 dans le 7e . Les 6c+ ? Considérées presque comme du "repos" dans cette course contre la montre. Les cinq voies choisies représentent à elles seules des classiques redoutables du Verdon, chacune avec ses défis spécifiques. Parmi elles, El Topo (300m, 8a), Le Pornographe (350m, 8a), Jolie Fleur (250m, 8b), Dame Cookie (200m, 8a+) et Mingus (350m, 8a) sont des terrains d'aventure qui exigent une maîtrise technique, physique et mentale exceptionnelle. « Les 7b+ à L'Escales ? J'ai fait des 8a plus faciles », plaisante Esteban Daligaut, soulignant la complexité de ces voies vertigineuses. Une stratégie de fer La première étape cruciale du projet a été de déterminer l'ordre dans lequel grimper ces monstres de pierre . "L'ombre, le type d'effort et notre état physique dans les longueurs les plus dures" étaient des paramètres essentiels à prendre en compte, explique Hugo. Commencer de nuit s’est avéré une évidence pour éviter les chaleurs écrasantes du Verdon, réputé pour ses conditions abrasives, mais aussi pour gérer l'intensité de chaque voie. Leurs préparatifs minutieux, du van stationné à L'Escales servant de camp de base, à la nourriture et aux équipements optimisés pour chaque voie, témoignent d'une préparation en amont très rigoureuse, bien que courte. Un run mémorable, mais inachevé Après une semaine d'intense repérage, le jour J est enfin arrivé. Le duo commence son ascension de nuit, prêt à affronter les 24 heures de ce défi extrême. Pendant 19 heures, Seb et Hugo enchaînent les voies avec une détermination sans faille, réussissant à gravir quatre des cinq grandes voies . Cependant, à la dernière étape, la fatigue finit par avoir raison d'eux. Mingus reste inachevée. Malgré cet échec partiel, l'exploit reste colossal . En 19 heures, ils ont réalisé ce qui est peut-être l'un des plus grands défis jamais entrepris dans le Verdon, une région mythique pour les grimpeurs du monde entier. Le projet "VAUTOUR" se place désormais comme un jalon d'endurance dans l'histoire de l'escalade . Un documentaire en préparation Un exploit de cette ampleur méritait bien sûr d'être documenté. Avec l'aide de Solidream production (réalisateurs d’Alpine Trilogy Doggystyle et Captains on El Cap ), Hugo et Seb ont capturé chaque moment de cette aventure hors du commun, dans l'idée de partager cette expérience avec le monde. Le film, qui retrace cette folle tentative, promet d'offrir une immersion saisissante dans l'univers de l'escalade de haut niveau . En repoussant les limites de l'endurance et de la ténacité mentale, Seb Berthe et Hugo Parmentier montrent que l'impossible n'est souvent qu'une question de perspective . Et même si "VAUTOUR" n'a pas atteint son objectif ultime, il reste une preuve éclatante de ce que ces deux grimpeurs sont capables d'accomplir ensemble face à la montagne.
- Katherine Choong conquiert Zahir (8b+) en style Ecopoint, avec Eline Le Menestrel en soutien
Si Katherine Choong n’était pas encore dans vos radars, il est grand temps de la découvrir. À 32 ans, cette grimpeuse suisse vient de marquer l’histoire en devenant la première femme à répéter Zahir (8b+, 300 m), une des grandes voies les plus redoutables des Wendenstöcken, en Suisse. Ce qui rend son exploit encore plus exceptionnel, c’est le fait qu’elle ait réalisé cet exploit en style Ecopoint, se rendant au site uniquement à pied, à vélo et en transports en commun . Une démarche cohérente avec sa volonté de limiter son impact environnemental, et qui s’inscrit parfaitement dans cette aventure au long cours. Mais derrière cet exploit technique et logistique se cache une histoire de persévérance, de résilience et d’un soutien indéfectible entre partenaires de cordée. Ce 2 septembre, Katherine et Eline Le Menestrel , déjà bien connue de la communauté des grimpeurs, se sont levées à 3h50 pour une longue journée d’escalade . L'objectif : gravir une voie dont la réputation n’est plus à faire, un défi tant mental que physique. Dès le départ, Katherine se sent en confiance dans les premières longueurs : « Je me sentais fraîche dans les deux premières longueurs (6c, 8a) », raconte-t-elle sur Instagram. Mais dès la troisième longueur, cotée 8b+ et réputée être la plus difficile, les ennuis commencent. « Lors de mes deux premiers essais dans cette longueur, je suis tombée dans la section clé. Le soleil tapait déjà sur la paroi, mais je savais que cela pouvait être ma dernière chance, car notre voyage touchait à sa fin et la météo s’annonçait instable pour les jours suivants. La pression montait. » La section clé de Zahir est célèbre pour ses réglettes tranchantes et précises , et nécessite une concentration totale. Chaque mouvement compte, et chaque chute se paye cher en énergie et en peau. Lors de son troisième essai, Katherine se donne à fond : « J’ai passé la section clé, lutté comme jamais, grimpé le second crux... et suis tombée sur le tout dernier mouvement, juste en dessous du relais. » C'est une déception énorme pour la grimpeuse, surtout qu’elle souffre alors d’une coupure au doigt. Dans ce genre de situation, beaucoup abandonneraient. Mais Katherine, forte de son expérience et de ses réussites précédentes, dont une première ascension en 9a, puise dans ses ressources mentales. « Quelque chose a cliqué dans mon esprit et j’ai su que je pouvais réussir, quelles que soient les circonstances. Je me suis reposée et, à 12h30, j’ai tenté une toute dernière fois. Mon doigt saignait (pas idéal sur ces minuscules prises), je grimpais sous un soleil de plomb, mais je me sentais confiante. » Son acharnement porte ses fruits : cette fois-ci, elle réussit à franchir la longueur clé. Mais le défi n’est pas terminé pour autant. Il lui reste encore cinq longueurs à gravir (7c, 7a+, 7a+, 7b, 6c), des passages où les protections sont rares et où la fatigue devient un adversaire aussi redoutable que la difficulté technique. « Nous avons continué malgré l’épuisement, sans peau et avec peu d’énergie, mais nous avons finalement atteint le sommet à 18h », explique Katherine. Cette ascension illustre parfaitement la résilience mentale et physique requise pour ce genre de projet . L’engagement total dont fait preuve Katherine est renforcé par le soutien d’Eline Le Menestrel, une partenaire de cordée attentive et motivante. « Eline m’encourageait tellement, je sentais son énergie me porter. J’ai lutté à chaque mouvement, failli tomber de nouveau au même dernier mouvement, mais j’ai finalement tenu la prise finale et clippé la chaîne. » Le duo réussit là où tant d’autres auraient échoué. Zahir, équipée entre 1996 et 2004 par les grimpeurs suisses Iwan Wolf et Günther Habersatter, est une ligne incontournable pour les amateurs de grandes voies . La première ascension a été réalisée en 2006, et depuis, elle est restée l’un des défis majeurs des Wendenstöcken. Cotée 8b+, avec une troisième longueur particulièrement exigeante, elle demande aux grimpeuses et grimpeurs un engagement total, tant technique que psychologique. Le parcours de Katherine Choong est lui aussi exemplaire. Elle a commencé à grimper à l’âge de 8 ans, et s’est rapidement imposée dans le circuit des compétitions, remportant plusieurs médailles avec l’équipe nationale suisse. Elle est devenue vice-championne du monde junior en 2008, puis championne du monde junior en 2009. Mais en 2021, après une carrière de compétition bien remplie, elle décide de se consacrer entièrement à l’escalade en extérieur . Avec un diplôme de droit en poche, Katherine a choisi de privilégier la roche à la robe d’avocate, enchaînant depuis les projets d’envergure comme Zahir. Cette ascension en style Ecopoint, avec tout ce qu’elle implique en termes de défi physique, mental et éthique, renforce encore la stature de Katherine dans le monde de l’escalade. À la croisée de la performance sportive et de la réflexion environnementale, elle trace une voie qui inspire les générations de grimpeurs à venir.